Grenoble. La répression ne faiblit pas en Iran

Par Maryvonne Mathéoud

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Photo Liam Piquard Cialdella

Samedi 27 janvier, rue Félix Poulat à Grenoble, des militants se sont retrouvés pour dénoncer publiquement l’exécution récente de deux Iraniens et la répression sanguinaire qui s’abat sur le peuple iranien.

Une mili­tante ira­nienne a pro­non­cé la décla­ra­tion que l’on trou­ve­ra ci-après :

Le régime isla­mique en Iran a une fois de plus exé­cu­té de manière bru­tale et inhu­maine deux citoyens ira­niens, Moham­mad Gho­bad­lou, âgé de seule­ment 23 ans, et Farhad Sali­mi, âgé de 47 ans. Mal­gré l’an­nu­la­tion de leurs peines par la Cour suprême, ces vies pré­cieuses ont été sacri­fiées sur l’au­tel de la cor­rup­tion et de la cri­mi­na­li­té de juges sans scru­pules. Ces bour­reaux, indif­fé­rents aux consé­quences dévas­ta­trices de leur injus­tice fla­grante, ont pré­fé­ré ver­ser le sang inno­cent pour sou­te­nir leur régime détes­table.
Ce n’est pas un inci­dent iso­lé et ce ne sera pas le der­nier tant que le monde res­te­ra silen­cieux. Depuis sa créa­tion, ce régime a mar­qué son exis­tence hon­teuse par des exé­cu­tions publiques, com­men­çant sur les toits de l’é­cole Refah et les exé­cu­tions de masse pen­dant les années 1980, envoyant des mil­liers de vies à la potence. À maintes reprises, la com­mu­nau­té mon­diale a été témoin des sou­lè­ve­ments cou­ra­geux du peuple ira­nien, lut­tant pour la jus­tice et la libé­ra­tion de l’emprise de la tyran­nie reli­gieuse. Dans le der­nier cha­pitre de cette lutte, le monde a enten­du notre cri au nom de la Femme, de la Vie et de la Liber­té. Pour­tant, à chaque fois, face à la volon­té col­lec­tive des Ira­niens, la réponse inter­na­tio­nale a été celle de la pas­si­vi­té et de la com­pli­ci­té avec les bour­reaux, ame­nant les Ira­niens à se deman­der si les droits de l’homme ne sont qu’un outil mani­pu­la­teur et poli­tique pour les gou­ver­ne­ments.

Le peuple d’I­ran, cepen­dant, refusent de sup­por­ter cette situa­tion plus long­temps. Actuel­le­ment, des femmes cou­ra­geuses empri­son­nées dans la pri­son d’E­vin à Téhé­ran, lea­ders dans la quête de jus­tice, ont uti­li­sé leurs der­nières res­sources dans une grève de la faim. Elles pro­testent contre l’exé­cu­tion de leurs conci­toyens et toutes les formes de meurtre sanc­tion­nées par l’É­tat. Des femmes et des hommes intègres, à la fois à l’in­té­rieur et à l’ex­té­rieur de la pri­son, ont rejoint cette action col­lec­tive. Le monde doit entendre cette voix reten­tis­sante, et nous nous enga­geons à nous assu­rer qu’elle par­vienne aux oreilles des poli­ti­ciens et des citoyens du monde entier.

Que deman­dons-nous ?

1. Nous appe­lons les gou­ver­ne­ments du monde entier à exer­cer une pres­sion sur le régime pour qu’il mette immé­dia­te­ment fin à ces condam­na­tions à mort inhu­maines et injustes en Iran, en com­men­çant par l’ex­pul­sion de leurs ambas­sa­deurs et asso­ciés.

3. Nous exi­geons que les diri­geants mon­diaux imposent des sanc­tions à Ali Kha­me­nei, Ebra­him Rai­si, Gho­lam­hos­sein Moh­se­ni Ejei et aux juges res­pon­sables de ces condam­na­tions à mort, ain­si qu’à d’autres auteurs de vio­la­tions des droits de l’homme en Iran, et qu’ils leur inter­disent, ain­si qu’à leurs proches, d’en­trer dans les pays libres.

4. Nous péti­tion­nons l’U­nion euro­péenne et tous les États démo­cra­tiques pour qu’ils dési­gnent le Corps des gar­diens de la révo­lu­tion isla­mique (CGRI) comme une orga­ni­sa­tion ter­ro­riste, reflé­tant sa véri­table nature.

5. En tant que Mme Al Nashif, la haute com­mis­saire des Nations unies aux droits de l’homme se pré­pare à sa visite en Iran, nous l’im­plo­rons soit d’an­nu­ler ce voyage, soit de l’u­ti­li­ser comme une occa­sion de se tenir aux côtés des femmes cou­ra­geuses d’I­ran en reje­tant le port obli­ga­toire du hijab. Plu­tôt que de dia­lo­guer avec les res­pon­sables du régime, nous l’ex­hor­tons à visi­ter les pri­sons ira­niennes et à écou­ter les voix des pri­son­niers de conscience.

Nous, les mili­tants civils en dehors de l’I­ran, expri­mons notre soli­da­ri­té et notre empa­thie les plus pro­fondes envers les familles en deuil, en par­ti­cu­lier celles de Moham­mad Gho­bad­lou et Farhad Sali­mi. Nous réaf­fir­mons notre enga­ge­ment indé­fec­tible à lut­ter contre l’in­jus­tice. Nous expri­mons notre sou­tien aux femmes cou­ra­geuses et conscien­cieuses de la pri­son d’E­vin et à tous les mili­tants par­ti­ci­pant à la grève de la faim, pro­met­tant de per­sis­ter jus­qu’à ce que les auteurs et les com­man­dants de ces atro­ci­tés soient tra­duits en jus­tice, que la chute du régime soit réa­li­sée et que la liber­té et la démo­cra­tie soient éta­blies en Iran.

Nous n’ou­blie­rons jamais ni ne par­don­ne­rons à ceux qui ont tué les enfants d’I­ran.

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Pho­to Liam Piquard Cial­del­la

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Pho­to Liam Piquard Cial­del­la

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