Grésivaudan. Une AG de section offensive pour les communistes
Par Pierre-Jean Crespeau
/

Le rendez-vous pour la cinquantaine de militant-es du Grésivaudan du PCF était fixé le samedi 1er février, à partir de 13h30, à Crolles, salle Cascade. L’occasion de souhaiter la bienvenue aux quatre nouveaux adhérents de la section.
Jacky Coche, secrétaire de section, introduit l’assemblée générale des communistes de la vallée par les actualités politiques qui ont rythmé l’année écoulée. Focus tout d’abord sur l’internationale, avec la situation à Gaza où, malgré un cessez-le-feu, la situation est encore délétère. Sans oublier le conflit militaire en Ukraine et l’élection de Trump.

Il poursuit par la situation nationale en rappelant le danger d’un RN en tête lors des dernières européennes, ainsi que la dissolution surprise de Macron qui a conduit à des élections anticipées, poussant les forces de gauche à réagir par la création du NFP. Après l’interlude des JO, le « bazar orchestré par Macron » a repris. Avec, pour conséquences, la motion de censure du gouvernement Barnier, puis l’arrivée d’un gouvernement Bayrou évidemment incapable de répondre aux besoins des Français ! 2025 est une année qui s’annonce animée…
Foire de Beaucroissant, safari pêche et fête du Travailleur alpin
La section aborde les différents bilans, moral et financier, qui ont donné lieu à des échanges et votes. Ce fut l’occasion de rappeler l’engagement militant et politique de la section sur le territoire. Illustration : le journal de section Grésivaudan Liberté dont trois numéros sont sortis en 2024, la vente solidaire de fruits et légumes à Domène, ou plus récemment la création du comité NFP Grésivaudan (EELV, LFI, Génération, NPA, PCF, GJ, etc.) initié par la section. Notons le don de 500 euros au Secours populaire, afin d’aider Mayotte touchée par un cyclone dévastateur.
Au menu de 2025, le comité local du NFP compte bien prendre ses marques. Les militant-es seront aussi appelé-es à participer, les 26 et 27 avril, à la foire de Beaucroissant. Laquelle proposera un débat d’envergure nationale sur la santé, avec Léon Deffontaines et peut-être le ministre de la Santé et ancien député LR Yannick Neuder. En plat de résistance, la section organise un safari pêche au lac de Monfort (Crolles), le 3 mai, autre rendez-vous à ne pas manquer ! Quant au vide-grenier du Cheylas, celui-ci reviendra le 28 septembre.

Le journal continuera par ailleurs d’alimenter les réflexions dans la vallée. Enfin, la fête du Travailleur alpin sera bien sûr un moment militant d’exception, le week-end des 27 et 28 juin. Après des débats et discussions sur les perspectives de l’année à venir, la section PCF, qui confirme sa dynamique et son renforcement, se fixe un objectif de quatre nouvelles adhésions en 2025.
Un débat ouvert à tous sur l’industrie
La seconde partie, ouverte au public, était centrée sur un débat concernant les enjeux industriels dans notre pays. L’intitulé : « Quel avenir pour l’industrie et les conséquences en matière d’emplois, de développement du service public et de respect de l’environnement ? ». Des sympathisants, citoyens, gilets jaunes, ou des composantes du NFP étaient conviés au débat.
Joël Marseille, chargé de l’introduction, rappelle qu’en France, la part de l’industrie est faible, comparée aux autres pays de l’UE. Dans le Grésivaudan toutefois, la part des emplois industriels monte à 35 %, contre 12,5 % nationalement. Un pourcentage qui a largement diminué en France ces dernières décennies. Joël Marseille dénonce en outre les délocalisations, pointant la contradiction du développement de l’industrie et le temps court de la maximisation du taux de profit. « Des dividendes au détriment de l’emploi », résume-t-il.

