La S2LH misait sur 120 convives pour les 120 ans de l’Huma mais a finalement accueilli plus de 150 invités, au Village de Saint-Martin-d’Hères.

Le repas républicain organisé par la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité a réuni plus de 150 personnes, ce samedi 12 octobre, à Saint-Martin-d’Hères. Une initiative de soutien au journal, qui fête ses 120 ans en 2024. À cette occasion, Fabien Gay, directeur de l’Huma, a échangé avec le public, évoquant les difficultés économiques et contraintes auxquelles est confronté le média, mais aussi ses atouts et réussites.

Animation inaccoutumée, ce samedi 12 octobre, au Village, à Saint-Martin d’Hères, où le comité isérois de la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité (S2LH-38) organisait son initiative de soutien au journal pour ses 120 ans. Plus de 150 personnes se sont ainsi pressées sur la place de la Liberté pour participer à une rencontre en plein air avec Fabien Gay, directeur du journal, à l’occasion d’un repas républicain.

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Fabien Gay, directeur de l’Huma, a échangé avec le public.

Le débat a permis à celui-ci de faire un état des lieux de la situation de l’Humanité après une période perturbée. Le média n’échappe pas en effet à la fragilité et à la précarité frappant l’ensemble de la presse, comme l’a rappelé Fabien Gay : « Aucun organe de presse n’est viable économiquement. Tous, quelle que soit leur importance, sont en déficit. Et lorsqu’on manifeste des volontés de rachat, c’est pour mener le combat politique ! »

Autre écueil, la place de la lecture dans notre société : la majorité des moins de 25 ans ne lisent pas de journaux papier, les gratuits ont disparu, le problème de non-lecture est largement répandu autour de nous. Et Fabien Gay de constater : « Le bas niveau politique d’aujourd’hui est corrélé au faible niveau de lecture. »

« Un point de vue communiste sur l’actualité »

C’est dans ce contexte que doit vivre l’Humanité, avec ses propres difficultés, inhérentes à sa nature. D’abord, une situation financière difficile puisqu’il « manque 2 à 3 millions pour boucler l’année », déplore le sénateur de Seine-Saint-Denis (PCF). « Notre équilibre économique ne repose que sur la bataille pour la souscription et les dons », précise-t-il.

Plus de 150 personnes ont participé au débat, suivi du repas républicain.

L’Huma dispose en outre de faibles moyens, avec « 167 salariés pour 114 cartes de presse, alors que dans les autres journaux, ils se comptent par centaines », compare Fabien Gay. Lequel pointe enfin des contraintes pesantes liées au désengagement du service public et aux rancœurs politiques : « 37 % des abonnés ne reçoivent pas le journal en temps et en heure, en dépit de nos interventions. »

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Fabien Gay, David Queiros, maire de SMH, Anne Tuaillon, présidente de l’AFPS, Alain Boussard, président de la S2LH-38, et Amandine Demore, maire d’Échirolles.

Malgré cela, l’Humanité résiste et trace son chemin. Mieux, le journal innove. Et Fabien Gay de citer les importantes modifications réalisées : nouvelles formules, numérisation des éditions, Internet, réseaux sociaux, jusqu’à la récente création de la chaîne télé Twitch.

Des investissements non sans résultats : « Nous comptons 20 000 abonnés numériques et 40 000 abonnés en tout et nous sommes plein d’ambition ! Nous offrons une couverture originale des questions sociales, un point de vue communiste sur l’actualité », se félicite-t-il ainsi.

Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes

La statue ornant la place de la Liberté.

Le directeur de l’Huma souligne au passage l’aspect militant de la bataille pour le journal et la presse progressiste : « On ne sera rien sans la force des militants communistes et réciproquement ! » Un appel favorablement entendu par l’assemblée, qui a poursuivi les débats autour d’une succulente gardiane de taureau concoctée maison.

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