Annonces de Bayrou : « une année noire » et « une déclaration de guerre », selon la CGT

Par Manuel Pavard

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Banderole de la CGT lors de la manifestation interprofessionnelle du 5 juin 2025, à Grenoble.
Gel des prestations sociales et des retraites, vol de deux jours fériés, suppression de 3000 postes dans la fonction publique, durcissement des règles de l'assurance-chômage... François Bayrou a présenté, mardi 15 juillet, une cure d'austérité budgétaire comportant des mesures toutes plus injustes et violentes les unes que les autres. "Le Premier ministre annonce une année noire pour le monde du travail et de nouveaux cadeaux pour les entreprises", s'insurge la CGT dans un communiqué.

Fran­çois Bay­rou a pré­sen­té une stra­té­gie bud­gé­taire visant offi­ciel­le­ment à réa­li­ser 43,8 mil­liards d’euros d’économies en 2026. Mais pour la CGT, « ce n’est pas un plan d’économies, c’est une décla­ra­tion de guerre aux droits des tra­vailleuses et des tra­vailleurs ». Comme tou­jours, le gou­ver­ne­ment a choi­si de faire payer les travailleur·euses, les chômeur·euses, les retraité·es et les pré­caires. Et ce, au lieu de « mettre à contri­bu­tion ceux qui sont res­pon­sables du défi­cit, les plus riches et les grandes entre­prises qui ont béné­fi­cié de 73 mil­liards de baisse d’im­pôts chaque année et touchent 211 mil­liards d’aides publiques ».

« Une cure d’austérité sans précédent »

Fidèle à lui-même, le Pre­mier ministre pro­pose ain­si « une cure d’aus­té­ri­té sans pré­cé­dent pour le monde du tra­vail », s’in­quiète le syn­di­cat. Avant de détailler les dif­fé­rentes mesures. L’une des plus révé­la­trices — et des plus lourdes de consé­quences au niveau social -, c’est la fameuse « année blanche », c’est-à-dire, explique la CGT, « le gel des pen­sions des retraité·es, des pres­ta­tions sociales (aides au loge­ment, allo­ca­tion adulte han­di­ca­pés, allo­ca­tions fami­liales…), des bud­gets des ser­vices publics, des salaires des fonc­tion­naires et l’aug­men­ta­tion des impôts et de la CSG ».

Le Pre­mier ministre pré­voit de geler les pen­sions des retrai­tés, comme de nom­breuses pres­ta­tions sociales.

Autre annonce très décriée, « le gou­ver­ne­ment veut nous impo­ser deux jours de tra­vail gra­tuit avec le vol de deux jours fériés, dont le 8 mai, jour de la vic­toire contre le nazisme ». Dif­fi­cile de choi­sir pire sym­bole à l’heure où le fas­cisme frappe à nos portes ! La CGT cite éga­le­ment, pêle-mêle, les dérem­bour­se­ments des médi­ca­ments et des consul­ta­tions, la sup­pres­sion de trois mille postes de fonc­tion­naires et de nom­breuses agences de l’É­tat, le non-rem­pla­ce­ment d’un fonc­tion­naire sur trois — donc « moins de pom­piers, d’infirmier·es, d’enseignant.e.s » — ou encore les pri­va­ti­sa­tions.

Mais ce n’est pas tout. La confé­dé­ra­tion déplore aus­si dans ce com­mu­ni­qué « un nou­veau tour de vis, le plus violent de tous, pour les privé·es d’emploi dont les droits ont déjà été divi­sés par deux depuis qu’Em­ma­nuel Macron est pré­sident de la Répu­blique ». Sans oublier « la volon­té d’im­po­ser une remise en cause tous azi­muts des droits des salarié·es avec des mesures qui pour­raient être prises par ordon­nance dès l’au­tomne ».

« On ne soigne pas les finances publiques en sai­gnant les droits sociaux et les ser­vices publics ! »

CGT

En revanche, tou­jours aucune trace de l’in­dis­pen­sable jus­tice fis­cale, « encore une fois ren­voyée aux calendes grecques ». La CGT « dénonce avec la plus grande fer­me­té cette fuite en avant aus­té­ri­taire », évo­quant des annonces « tout aus­si injustes qu’i­nef­fi­caces ». Celles-ci auront « un impact réces­sif violent et ne feront qu’am­pli­fier les dif­fi­cul­tés éco­no­miques du pays. Elles vont plon­ger des mil­liers de familles dans la pau­vre­té qui atteint déjà un niveau record notam­ment chez les femmes et les jeunes », craint le syn­di­cat. Et d’as­sé­ner : « On ne soigne pas les finances publiques en sai­gnant les droits sociaux et les ser­vices publics ! »

Le gou­ver­ne­ment fait une nou­velle fois le choix de stig­ma­ti­ser les agents de la fonc­tion publique.

Pas ques­tion tou­te­fois de céder au défai­tisme face à l’of­fen­sive conjointe de la droite et du patro­nat. L’heure est en effet à « pré­pa­rer la mobi­li­sa­tion », en vue d’une ren­trée sociale qui s’an­nonce bouillante. « La CGT met­tra tout en œuvre pour empê­cher ces vio­lents reculs sociaux », conclut-elle.

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