Se souvenir de ce qui s’est passé, un enjeu d’aujourd’hui

Par Maryvonne Mathéoud

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Le moment du débat, toujours riche d'expériences militantes et de propositions pour agir.
Les militants communistes de longue date se sont retrouvés ce dimanche 1er décembre pour leur traditionnel rendez-vous annuel. Un moment de convivialité dont la politique n’est pas absente.

« Nous avons besoin d’une gauche forte et unie et d’un mouvement social combatif pour relever le défi d’une autre politique au service du monde du travail ; c’est possible, l’histoire l’a montré. Et c’est lorsque le parti communiste est fort que la gauche est forte. L’idée fait son chemin, nous enregistrons de nouvelles adhésions. » Jérémy Giono, secrétaire départemental du PCF, s’exprimait lors du rendez-vous annuel des « vétérans », des communistes membres du PCF depuis plusieurs décennies. Un temps convivial, où débat, repas pris en commun et fraternité en chanson se succèdent.

Un temps où, assez logiquement, l’histoire et le regard qu’elle autorise sur les événements contemporains a sa place. Ainsi de la lutte contre l’extrême droite dont les vétérans sont bien placés pour connaître les dangers. Leurs votes à l’Assemblée sont clairs : contre l’augmentation des salaires, contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), contre la taxation des jets privés… « Chaque jour le masque tombe un peu plus, chaque jour l’extrême droite assume un peu plus de se positionner comme meilleur défenseur du capitalisme financier. Mais ils peuvent compter sur les médias des milliardaires pour mener leur propagande de division, toujours plus xénophobe, toujours plus réactionnaire », rappelait un intervenant au cours du débat.

Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF.

Nécessité d’agir, également tandis que la casse du tissu industriel s’accélère. Dans notre département, ce sont les entreprises Logiplast, fabriquant de sièges auto pour enfants à Charvieu-Chavagnieux ; Valéo, équipementier automobile à Saint-Quentin-Fallavier ; Photowatt, fabriquant de panneaux solaires à Bourgoin-Jallieu ; Vencorex, producteur de vernis et peintures à Pont-de-Claix, dont la fermeture entraînerait en cascade une catastrophe sans précédent pour toute la filière chimique, et particulièrement les plateformes de Pont-de-Claix et Jarrie… tandis que le gouvernement reste passif.

De quoi souligner l’écart entre les conditions de vie et de travail qui s’aggravent pour le plus grand nombre alors que les dividendes versés aux actionnaires et le patrimoine des milliardaires explosent.

L’histoire de la résistance, pour mieux cerner les dangers de l’époque actuelle

Agir, mais comment ? Les vétérans ont des idées. A commencer par faire connaître l’histoire. « Nous pouvons affréter un car avec les familles de nos quartiers pour organiser une journée en montagne et visiter des sites de mémoire de la résistance au gouvernement d’extrême droite de Vichy comme Vassieux-en-Vercors, la grotte de la Luire, le mémorial du Vercors… », propose un participant. Témoigner, aussi, de l’histoire des acquis sociaux, des conquis par la lutte.

La question des drames du stalinisme est également posée. Sans rien, vraiment rien enlever à la critique sans concession de cette période de l’histoire de l’URSS, reste la question du « deux poids deux mesures », là encore. « Durant les pires années de répression en URSS, deux millions de personnes étaient privées de liberté pour une population de 203 millions d’habitants ; aujourd’hui, aux États-Unis, ce sont sept millions de personnes qui sont privées de liberté pour une population de 340 millions, soit deux fois plus », note un intervenant.

Les convives ont pris place dans la grande salle de la fédération du PCF.

D’autres propositions ont émergé, par exemple la réalisation d’expositions ou la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire du PCF en Isère, des interventions sur le rôle de la résistance dans la libération du pays à l’occasion des cérémonies du 80e anniversaire de la victoire sur le nazisme, en 2025.

L’histoire, mais aussi les enjeux du XXIe siècle. Ce qui passe par « nous impliquer dans les actions quotidiennes en direction des droits des femmes, des droits des enfants, des travailleurs, des sans emplois, des retraités…. », indiquait Jérémie Giono.

Une paella maison, que l’on devait à Fred Vivancos.

Agir, c’est encore utiliser les outils dont disposent les communistes isérois, à commencer par « notre journal, le Travailleur alpin, avec l’arrivée d’un rédacteur en chef à plein temps, un nouveau site internet, une chaîne vidéo sur Youtube, l’actu du TA, sans oublier le rayonnement de la fête du TA », suggérait Jérémie Giono.

Après l’apéritif les convives ont été invités à déguster la délicieuse paella préparée par le camarade Fred Vivancos. Le repas terminé, place aux chansons révolutionnaires. Et, disons-le, Michel Vandel, comme à son habitude, ne s’est pas fait prier pour chanter.

Les échanges se sont poursuivis pendant l’apéritif et devant le buffet.

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