Lucie Castets : la campagne de Lyes Louffok est « très importante pour l’union de la gauche »
Par Manuel Pavard
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Le défilé des figures du Nouveau Front populaire se poursuit à Grenoble, aux côtés de Lyes Louffok. Après une flopée de députés LFI les jours précédents (Mathilde Panot, Manuel Bompard, Danièle Obono, Clémence Guetté…) et avant Marine Tondelier, Clémentine Autain et Manon Aubry, attendues le lendemain, c’était au tour de Lucie Castets de faire le déplacement dans la capitale des Alpes, ce jeudi 16 janvier. Un soutien de poids, à trois jours du second tour de la législative partielle dans la première circonscription de l’Isère, qui verra le candidat du NFP affronter Camille Galliard-Minier (Ensemble).
De fait, plus que toute autre personnalité peut-être, Lucie Castets incarne aujourd’hui le Nouveau Front populaire. En postulant au poste de Première ministre, l’été dernier, elle a en effet endossé ce rôle de trait d’union entre les différents partis de gauche. Dans un contexte national marqué par des dissensions, sa venue était donc loin d’être anodine. « Je tenais à venir soutenir mon ami Lyes dans cette campagne qui est très importante pour toute l’union de la gauche », explique celle qui fut un temps pressentie pour représenter le NFP, après la démission de l’ex-député Hugo Prevost.
« La gauche est unie quand elle trouve des causes communes et la campagne de Lyes Louffok en est une. »
Lucie Castets
La volonté de tenir à l’écart les divisions et débats houleux sur la motion de censure est affichée clairement. « On montre un front uni parce qu’on l’est », assure Lucie Castets. « Le nombre de personnes venues soutenir Lyes Louffok au fil des jours le démontre : la gauche est unie quand elle trouve des causes communes et sa campagne en est une. »
Pour l’ancienne directrice des finances à la mairie de Paris, une victoire au soir du dimanche 19 janvier représenterait ainsi « un symbole » sur ce point. Car « Lyes Louffok a réussi à rassembler l’ensemble des forces de gauche autour de lui, non seulement le NFP mais aussi la société civile », salue l’ancienne candidate à Matignon.
Lucie Castets ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur le militant des droits des enfants : « La candidature de Lyes est exceptionnelle et très valorisable. C’est quelqu’un qui est impliqué pour une cause, celle des enfants placés, que l’on défend tous à gauche et qui me tient beaucoup à cœur car c’est la cause des services publics dans son ensemble », souligne-t-elle.
Séduire les abstentionnistes pour bousculer les pronostics
Lucie Castets comme Lyes Louffok insistent tous deux sur leurs combats et profils communs. « Nous sommes tous les deux issus de la société civile, nous ne sommes membres d’aucun parti et nous avons mené des batailles politiques importantes », indique ce dernier, évoquant « un symbole fort » pour le NFP. L’un et l’autre en ont néanmoins conscience : si le candidat de gauche est arrivé en tête au premier tour, l’arithmétique, elle, penche plutôt du côté de Camille Galliard-Minier, qui semble disposer d’un réservoir de voix plus important.
Pour bousculer les pronostics, il faudra donc aller gagner des voix, notamment chez les abstentionnistes. « La participation était très faible au premier tour », observe Lucie Castets. « Tout l’enjeu — un enjeu démocratique — est d’expliquer à la population qu’il y a une élection partielle ce week-end dans cette circonscription de l’Isère. C’est important de pouvoir mobiliser les gens, on sait que ce sera la clé pour le résultat final », affirme-t-elle.
Le programme du NFP, « ma seule boussole »
Autres réserves potentielles, celles des électeurs d’Équinoxe, avec les 7,60% récoltés par sa candidate Gaëlle Offranc-Piret au premier tour. « Nous les avons rencontrés hier », précise Lyes Louffok, félicitant le mouvement écologiste pour sa « belle campagne ». Pour le reste, « nous avons des points programmatiques qui convergent, d’autres non », reconnaît-il. Or, assène le militant, « aujourd’hui je porte un programme qui est celui du Nouveau Front populaire. C’est ma ligne, ce sera ma seule boussole. »
Après une déambulation et une distribution de tracts dans les rues de l’hyper-centre, jusqu’à la place Victor-Hugo, le duo s’est rendu à la rencontre des AESH, rassemblés devant le rectorat dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale. Avec des revendications illustrant parfaitement, selon Lucie Castets et Lyes Louffok, leur lutte pour la défense des services publics.
La journée s’est poursuivie avec deux nouvelles sessions de tractage, à Meylan et Grenoble. À chaque fois, le constat est le même : un accueil souvent positif mais une méconnaissance, voire une ignorance, de la part de nombreuses personnes, concernant la tenue de cette législative partielle. « Tous les jours, quand on fait du porte-à-porte, on rencontre des habitants qui nous disent ne pas avoir été informés de l’existence de cette élection », raconte Lyes Louffok. Lequel « espère donc faire la différence dimanche grâce à un sursaut de participation ».