La solidarité, l’exigence d’un cessez-le-feu, samedi 21 octobre, à Grenoble.

Plus de 500 personnes rassemblées ce samedi à Grenoble, malgré l’interdiction du préfet. La manifestation a été autorisée in extremis par le tribunal administratif, alors qu’elle était déjà en cours.

Le mardi 17 octobre l’Association France Palestine solidarité a déposé auprès de la préfecture une demande de rassemblement en solidarité avec le peuple palestinien pour le samedi 21 octobre à 14h30 et sous le mot d’ordre  « Halte au massacre à Gaza » .

Vendredi 20 octobre, l’AFPS annonce la décision préfectorale : interdit. « Ces interdictions sur tout le territoire, qui visent à bâillonner toutes celles et tous ceux qui réclament une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens et qui refusent la criminalisation du soutien au peuple palestinien, sont intolérables. » La décision est contestée devant le tribunal administratif, sous la forme d’un référé liberté. Dans l’attente de la décision des magistrats, l’appel à manifester est suspendu.

Gaza

Le mot d’ordre du rassemblement, l’urgence immédiate.

Samedi 21, à 11h25, l’AFPS informe à nouveau : « Notre requête en référé visant à l’annulation de l’interdiction du rassemblement auquel nous avons appelé pour aujourd’hui… sera examinée aujourd’hui à 14 heures par le tribunal administratif de Grenoble. » Si l’on suit bien, audience à 14h, pour décider de la légalité de l’interdiction d’un rassemblement prévu… à 14h30.

Eric-Piolle

Gaza, sous les bombes.

A 14h30, quelques manifestants arrivent rue Félix Poulat, lieu du rassemblement. Anne Tuaillon, responsable de l’AFPS, va parlementer avec les forces de l’ordre déployées en nombre. L’autorisation est donnée de rester sur la place pour attendre la décision du juge et de commencer les prises de paroles. Très vite ce sont plus de 500 personnes qui sont massées sur le parvis de l’église.

La foule scande : « Solidarité avec le peuple palestinien », « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine », « Nous sommes tous des Palestiniens », « Israël assassin, Macron complice », « Libérez Georges.Abdallah… »

Eric-Piolle

Anne Tuaillon, responsable de l’Association France Palestine solidarité.

A 15h la décision tombe : le tribunal administratif donne raison à l’AFPS. L’arrêté préfectoral était abrogé par les magistrats – alors que le rassemblement était en cours – et l’État était condamné à verser 900 euros à l’association. « Nous avons gagné », annonce Anne Tuaillon sous les applaudissement des manifestants.

Puis elle déclare : « nous demandons un cessez le feu immédiat et la levée du blocus à Gaza et en Cisjordanie bouclée depuis le 7 octobre ; nous demandons que le droit international soit appliqué pour le peuple palestinien ; nous demandons que la décision de l’ONU pour le droit au retour des palestiniens soit appliqué ; nous demandons que les États appliquent des sanctions à Israël ; nous vous appelons au boycott : BDS (Boycott, désinvestissement sanctions). Envoyez des pétitions au président Macron ; écrivez aux députés : un débat sur le conflit a lieu lundi à l’Assemblée nationale… »

Le rassemblement s’est achevé dans le calme.

Le texte de l’’appel au rassemblement : « Halte au massacre à Gaza »

Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la Bande de Gaza. L’offensive menée par l’Etat d’Israël contre la population de la Bande de Gaza, ses habitations, ses infrastructures est d’une violence sans précédent.
Nous condamnons les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens. Comme tout peuple opprimé, le peuple palestinien a le droit à la résistance, mais rien ne peut justifier de tels actes.
Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés.
Des quartiers entiers ont été rasés, des écoles, des universités, des hôpitaux détruits. On compte au soir du 16 octobre, 2 785 personnes tuées dont 795 enfants et 11 journalistes, 11 600 blessés, et des centaines de milliers de personnes déplacées qui se trouvent sans abri. Du fait d’un siège inhumain, l’eau, l’électricité et la nourriture manquent cruellement. Déjà durement touchée, la population de la Bande de Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire majeure. Ce sont des crimes de guerre et qui visent aujourd’hui les hommes, les femmes et les enfants de la Bande de Gaza, au nombre de 2,2 millions.
Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France devrait porter la voix de la paix.
La France doit demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza, et l’annulation de l’ordre d’évacuation de la moitié du territoire de la Bande de Gaza. Au-delà de la catastrophe humanitaire que nous dénonçons, rien ne peut justifier la destruction massive des infrastructures civiles qu’impliquerait une telle opération. 
Nous exigeons l’arrêt des opérations militaires contre la Bande de Gaza, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes, dans le cadre d’un cessez-le feu total et immédiat.
Depuis des dizaines d’années la communauté internationale est restée passive sans faire appliquer le droit international devant les dénis des droits du peuple palestinien : occupation sans fin et colonisation de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, blocus destructeur et inhumain de la Bande de Gaza depuis 16 ans…
La paix ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
Nous appelons à un rassemblement sur les bases de cet appel à Grenoble samedi 21 octobre à 14h30 rue Félix Poulat.
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.

Premiers signataires :
Association France Palestine solidarité (AFPS), ACIP-ASADO, ATTAC 38, Confédération générale du travail (UD CGT Isère), Ensemble ! Isère, La France insoumise (LFI), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Nouveau parti anticapitaliste Isère (NPA 38), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Solidarité avec les groupes d’artisans palestiniens (SGAP 38), Union syndicale solidaires Isère, Union nationale des étudiants de France (UNEF Grenoble), Sud lutte de classes éducation.

La fédération PCF de l’Isère avait également appelé à ce rassemblement en publiant une déclaration vendredi que l’on trouvera ici.

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