Grenoble. Le PCF met cartes sur table pour les municipales
Par Luc Renaud
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Ce n’est pas d’aujourd’hui. Dès le mois de décembre 2023, les communistes grenoblois avaient appelé leurs partenaires de la gauche grenobloise à se rassembler pour construire un projet et une équipe en vue de la prochaine échéance municipale.
Un appel réitéré par Emeric Vibert, secrétaire de la section communiste, et Isabelle Peters, cheffe de file choisie par les communistes, lors d’une rencontre avec la presse, ce 19 mars.
Les communistes grenoblois se sont en effet réunis en assemblée générale le 8 mars dernier pour désigner Isabelle Peters, à l’unanimité, comme leur porte-parole au sein du collectif qui rassemble les partenaires de la majorité actuelle. Assemblée générale également mise à profit pour adopter les grandes lignes du programme qu’ils vont proposer aux Grenoblois. « Nous allons engager le débat, explique Emeric Vibert, il faut sortir du vase clos pour débattre avec la population de ce que devront être les choix municipaux lors du prochain mandat. »
De premières pistes de propositions à enrichir
Les propositions communistes tiennent en six premiers volets : la sécurité, les transports, le logement, la démocratie locale, les services publics, et la culture.
Sur la sécurité, Isabelle Peters rappelle d’abord que « la zone de police de Grenoble compte six policiers nationaux de moins que lorsque Nicolas Sarkozy est arrivé à la présidence de la République ». C’est la droite qui est à l’origine de l’insuffisance des moyens de la police. Les communistes déclinent une série de propositions pour que la ville assure une mission de coordinations des actions de prévention mais aussi d’intervention pour lutter contre le narcotrafic, étant entendu que « la municipalité n’a par les moyens de se substituer aux carences de l’Etat ».
Dans le domaine des transports, les communistes rappellent leur engagement de longue date pour la gratuité des transports – ils ont été membres fondateurs du collectif pour la gratuité. Ils se félicitent de la gratuité partielle mise en ouvre à Grenoble et appellent à poursuivre dans cette voie.
Pour le logement, les communistes proposent de construire davantage de logements sociaux en poursuivant les cessions de foncier municipal aux bailleurs sociaux à des prix attractifs. Ils proposent également de développer l’encadrement des loyers.
La démocratie constitue l’un des points où les communistes suggèrent d’améliorer la politique municipale. Par une simplification des dispositifs de démocratie participative qui doivent être plus lisibles et par une amélioration de l’information nécessaire au débat dans la population.
La culture est l’un des chapitres importants de propositions communistes. Avec une série de propositions pour en faciliter l’accès et permettre aux citoyens d’en être acteurs.
Enfin, concernant les services publics, outre l’impératif de maintien des services publics de proximité, les communistes proposent une effort particulier dans le domaine de la santé.
Qui dans la prochaine majorité
« Ce sont de premières pistes de propositions, précise Emeric Vibert, nous allons engager le débat pour les enrichir, les faire évoluer, les compléter. » Un débat qui aura également lieu avec les formations de gauche : « nos propositions seront versées au pot commun de la gauche ; nous allons naturellement les défendre », sourit Isabelle Peters.
Reste la question du périmètre de la prochaine majorité municipale – dont le parti socialiste, bien que membre du Nouveau Front populaire ne fait pas partie. Reste également l’incertitude quant à la participation de la France insoumise à une liste commune de la gauche dès le premier tour de l’élection municipale.
« La population qui ne doit pas être mise à l’écart de la construction du projet »
« Nous souhaitons une liste unie dès le premier tour, précise Emeric Vibert, les fusions d’entre deux tours sont toujours difficiles dans le contexte d’une désunion au premier qui laisse toujours des traces. » D’où l’appel au dialogue, une nouvelle fois lancé par les communistes. « Nous avons déjà perdu trop de temps », estime Emeric Vibert, qui note que l’incertitude quant aux choix de la France insoumise crée une difficulté pour avancer.
La question de l’élargissement de la majorité municipale au Parti socialiste est également en suspens. « Elle ne va pas de soi », constate Isabelle Peters, raison de plus pour nouer un dialogue exploratoire, sachant que les socialistes grenoblois devraient désigner leur chef de file le 3 avril prochain.
« L’essentiel pour nous, aujourd’hui, c’est le dialogue avec la population qui ne doit pas être mise à l’écart de la construction du projet, insiste Emeric Vibert, et c’est pourquoi nous allons, pour ce qui nous concerne, multiplier les rencontres, publier un journal mettre en débat nos propositions et développer une campagne d’information sur les réseaux sociaux. »