Le 18 janvier, devant le dépôt Conforama de Saint-Georges-d’Espéranche, menacé de fermeture.
Depuis le 17 janvier les salariés du dépôt de Conforama à Saint-Georges-d’Espéranche sont en grève pour protester contre le projet de fermeture et le licenciement de 78 d’entre eux sur 112.
Intervenue le 10 janvier, la décision prise d’en haut vise « à rationaliser les flux de logistique entre le site de Conforama et celui de But, deux entités qui appartiennent au même groupe Mobilux et qui de fait sont mises en concurrence », explique Christophe Combet, représentant CGT du site de Saint-Georges-d’Espéranche. « La direction argumente sur l’augmentation des coûts d’approvisionnement (matière première, transports) et des charges d’exploitations (loyers, énergie, salaires), mais c’est nous qui subissons alors que les salaires sont au Smic et qu’on atteint péniblement les 1800 euros après 20-25 ans de carrière », précise Christophe Combet.
Mobilux, c’est une holding, filiale du groupe autrichien Lutz (570 magasins en Allemagne et en Autriche pour 5,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires), spécialisé dans le mobilier, et du fonds d’investissements américain Clayton, Dubilier & Rice. En 2020, lors de la cession de Conforama, Mobilux a injecté 200 millions d’euros via une augmentation de capital, auxquels se sont ajoutés 300 millions d’euros de PGE (Prêt garanti de l’Etat). Déjà, une saignée de 1900 emplois, soit 20% des effectifs de Conforama avait été actée par un PSE signé en 2019 et pris en charge par les nouveaux actionnaires.
A l’époque, avec la cession à Mobilux qui détenait déjà l’enseigne But, il s’agissait d’éviter la fermeture des magasins Conforama, de sceller une alliance permettant de concurrencer les autres géants du secteur (Ikéa notamment) et de soutenir la filière hexagonale du meuble .
La fermeture du dépôt de Saint-Georges-d’Espéranche est bien une conséquence de la réorganisation du groupe dans le cadre d’une concurrence intense sur un marché national estimé à près de 17 milliards de chiffre d’affaires, avec la seule volonté de retrouver une meilleure rentabilité.
« Les salariés sont amers. Tous ceux qui sont aujourd’hui en grève aimeraient rester bosser ici. Ils ont donné le maximum d’eux-mêmes et ont fait un boulot de qualité. Ils ne comprennent pas le choix arbitraire de fermeture de ce site au profit du site de But. Ils s’inquiètent pour leur devenir et refusent les reclassements annoncés pour certains qui les obligeraient à s’éloigner », souligne Christophe Combet.
Les négociations avec la direction nationale, qui ont débuté hier jeudi, se sont poursuivies hier, le 19 janvier. « Sans illusions sur le maintien du site, nous nous battons pour obtenir des indemnités dignes », conclut Christophe Combet.
Au-delà du conflit et des problèmes économiques qu’il pose, l’autre question est bien celle de la sécurité de l’emploi et de la formation, notamment pour des salariés jeunes ou moins jeunes qui vont se retrouver sans activité et qui devront redonner du sens à leur vie professionnelle et personnelle. Un défi politique majeur que Pôle Emploi/France Travail à la mode Macron est incapable de relever.
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