Grenoble. Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale : « C’est l’affaire de tous »

Par Maryvonne Mathéoud

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Jeunes et moins jeunes (à l'instar de Jo Briant) ont marché côte à côte derrière la banderole antifasciste, au départ de la place Victor-Hugo.
Ce samedi 22 mars, environ 4 500 manifestants ont défilé dans les rues de Grenoble pour célébrer la journée internationale contre le racisme et le fascisme, à l’appel de nombreuses organisations. Une marche des solidarités qui se tenait dans un contexte national et international de montée de l'extrême droite et de banalisation des idées, mesures et discours racistes.

Chaque année, le 21 mars, à l’i­ni­tia­tive de l’O­NU, est célé­brée la jour­née inter­na­tio­nale pour l’é­li­mi­na­tion de la dis­cri­mi­na­tion raciale. L’o­ri­gine de cette jour­née de lutte anti­ra­ciste remonte à l’an­née 1960. Dans une Afrique du Sud alors régie par le régime de l’a­par­theid, un ras­sem­ble­ment paci­fique est orga­ni­sé pour lut­ter contre les lois oppres­sives. Sans aver­tis­se­ment, la police ouvre le feu. Bilan : 69 per­sonnes sont tuées et plus de 250 bles­sées ! Des hommes, des femmes et des enfants du town­ship noir de Shar­pe­ville, venus reven­di­quer leurs droits à l’é­ga­li­té.

Ins­tau­rée en 1965 par l’As­sem­blée géné­rale des Nations unies, la jour­née inter­na­tio­nale pour l’ex­tinc­tion de la dis­cri­mi­na­tion raciale sym­bo­lise la lutte contre le racisme dans de nom­breux pays à tra­vers le monde. Une jour­née encore néces­saire, quand on note une aug­men­ta­tion de 11 % des crimes et des délits racistes, xéno­phobes et anti­re­li­gieux en 2024 en France. La marche des soli­da­ri­tés pro­gram­mée pour l’oc­ca­sion, à Gre­noble et dans tout l’Hexa­gone, comme l’é­vè­ne­ment dans sa glo­ba­li­té per­mettent ain­si de sen­si­bi­li­ser le public aux pro­blèmes de racisme et de fas­cisme.

Des idées ayant le vent en poupe, jusqu’au sommet du gouvernement

Il y a soixante ans, la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale a pris un enga­ge­ment his­to­rique en faveur d’un ave­nir exempt de racisme en adop­tant la Conven­tion inter­na­tio­nale sur l’é­li­mi­na­tion de toutes les formes de dis­cri­mi­na­tion raciale. Un trai­té his­to­rique qui consacre le droit à l’é­ga­li­té et à la digni­té pour toutes et tous. Pour­tant, le racisme per­dure sous de nom­breuses formes, de sorte que la conven­tion est aujourd’­hui aus­si essen­tielle qu’elle l’é­tait en 1965.

Aujourd’hui avec la mon­tée des extrêmes droites par­tout dans le monde, le racisme conti­nue de faire obs­tacle à la jus­tice, à l’é­ga­li­té et à la pleine par­ti­ci­pa­tion à la socié­té. Les dis­cours et pra­tiques racistes s’é­tendent sur tous les conti­nents, y com­pris en France où ceux-ci ont le vent en poupe, jusqu’au som­met du gou­ver­ne­ment. Ces idées réac­tion­naires sont ain­si por­tées entre autres par les ministres Bru­no Retailleau et Gérald Dar­ma­nin ou le dépu­té Guillaume Kas­ba­rian. Des hommes tou­jours en place mal­heu­reu­se­ment, à la suite du déni de démo­cra­tie d’Em­ma­nuel Macron.

Il est essen­tiel que ces com­mé­mo­ra­tions ne soient pas seule­ment des moments de sou­ve­nir, mais aus­si des occa­sions de réaf­fir­mer les reven­di­ca­tions pour des droits sociaux, éco­no­miques et poli­tiques équi­tables, et de conti­nuer à mobi­li­ser les citoyens contre toutes les formes de haine et d’in­to­lé­rance. Un mes­sage qu’a vou­lu faire pas­ser la porte-parole de RLF (Ras l’front), au départ de la marche des soli­da­ri­tés, à Gre­noble : « Nous devons recons­truire des fronts de lutte uni­taires par­tout où cela est pos­sible. Nous devons nous regrou­per autour des luttes locales pour construire des fronts com­muns capables de faire avan­cer les idées pro­gres­sistes et soli­daires et par là même, faire recu­ler la guerre, la misère et la bar­ba­rie pro­mises par les capi­ta­listes. »

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