Grenoble. Solidarité avec la prof de Sens suspendue pour l’hommage aux victimes de Gaza
Par Edouard Schoene
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Une suspension dès le 31 mars, « par mesure conservatoire », et une procédure disciplinaire engagée à son encontre. C’est la sanction infligée par le rectorat de Dijon à la professeure de physique-chimie du lycée Janot-et-Curie de Sens (Yonne), pour avoir observé, le 26 mars dernier, une minute de silence, après la fin du cours, avec les élèves qui le souhaitaient, afin de rendre hommage aux victimes de Gaza.
Il lui est reproché, par « une initiative personnelle », de n’avoir pas respecté la neutralité qui s’impose à elle. L’enseignante, elle, ne regrette absolument pas son geste. Elle a affirmé à la presse que « cela aurait dû être fait par l’Éducation nationale depuis longtemps ».

La mesure suscite colère et indignation de la part des syndicats enseignants FSU, FNEC-FP-FO, CGT Éduc’action et Sud Éducation, qui ont réclamé une audience au ministère de l’Éducation, où ils se rendus mercredi 28 mai à 14 heures. Plusieurs rassemblements de soutien étaient organisés en parallèle, devant le rectorat de Grenoble donc, mais aussi à Paris, Rouen, Sens bien sûr…
« Le massacre d’une population n’est pas un avis politique, c’est un fait »
Selon les organisations syndicales, « cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec le devoir de neutralité. Le massacre d’une population, et notamment d’enfants, n’est pas un avis politique, c’est un fait. » Elles estiment que « cette mesure relève d’une forme de pression arbitraire à l’encontre d’une collègue qui, comme bien d’autres personnes, n’a fait qu’exprimer son humanité et son soutien à une population anéantie, notamment d’enfants victimes de bombardements, de la famine, de l’absence de soins ».
Les syndicats réclament l’annulation de la suspension, exigeant qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre de leur collègue. Ils ne manquent pas de le rappeler au passage : le 13 février dernier, au Sénat, la ministre de l’Éducation nationale soulignait que les enseignants avaient « la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7 octobre, pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire, mais aussi pour réaffirmer l’attachement sans faille de la République aux valeurs démocratiques et à la paix ».