Pont-de-Claix. Les élus municipaux interpellent l’État sur le soutien à Exalia
Par Manuel Pavard
/

Majorité et opposition main dans la main. Outre Christophe Ferrari, tous les présidents de groupe du conseil municipal — Maxime Ninfosi pour « Pont-de-Claix, une ville qui avanсе », Patrick Durand pour « Pont-de-Claix, reprenons la parole », et Julien Dussart pour « Agir ensemble pour Pont-de-Claix » — ont cosigné le courrier daté du 7 juillet, à l’intention du ministre de l’Industrie Marc Ferracci. Des élus affichant leur unité pour défendre le projet Exalia, dernier espoir de redonner vie à la plateforme chimique.

Tous ont pourtant dû avaler bien des couleuvres au cours des derniers mois. À commencer par la décision du tribunal de commerce de Lyon validant la reprise partielle de Vencorex par BorsodChem, filiale du groupe chinois Wanhua. Et ce, au détriment de l’offre de reprise en société coopérative à intérêt collectif (SCIC) regroupant salariés, industriels locaux et collectivités territoriales, dont la ville de Pont-de-Claix.
« Un projet pensé par le territoire, pour le territoire »
Malheureusement, avec la liquidation judiciaire, « ce sont près de 90 % des activités de la plateforme chimique de Pont de Claix qui ont été mises à l’arrêt, la quasi-totalité des salariés licenciés, et des actifs industriels stratégiques laissés sans perspective, en dépit des financements publics ayant contribué à leur développement », déplore le maire et président de la Métropole. Malgré la déception, les acteurs potentiels de la SCIC n’ont « jamais baissé les bras » et sont restés mobilisés, afin d’imaginer un nouveau projet, baptisé Exalia.

Celui-ci « incarne une volonté forte : celle de redonner à la plateforme chimique une vocation industrielle ambitieuse, durable et inscrite dans les transitions nécessaires », souligne Christophe Ferrari. « Il s’agit d’un projet pensé par le territoire, pour le territoire, dans la droite ligne de l’histoire industrielle pionnière de l’agglomération grenobloise. » L’idée est ainsi de relancer la production de sel, de chlore et de soude, de manière décarbonée, avec une mise en service programmée en septembre 2027.
« L’État doit être au rendez-vous »
Si les municipalités concernées ainsi que la Métropole de Grenoble et la région Auvergne-Rhône-Alpes se disent déjà prêtes à accompagner le projet, l’implication de l’État reste néanmoins « décisive pour garantir sa concrétisation ». Ceci notamment via un soutien financier, Exalia nécessitant un investissement de plus de 60 millions d’euros dans les deux ans à venir. Les élus de Pont-de-Claix interpellent d’ailleurs directement Marc Ferracci, lui rappelant ses promesses tenues le 26 juin dernier, lors de sa visite en Isère.

« Monsieur le ministre, il en va non seulement du devenir d’un site industriel stratégique, mais aussi d’un signal fort envoyé à tous les territoires qui refusent la résignation face aux logiques de désengagement industriel », affirment Christophe Ferrari, Maxime Ninfosi, Patrick Durand et Julien Dussart. Avant de conclure : « L’État doit être au rendez-vous. Nous espérons pouvoir compter sur vous. »