Sud-Isère. Vingt-et-un licenciements à Vercors restauration
Par Travailleur Alpin
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Les salariés en grève ont obtenu le versement d’une prime en décembre et un rendez-vous avec les élus qui composent le conseil d’administration.
Jeudi 9 novembre, dix-huit sur vingt et un salariés de Vercors restauration étaient en grève, après avoir déposé la veille leur préavis de grève auprès de la direction de cette société publique locale (SPL).
Vercors restauration confectionne les repas pour les établissements scolaires, les centres de loisirs, les haltes garderies et les personnes âgées (à domicile ou logées en résidences collectives). Actuellement, environ quatre mille repas par jour sont produits.
Treize communes sont actionnaires de cette SPL : Allemond, le Bourg‑d’Oisans, Fontaine, Claix, Gières, Livet-et-Gavet, Montaud, Saint-Barthélémy-de-Séchilienne, Saint-Quentin-sur-Isère, Seyssinet-Pariset, dont trois (Brié-et-Angonnes, Champagnier, Vizille) ont cessé les commandes de repas. Ce sont les élus municipaux qui siègent au conseil d’administration sous la présidence d’une adjointe à la ville de Claix. Le siège de Vercors restauration se situe à Fontaine.
La fermeture de Vercors restauration a été décidée le 12 septembre
En juillet dernier, une délégation de salariés a été reçue par les élus, leur annonçant la décision de tous les licencier. Les élus ont voté unanimement au conseil d’administration du 12 septembre la fermeture de Vercors restauration. Depuis, les salariés n’ont aucune précision de date. Est-ce demain, dans une semaine, dans un mois ou plus ? Ils n’ont reçu aucune réponse à leurs courriers des 25 septembre et 10 octobre 2023. La directrice a démissionné le 30 septembre, remplacée depuis. L’ancienneté des personnels va de un à 32 ans.
Les salariés regrettent d’en arriver là. Ils demandent à connaître la date de fermeture définitive. Ils ont perdu l’espoir de sauver Vercors restauration rendant un service public de qualité auprès des familles. Pour ce premier jour de grève, les enfants auront un repas assuré, puisqu’il y a toujours un repas « de secours ». Ils revendiquent cinq cents euros nets par mois pour chacune et chacun d’entre eux jusqu’à leur licenciement économique, et une prime supra légale à négocier.
Trop de communes ont quitté la SPL
Les élus leur ont indiqué que trop de communes ont quitté la société publique locale (Bresson…) ou ne commandent plus. Il y a aussi le problème de l’inflation. Les salariés précisent qu’auparavant environ quatre mille quatre cents repas par jour étaient produits. Par ailleurs, la loi EGAlim (loi agriculture et alimentation) du 3 octobre 2022 impose à la restauration collective cinquante pour cent de dépenses en produits locaux, labellisés ou bio. Pour des raisons de coûts, les élus à la direction de Vercors restauration refuseraient d’appliquer cette loi qui a pour objectif, notamment, de produire une alimentation durable et saine.
Comment la restauration collective sera-t-elle assurée ?
Les élus, présents au nombre de quatre, ont rencontré les salariés grévistes. A l’issue de cet entretien, les salariés ont rendez-vous avec les élus le 7 décembre prochain concernant leur devenir et la date de fermeture de Vercors restauration. Ils ont obtenu le versement pour le mois de décembre seulement d’une prime de 500 € et le paiement de leur journée de grève.
Que vont devenir ces vingt et une personnes ? Qu’en sera-t-il des repas pour les enfants et personnes âgées, après la fermeture de Vercors restauration ? Pourquoi aucune autre solution n’est proposée par le conseil d’administration ? Des questions à ce jour sans réponse, affaire à suivre…
Claudine Didier