Éric Hours, conseiller régional PCF, met en avant la nécessité pour les salariés de pouvoir prendre part aux décisions stratégiques des entreprises. Il fustige également la complicité des pouvoirs publics. Exemple : le cas de Photowatt, repris par EDF, en 2012, sans qu’il y ait d’investissements ni dans la recherche ni dans la production. Sans projet industriel ni social, c’est quelque part une décision politique de tuer cette filière. Quand on pense qu’EDF préfère acheter en Chine les panneaux photovoltaïques plutôt que de produire en France… L’élu communiste alerte enfin sur le risque de disparition de la filière chimie en France dans les quinze prochaines années.
Invité au débat, Jérémie Iordanoff, député NFP de la cinquième circonscription de l’Isère, s’inquiète du retour de Trump à la tête de la première puissance mondiale, appelant à revoir la politique industrielle en France. Il regrette ainsi qu’il n’y ait pas de planification dans les secteurs stratégiques et prône un protectionnisme industriel à l’échelle européenne.
Les pouvoirs publics « se contentent de faire des chèques »
De son côté, le sénateur écologiste Guillaume Gontard partage les analyses du député et du conseiller régional. « L’industrie est le sujet prioritaire sur la question écologique », estime-t-il, insistant sur la nécessité de planification et accompagnement des filières et entreprises. Un sujet vaste et européen. Avec des enjeux stratégiques, de souveraineté, écologiques, et de sécurité.

Les intervenants se rejoignent sur le manque d’anticipation des pouvoirs publics. « Ils se contentent de faire des chèques », lâche Éric Hours, qui déplore l’absence de bilan à la Région des aides accordées aux entreprises. Quels sont les résultats industriels ? Quid de la R&D et de la modernisation de machines ? Les aides servent-elles à la reconversion professionnelle ? Des questions qui restent en suspens…
Au cours du débat, Roger Cohard, maire PCF du Cheylas, a quant à lui plaidé pour développer les coopérations entre les pays plutôt qu’un protectionnisme à l’échelle européenne. D’autres interventions dénoncent les subventions massives et non justifiées à certaines entreprises qui donnent des dividendes. Tout en pointant du doigt le « coût du capital », conséquence logique de la course aux profits.
Menaces sur les emplois chez ST
L’actualité à ST Microelectronics a sans surprise fait réagir. En effet, 2000 à 3000 emplois seraient menacés, selon l’agence Bloomberg. À l’heure actuelle, aucune fermeture de site ne serait à craindre. Néanmoins, un projet de restructuration existe, avec des départs à la retraite anticipés prévus, et surtout un plan d’économie de 300 millions de dollars qui inquiète. Un contexte compliqué, entre la baisse de la demande des semi-conducteurs dans l’automobile, le risque de hausse des droits douaniers liée à l’élection de Trump et la concurrence avec la production chinoise — qui a vu naître des entreprises depuis les pénuries de puces de la crise Covid.

Concluant le débat, Cécile Dhainaut (PCF) explique les raisons de la baisse du coût carbone global de l’industrie, en France. Ceci non par volonté vertueuse mais bien à cause de la désindustrialisation. De plus, ce qui n’est pas produit en France l’est ailleurs, augmentant de facto le coût carbone du transport des marchandises importées. L’éloignement de la production est donc anti-écologique, mauvaise pour l’emploi et l’économie, ainsi que pour le maintien des savoir-faire.
Trop de secteurs industriels dépendent actuellement des importations, comme le montre le Plan climat du PCF, « Empreinte 2050 », qui cherche à inverser les choses. En dehors du textile et de l’extraction des minéraux, c’est largement possible ! L’industrie est vitale pour l’emploi, les logements, les mobilités, les services publics, etc. Certains tentent de nous le faire oublier, pourtant les services publics sont bien destinés à tout le monde. Soit un très bon argument pour l’implantation des entreprises !
Contacts utiles
Pour contacter la section PCF du Grésivaudan : famillecoche@wanadoo.fr
Et la fédération PCF de l’Isère : 04 76 87 70 61 ; contact@pcf-isere.fr ; 20 Rue Émile Gueymard, 38000 Grenoble.