Isabelle Peters, première adjointe au maire de Grenoble ; Emeric Vibert, secrétaire de la section communiste de Grenoble ; et Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF Isère.

Lors de leur conférence de section, les communistes grenoblois ont lancé un appel aux forces de gauche et citoyennes. Il y a urgence à créer les conditions d’un débat citoyen pour dessiner la ville de demain.

La gauche n’est pas indéboulonnable« L’important pour nous, c’est le débat avec la population ; ce n’est pas dans les discussions de couloir que l’on avance, nous voulons bâtir avec les gens. » Emeric Vibert, secrétaire de la section communiste de Grenoble, s’exprimait ainsi devant les journalistes pour rendre public l’appel aux forces de gauche et citoyennes adopté par la récente conférence de section des communistes grenoblois.

Un appel qui résonne comme un appel à la vigilance dans la perspective du prochain scrutin municipal : avoir le temps du débat citoyen suppose « que l’on se parle » et que le choix d’une tête de liste « soit arrêté au cours de l’année 2024, car on sait bien qu’une campagne électorale et un débat en grand sur les propositions suppose que les choix soient clairement énoncés », relève Emeric Vibert.

La gauche n’est pas indéboulonnable

D’autant que le succès de la gauche à Grenoble n’a rien d’une évidence définitive. « Carignon est un handicap pour la droite, constate Jérémie Giono, secrétaire départemental, mais Olivier Véran, qui se montre beaucoup à Grenoble ces derniers temps, est un adversaire à prendre au sérieux : il ambitionne de fédérer la droite et le centre pour « faire tomber la municipalité Piolle » ». Or, « si la droite macroniste devait l’emporter à Grenoble, c’est la métropole qui tomberait également sous l’emprise de la droite avec tout ce que cela implique de remise en cause des politiques de solidarité et de difficultés pour les communes ».

D’où l’idée de l’urgence de construire un rassemblement à gauche, de débattre « sans tabous » de ce qui a fonctionné et de ce qui doit être remis en cause, de proposer une perspective d’avenir. Sachant que la situation actuelle n’est comparable ni à 2014 – où la liste d’Eric Piolle a été élue sur la promesse de la nouveauté –, ni en 2020, où la liste de gauche a été marquée par un élargissement de l’arc humaniste qui la compose.

En ayant toujours à l’esprit que la division serait mortifère : la nature du scrutin municipal, qui donne une prime à la liste arrivée en tête, impose le rassemblement. Plusieurs listes de gauche, ce serait courir le risque de l’accident.

Construire ensemble

Raisons pour lesquelles Jérémie Giono se félicite de l’initiative prise par la section grenobloise : « les communistes sont dans leur rôle, eux qui représentent la stabilité et la loyauté à gauche, qui assurent une fonction de trait d’union entre les différentes composantes de la majorité, qui interviennent pour assurer la sincérité des débats ».

Pour Isabelle Peters, première adjointe d’Eric Piolle, « il faut rapidement nous mettre d’accord sur les axes d’un programme partagé, son processus d’élaboration avec les Grenoblois et créer une dynamique de rencontre avec les citoyens pour construire ensemble ce qui sera l’avenir de la ville ».

L’appel adopté par la section communiste

Les communistes s’adressent aux forces de gauche, citoyennes
et écologiques de Grenoble

Logement, précarité de trop nombreux emplois, prix alimentaires… les inégalités sociales n’ont jamais été aussi graves. Tandis que les combats pour la préservation de l’environnement sont plus que jamais vitaux.

Nous, forces de gauche et citoyennes, cela nous oblige.

Parallèlement, le gouvernement a fait le choix de l’asphyxie des collectivités territoriales, privées de moyens et d’autonomie par une politique de recentralisation. Sans pour autant assumer les responsabilités qui sont les siennes : le refus de financer le RER métropolitain au niveau des enjeux qu’il représente en est un exemple.

Le fonctionnement des institutions locales en est affecté, comme l’illustrent les relations complexes entre les communes et les métropoles.

Face à ces réalités, et à 28 mois des prochaines échéances électorales locales, la gauche grenobloise a aujourd’hui la responsabilité de présenter une perspective pour débattre avec les Grenoblois·es d’un projet d’avenir.

Les appétits de la droite se font jour. Même s’il a été largement battu en 2022 dans la partie grenobloise de sa circonscription législative, Olivier Véran, ministre d’Emmanuel Macron, est aujourd’hui en campagne électorale. Il ambitionne de rassembler la droite et de séduire d’anciens électeurs de gauche. L’extrême droite est là pour diviser et fracturer la société. Et cela dans un contexte où l’abstention grandit à l’aune des désillusions face à l’approfondissement des difficultés, particulièrement dans les quartiers populaires.

Nous qui oeuvrons pour une ville écologique et solidaire par delà nos différences d’appréciation, nous avons la responsabilité de mettre en débat des analyses et des propositions.

Dans l’immédiat, nos forces doivent converger vers la concrétisation rapide du bouclier social municipal voulu par la majorité de gauche et contribuer à l’approfondissement de la démocratie citoyenne.

Notre responsabilité, c’est aussi d’ouvrir une nouvelle perspective d’avenir pour notre ville. Il y a urgence.

La contribution de chacune des forces politiques et citoyennes qui composent la majorité municipale sera pour cela importante. Mais l’essentiel est, dès aujourd’hui, d’engager le débat avec les Grenoblois·es sur les grands chantiers d’une politique municipale pour le prochain mandat. Culture, enfance, école, transports, justice sociale, prévention de l’insécurité, logement, sécurité sociale alimentaire, accès à la santé, participation des citoyens, apport de la ville de Grenoble à la métropole… les pages à écrire ne manquent pas.

Nous devons également travailler ensemble à la constitution d’une équipe municipale qui saura porter ces projets.

Mettons-nous au travail dès aujourd’hui pour dessiner la ville de demain avec les Grenoblois·es. À la place qui est la leur, les communistes grenoblois sont disponibles pour y apporter leur contribution.

Appel adopté à l’unanimité par les délégués à la conférence de la section de Grenoble
Grenoble, le 2 décembre 2023

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