Annonces de Bayrou : « une année noire » et « une déclaration de guerre », selon la CGT
Par Manuel Pavard
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François Bayrou a présenté une stratégie budgétaire visant officiellement à réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026. Mais pour la CGT, « ce n’est pas un plan d’économies, c’est une déclaration de guerre aux droits des travailleuses et des travailleurs ». Comme toujours, le gouvernement a choisi de faire payer les travailleur·euses, les chômeur·euses, les retraité·es et les précaires. Et ce, au lieu de « mettre à contribution ceux qui sont responsables du déficit, les plus riches et les grandes entreprises qui ont bénéficié de 73 milliards de baisse d’impôts chaque année et touchent 211 milliards d’aides publiques ».
« Une cure d’austérité sans précédent »
Fidèle à lui-même, le Premier ministre propose ainsi « une cure d’austérité sans précédent pour le monde du travail », s’inquiète le syndicat. Avant de détailler les différentes mesures. L’une des plus révélatrices — et des plus lourdes de conséquences au niveau social -, c’est la fameuse « année blanche », c’est-à-dire, explique la CGT, « le gel des pensions des retraité·es, des prestations sociales (aides au logement, allocation adulte handicapés, allocations familiales…), des budgets des services publics, des salaires des fonctionnaires et l’augmentation des impôts et de la CSG ».

Autre annonce très décriée, « le gouvernement veut nous imposer deux jours de travail gratuit avec le vol de deux jours fériés, dont le 8 mai, jour de la victoire contre le nazisme ». Difficile de choisir pire symbole à l’heure où le fascisme frappe à nos portes ! La CGT cite également, pêle-mêle, les déremboursements des médicaments et des consultations, la suppression de trois mille postes de fonctionnaires et de nombreuses agences de l’État, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois — donc « moins de pompiers, d’infirmier·es, d’enseignant.e.s » — ou encore les privatisations.
Mais ce n’est pas tout. La confédération déplore aussi dans ce communiqué « un nouveau tour de vis, le plus violent de tous, pour les privé·es d’emploi dont les droits ont déjà été divisés par deux depuis qu’Emmanuel Macron est président de la République ». Sans oublier « la volonté d’imposer une remise en cause tous azimuts des droits des salarié·es avec des mesures qui pourraient être prises par ordonnance dès l’automne ».
« On ne soigne pas les finances publiques en saignant les droits sociaux et les services publics ! »
CGT
En revanche, toujours aucune trace de l’indispensable justice fiscale, « encore une fois renvoyée aux calendes grecques ». La CGT « dénonce avec la plus grande fermeté cette fuite en avant austéritaire », évoquant des annonces « tout aussi injustes qu’inefficaces ». Celles-ci auront « un impact récessif violent et ne feront qu’amplifier les difficultés économiques du pays. Elles vont plonger des milliers de familles dans la pauvreté qui atteint déjà un niveau record notamment chez les femmes et les jeunes », craint le syndicat. Et d’asséner : « On ne soigne pas les finances publiques en saignant les droits sociaux et les services publics ! »

Pas question toutefois de céder au défaitisme face à l’offensive conjointe de la droite et du patronat. L’heure est en effet à « préparer la mobilisation », en vue d’une rentrée sociale qui s’annonce bouillante. « La CGT mettra tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux », conclut-elle.