Fontaine. Claudine Didier appelle les femmes à prendre des responsabilités politiques

Par Luc Renaud

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Claudine Didier et Dadou Di Bilio Contreras.
« Les femmes s’engagent, pourquoi pas vous ? » C’est le titre d’une exposition actuellement visible dans les locaux de la section communiste de Fontaine rive gauche du Drac – aux horaires de permanence, les lundis de 14h30 à 18 h et mercredis de 16 h à 18 h. Initiative prise dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes : son vernissage a eu lieu le 8 mars.

L’occasion d’un constat pour Clau­dine Didier, cheffe de file des com­mu­nistes fon­tai­nois pour la pro­chaine élec­tion muni­ci­pale : « nous nous enga­geons au quo­ti­dien : chez soi, auprès de nos familles, au tra­vail, auprès des asso­cia­tions des parents d’élèves de la mater­nelle au lycée, auprès de toutes autres asso­cia­tions pour nos propres acti­vi­tés ou celles de nos conjoints, nos enfants. Par exemple, quelle maman n’a jamais fait de gâteau pour une asso­cia­tion, aider lors de sor­ties asso­cia­tives ou sco­laires ? Notre enga­ge­ment est à la hau­teur du temps que nous vou­lons et pou­vons accor­der aux acti­vi­tés de notre choix. »

Pour­tant, mal­gré des dis­cours, des lois et des évo­lu­tions socié­tales, « la recon­nais­sance des droits ne signi­fie pas leur appli­ca­tion effec­tive. Les inéga­li­tés per­sistent dans tous les aspects de la vie », rap­pe­lait Dadou Di Bilio Contre­ras, membre de l’exécutif de la sec­tion. Ce que se tra­duit très concrè­te­ment : « Emplois mal rému­né­rés et déva­lo­ri­sés, temps par­tiels impo­sés, dif­fi­cile conci­lia­tion de la vie pro­fes­sion­nelle et fami­liale, manque de struc­tures de garde : le salaire des femmes reste infé­rieur d’un quart à celui des hommes, leur retraite de 40 %. Pre­mières employées et usa­gères des ser­vices publics, elles com­pensent les carences de l’État auprès des enfants, des per­sonnes âgées ou en situa­tion de han­di­cap, au détri­ment de leur tra­vail et de leur san­té. En détrui­sant volon­tai­re­ment les ser­vices publics, les poli­tiques libé­rales ont dégra­dé la vie des femmes. »

« Nous savons prendre nos responsabilités »

Une réa­li­té face à laquelle Clau­dine Didier appelle à réagir. « Osons-nous prendre la parole, don­ner notre avis ? Pas tou­jours facile avec l’éducation que nous avons reçue dans une socié­té patriar­cale. Nous nous frei­nons. Oui, nous les femmes avons des freins dans nos par­cours pro­fes­sion­nels et devons faire des choix. Nous savons prendre des res­pon­sa­bi­li­tés dans notre vie per­son­nelle, nous sommes donc aptes à les prendre dans la vie pro­fes­sion­nelle et dans la poli­tique. »

D’où les reven­di­ca­tions expri­mées par Dadou Di Bilio Contre­ras : « L’abro­ga­tion de la réforme des retraites et une nou­velle loi pour le retour à la retraite à 60 ans à taux plein ; la reva­lo­ri­sa­tion des sta­tuts et des salaires des métiers à pré­do­mi­nance fémi­nine ; la défense et le déve­lop­pe­ment des ser­vices publics de qua­li­té sur l’ensemble du ter­ri­toire ; la créa­tion d’un ser­vice public de la petite enfance ; des moyens aux ser­vices publics hos­pi­ta­liers ; la réou­ver­ture des mater­ni­tés de proxi­mi­té ; la créa­tion d’un réel sta­tut du foyer mono­pa­ren­tal ; une loi cadre et le bud­get de 3 mil­liards d’euros pour lut­ter contre les vio­lences sexuelles et sexistes ; des moyens à la jus­tice et à la police pour répondre effi­ca­ce­ment aux vic­times de vio­lences sexuelles et sexistes ; la visi­bi­li­sa­tion de la place qui leur est due dans l’espace public et dans les pro­grammes d’enseignement. »

Un appel à faire de la politique

Clau­dine Didier place ses espoirs dans la jeu­nesse. Elle qui a exer­cé la res­pon­sa­bi­li­té de la délé­ga­tion à l’égalité femmes hommes lorsqu’elle était élue muni­ci­pal en veut pour preuve ses ren­contres avec de jeunes élèves sur le thème de l’égalité la citoyen­ne­té et la place des femmes en poli­tique. « Tous ces jeunes posaient des ques­tions per­ti­nentes et les deux heures de cours sont pas­sées très vite pour eux et pour moi. » Et de sou­li­gner l’intérêt du conseil muni­ci­pal des jeunes que la muni­ci­pa­li­té actuelle a sup­pri­mé.

Une jeu­nesse qu’elle appelle à se mobi­li­ser, à faire de la poli­tique. Les jeunes femmes, tout par­ti­cu­liè­re­ment. « La poli­tique c’est faire des choix et avoir la capa­ci­té d’agir, au niveau com­mu­nal entre autres, dans la proxi­mi­té. C’est agir pour rap­pe­ler ou poin­ter les évo­lu­tions à faire pour l’égalité F/H. C’est aus­si s’engager col­lec­ti­ve­ment, se sou­te­nir ensemble femmes et hommes pour une monde meilleur et il en a plus que jamais grand besoin. »

Claudine Didier s’engage

A cet égard, Clau­dine Didier prend un enga­ge­ment. Lorsqu’en mars 2026, le PCF, les par­tis de gauche et les col­lec­tifs citoyens assu­re­ront la res­pon­sa­bi­li­té de la direc­tion muni­ci­pale, « nous serons atten­tives et atten­tifs à aller vers une repré­sen­ta­tion à éga­li­té femmes hommes dans les ins­tances de démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive notam­ment et, au vu des inéga­li­tés subies par les femmes, leur per­mettre d’avoir accès à leurs droits fera par­tie de nos prio­ri­tés ».

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