Fontaine se mobilise pour son bureau de poste

Par Edouard Schoene

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Devant le bureau de poste de Fontaine, mail Marcel Cachin, bureau fermé depuis dix-huit mois.

Mardi 16 avril, il y avait foule devant la poste de Fontaine. Le PCF avait invité à se rassembler devant le bureau de poste, mail Marcel Cachin, fermé depuis fin juin 2023, suite à un incendie.

Cette mobi­li­sa­tion a com­men­cé depuis plu­sieurs semaines, à l’appel de la sec­tion com­mu­niste de Fon­taine. Après avoir col­lec­té près de 500 signa­tures, le PCF s’était adres­sé à la direc­tion de la Poste en ces termes : « Plus d’une année sans bureau de poste pour une ville de 23 000 habi­tants est une situa­tion inac­cep­table. Pour remé­dier à cette situa­tion, nous tenons à vous ren­con­trer pour vous appor­ter des solu­tions d’ouverture immé­diate d’un bureau sur notre com­mune en atten­dant l’ouverture du bureau prin­ci­pal situé au Mail Mar­cel Cachin. Nous pour­rions évo­quer les condi­tions de réou­ver­ture du bureau de poste ».

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Renaud Lugli, co-secré­taire de la sec­tion de Fon­taine du PCF.

Dans sa réponse du 7 mars, la direc­trice exé­cu­tive adjointe (Auvergne Rhône Alpes) avait rap­pe­lé les vio­lences urbaines de juin 2023 qui ont for­te­ment endom­ma­gé le bureau de poste de Fon­taine et affir­mait le choix de la Poste : diri­ger les usa­gers vers la poste de Seys­si­net-Pari­set à deux kilo­mètres à pied, acces­sible en trans­port en com­mun et en six minutes en voi­ture. Elle esti­mait dans ce cour­rier que les bureaux de Sas­se­nage et de Gre­noble-Ber­riat (place Saint-Bru­no à Gre­noble) sont situés à proxi­mi­té de Fon­taine.

Elle répon­dait néga­ti­ve­ment à la demande d’ouverture d’un bureau de poste pro­vi­soire, en pré­ci­sant que les équipes tech­niques et opé­ra­tion­nelles tra­vaillaient à la pro­gram­ma­tion des tra­vaux et à la réou­ver­ture de la poste de Fon­taine, pré­vue en fin d’année 2024 . Aucun ren­dez vous n’est pro­po­sé.

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Une large mobi­li­sa­tion pour la réou­ver­ture du bureau de poste de Fon­taine.

Depuis, pour relan­cer la péti­tion, des citoyens ont expli­ci­té leur mécon­ten­te­ment dans un tract de relance de la péti­tion, dont le nombre de signa­taires approche les 800. Le mécon­ten­te­ment s’exprime. « Le bureau de poste de Fon­taine est un lieu impor­tant. Se dépla­cer sur d’autres com­munes pour nos opé­ra­tions quo­ti­diennes devient vrai­ment com­pli­qué. » « Je suis un ancien de la poste mis en pré­re­traite avant l’âge, pour réduire les effec­tifs. Je viens m’installer à Fon­taine. Si la poste ne réouvre pas, je quitte la Poste avec regret. Don­nez moi des tracts à dis­tri­buer ; je vien­drai le 16 mani­fes­ter. » Pro­pos recueillis sur le mar­ché Cachin. « J’ai ouvert un compte en ligne à la banque pos­tale en février 2024. Mon compte a été attri­bué à la poste de Fon­taine et à un conseiller de celle-ci. Je n’ai aucun moyen de joindre qui que ce soit. » Témoi­gnages recueillis lors de ren­contres pour pro­po­ser la signa­ture de la péti­tion.

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Ce mar­di 16 avril, avant et après les prises de parole des orga­ni­sa­teurs, nombre de par­ti­ci­pants au ras­sem­ble­ment ont fait part de leur mécon­ten­te­ment sur la dégra­da­tion des ser­vices publics à Fon­taine.

« J’espère que le maire vien­dra défendre la réou­ver­ture de la Poste. Devant chez moi le trot­toir est dan­ge­reux, j’ai pré­ve­nu la mai­rie, on devait me rece­voir, j’attends tou­jours ». « Les goû­ters ne sont plus ser­vis, pour des rai­sons d’hygiène ». « Ver­cors res­tau­ra­tion ferme et les sala­riés sont licen­ciés. » « La ville devient de plus en plus sale ».

Renaud Lugli, co secré­taire du PCF à Fon­taine, a pris la parole. Après avoir fait l’historique de la péti­tion il pour­suit : « Le maire de Fon­taine approuve cette réou­ver­ture en fin d’an­née. Cela fera tout de même 18 mois que notre poste aura été fer­mée et que nous galé­rons, cha­cune et cha­cun d’entre nous, pour nos opé­ra­tions cou­rantes (retrait de recom­man­dé, de colis, opé­ra­tions ban­caires, entre autres). Ces der­nières semaines nous avons appris la fer­me­ture défi­ni­tive du bureau de Poste gre­no­blois situé à Alsace-Lor­raine. D’autres bureaux sont aus­si mena­cés, celui de Mal­herbe-Teis­seire, éga­le­ment impac­té en juin 2023 n’a, comme le nôtre, tou­jours pas béné­fi­cié de tra­vaux. Le bureau de poste dans le quar­tier la Capuche a vu ses horaires dimi­nués. Com­ment détruire un ser­vice public ? D’a­bord cou­per le finan­ce­ment, dimi­nuer les horaires, son acces­si­bi­li­té. Le ser­vice ne mar­che­ra plus. Il ne sera plus uti­li­sé. Les gens s’é­ner­ve­ront. Ils vou­dront autre chose. C’est une belle tech­nique pour pri­va­ti­ser un ser­vice public ! Nous sommes pour la recon­quête du mono­pole public pos­tal qui serait gage de l’é­ga­li­té des usa­gers et des ter­ri­toires. »

Il énonce la gra­vi­té des attaques contre les ser­vices publics et conclut : « Conser­ver nos ser­vices publics est un com­bat de tous les ins­tants. La poste veut sup­pri­mer nombre de bureaux. Rien n’est acquis mal­gré les pro­messes, conti­nuons à mobi­li­ser pour la réou­ver­ture du bureau de poste ».

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La parole est ensuite don­née aux citoyens pré­sents.

Chris­tine Mou­tote, secré­taire de l’UL CGT de Fon­taine inter­vient sui­vie de plu­sieurs per­sonnes qui dénoncent les atteintes aux ser­vices publics.
Fati­ma Khal­louk, mili­tante asso­cia­tive pour le droit des per­sonnes en situa­tion de han­di­cap, can­di­date en hui­tième posi­tion sur la liste conduite par Léon Def­fon­taines pour l’élection euro­péenne, prend la parole pour sou­te­nir l’initiative et répondre à des ques­tions.

Dans la soi­rée de ce 16 avril, elle ani­me­ra une réunion publique orga­ni­sée par la sec­tion com­mu­niste de Fon­taine dans le cadre de la cam­pagne élec­to­rale pour le scru­tin du 9 juin.

Fatima

Fati­ma Khal­louk, can­di­date aux euro­péennes sur la liste conduite par Léon Def­fon­taines.

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