Isère. La CGT appelle à des désistements pour le second tour des législatives

Par Luc Renaud

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Le 1er mai 2024, à Grenoble.

Dans une déclaration datée du 1er juillet, l’union départementale CGT de l’Isère appelle à la mobilisation pour écarter le danger d’une « extrême droite raciste, antisémite, sexiste, homophobe et violente ».

On trou­ve­ra ci-après l’in­té­gra­li­té de la décla­ra­tion de l’u­nion dépar­te­men­tale CGT de l’I­sère qui appelle à des désis­te­ments pour empê­cher l’é­lec­tion de dépu­tés d’ex­trême droite et à la mobi­li­sa­tion des syn­di­cats CGT pour empê­cher « la peste brune » de retrou­ver le pou­voir pour la pre­mière fois depuis le régime durant la Seconde guerre mon­diale.

La peste brune aux portes du pou­voir

Avec 33,15 % des suf­frages au pre­mier tour des élec­tions légis­la­tives, le Ras­sem­ble­ment natio­nal et la droite d’Eric Ciot­ti arrivent en tête dans de 297 cir­cons­crip­tions et se retrouvent en situa­tion de se main­te­nir dans 485 cir­cons­crip­tions.

Avec une pro­gres­sion de plus de 2 mil­lions de voix depuis les der­nières élec­tions pré­si­den­tielles, le RN tota­lise 10,63 mil­lions de voix (4,2 mil­lions en 2022) por­tées sur son nom. Les par­tis de gauche ras­sem­blés sous l’étiquette du Nou­veau front popu­laire por­tant un pro­gramme com­mun récoltent 27,99 % des voix, mal­gré la fronde de la droite et de la Macro­nie − pré­sident de la Répu­blique inclus − visant à ren­voyer dos à dos l’extrême droite et les can­di­dats du NFP. Le par­ti pré­si­den­tiel sort com­plè­te­ment dis­cré­di­té de cette séquence en obte­nant dif­fi­ci­le­ment 20,04 % des suf­frages. Le Ras­sem­ble­ment natio­nal obtient dès le pre­mier tour 39 élu·e·s sur 76, le Nou­veau Front Popu­laire en obtient 32, prin­ci­pa­le­ment en Île-de-France.

En Isère, le RN et ses alliés tota­lisent 34,53 % des voix. Avec 71,03 % de votants, le NFP arrive en tête dans le dépar­te­ment avec 31,74 %, le RN en second avec 25,63 %, Ensemble en troi­sième avec 20 ‚16 %, les Répu­bli­cains avec 9,84 % et les Répu­bli­cains de Ciot­ti avec 8,90 %. Le NFP est en tête dans cinq cir­cons­crip­tions ; le RN dans les 5 autres.

Sans sur­saut, l’extrême droite pour­rait le 7 juillet pro­chain, pour la pre­mière fois depuis le régime de Vichy, accé­der au pou­voir par les urnes. Le pré­sident de la Répu­blique porte une lourde res­pon­sa­bi­li­té dans cette situa­tion catas­tro­phique pour notre pays.

La CGT ne met­tra jamais sur le même pied l’extrême droite et les autres forces poli­tiques. Si elle arrive au pou­voir elle ins­tau­re­ra une socié­té ségré­ga­tion­niste, s’attaquera à tous les contre-pou­voirs, à la liber­té de la presse à l’indépendance de la jus­tice, aux orga­ni­sa­tions syn­di­cales et à la socié­té civile.

La CGT Isère appelle l’ensemble des candidat·e·s républicain·ne·s arrivé·e·s en troi­sième posi­tion – de la même façon que cer­tains l’ont déjà fait – à prendre leur res­pon­sa­bi­li­té et à ne pas se main­te­nir sur des tri­an­gu­laires qui assu­re­raient la vic­toire de l’extrême droite.

Le 7 juillet, second tour des élec­tions légis­la­tives, la CGT Isère appelle les salarié·e·s, les retraité·e·s et la jeu­nesse à se remo­bi­li­ser et à voter pour les can­di­dats NFP et ceux répon­dant aux valeurs répu­bli­caines les mieux pla­cés au second tour pour battre le Ras­sem­ble­ment natio­nal.
Cet appel n’est évi­dem­ment pas un chèque en blanc don­né aux futur·e·s député·e·s et exi­ge­ra − face à un patro­nat qui s’accommode déjà de l’arrivée de l’extrême droite aux manettes − un contrôle popu­laire pour faire appli­quer des réformes sociales répon­dant aux reven­di­ca­tions des français·e·s : sur la retraite, les salaires et les pen­sions, les ser­vices publics…
Au regard de la gra­vi­té de la situa­tion, la Cgt Isère appelle ses syn­di­cats, ses syndiqué·e·s à tout faire pour enga­ger par­tout le débat avec les tra­vailleuses et les tra­vailleurs afin de se pré­pa­rer dans les pro­chaines semaines à des mobi­li­sa­tions à la hau­teur des enjeux.

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