Vinay. Les AESH et les parents d’élèves en colère

Par Bernard TOURNIER

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Au collège Joseph-Chassigneux de Vinay, AESH et parents ont exprimé leur mécontentement pour les vingt ans de la loi handicap.
Les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) se sont mobilisés ce mardi 11 février, à l'occasion du vingtième anniversaire de la loi handicap, pour dénoncer leurs conditions de travail et le manque de moyens pour assurer leurs missions. À Vinay, les parents d'élèves du collège Joseph-Chassigneux étaient présents pour les soutenir.

Ce mar­di 11 février 2025, vingt ans jour pour jour après le vote de la loi pour l’é­ga­li­té des droits et des chances, la par­ti­ci­pa­tion et la citoyen­ne­té des per­sonnes han­di­ca­pées — dite « loi han­di­cap » -, les parents d’élèves du col­lège Joseph-Chas­si­gneux, à Vinay, appe­laient à sou­te­nir le mou­ve­ment des AESH. Alors que cette loi aurait dû per­mettre l’inclusion sco­laire avec un accom­pa­gne­ment et un sou­tien dans les appren­tis­sages, la situa­tion se dégrade, faute de moyens suf­fi­sants pour enca­drer les élèves.

Pour les AESH, la loi han­di­cap du 11 février 2005 n’a pas atteint ses objec­tifs en matière d’in­clu­sion. © Ber­nard Tour­nier

En effet, com­ment assu­rer un accom­pa­gne­ment opti­mal avec une AESH pré­sente seule­ment trois heures par semaine, pour un ou plu­sieurs élèves ? La réduc­tion du nombre d’heures allouées à ces élèves aura des réper­cus­sions impor­tantes sur le bien-être et l’apprentissage des enfants, défa­vo­ri­sés pour l’accès à une édu­ca­tion de qua­li­té et pour leur épa­nouis­se­ment dans un envi­ron­ne­ment véri­ta­ble­ment inclu­sif.

La double peine pour les enfants et la communauté éducative

Moins d’AESH, c’est plus de détresse et d’isolement pour ces enfants, et c’est into­lé­rable ! Mais cette situa­tion impacte aus­si les ensei­gnants, obli­gés de com­pen­ser le manque d’AESH, débor­dés et par­ta­gés entre l’aide à appor­ter à ces enfants et la néces­si­té de s’occuper de l’ensemble de la classe. C’est la double peine pour les enfants comme pour la com­mu­nau­té édu­ca­tive.

C’est donc tout le sys­tème qu’il faut revoir. Un sys­tème qui garan­tisse à tous les enfants un droit à la sco­la­ri­té et à la réus­site sco­laire, avec toutes les adap­ta­tions néces­saires à leur appren­tis­sage, leur socia­bi­li­sa­tion et leur éman­ci­pa­tion. Un sys­tème qui donne des droits aux AESH pour évi­ter toutes les « pré­ca­ri­sa­tions ».

Les AESH réunis devant le rec­to­rat, à Gre­noble, lors de la jour­née de grève natio­nale du 16 jan­vier 2025. © Manuel Pavard

Déjà en grève le 16 jan­vier der­nier, au niveau natio­nal, les AESH conti­nue­ront à se mobi­li­ser pour que l’inclusion sco­laire ne soit pas un simple slo­gan mais une réa­li­té concrète et effec­tive pour chaque élève en situa­tion de han­di­cap. Et ce, à Vinay comme par­tout en France.

Les AESH de nou­veau ras­sem­blés devant le rec­to­rat

Comme le 16 jan­vier, les AESH, sou­te­nus par des ensei­gnants, se sont ras­sem­blés devant le rec­to­rat de Gre­noble, ce mar­di 11 février, pour les vingt ans de la loi han­di­cap. Une cin­quan­taine de per­sonnes étaient ain­si pré­sentes pour dénon­cer leurs condi­tions de tra­vail et rap­pe­ler leurs reven­di­ca­tions, récla­mant notam­ment plus de moyens humains et maté­riels, un « vrai » sta­tut (de fonc­tion­naire caté­go­rie B) au sein de la fonc­tion publique, une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale ou encore la fin des temps par­tiels impo­sés.

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