Grenoble. La ZFE n’est plus obligatoire

Par Luc Renaud

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La gratuité des transports publics, une mesure considérée par les collectifs comme équitable pour la population et écologiquement efficace.

Le collectif pour la gratuité des transports et le collectif Crit’air demandent à la métropole de renoncer à la mise en place de la ZFE. Les dernières annonces gouvernementales précisent que c’est désormais possible.

Le col­lec­tif pour la gra­tui­té des trans­ports pubics et le col­lec­tif Stop Crit’air ont publié la déca­la­ra­tion sui­vante :

La ZFE n’est plus obli­ga­toire à Gre­noble !

Il faut arrê­ter de bru­ta­li­ser les gens et pro­po­ser des solu­tions socia­le­ment justes et réel­le­ment effi­caces pour l’en­vi­ron­ne­ment
Nous ne mécon­nais­sons pas l’ur­gence cli­ma­tique et la néces­si­té de com­battre la pol­lu­tion de l’air, mais la jus­tice cli­ma­tique va de pair avec la jus­tice sociale. Ce n’est pas en bru­ta­li­sant les per­sonnes qu’on y arri­ve­ra. Au contraire, il est pos­sible de mieux vivre tout en pré­ser­vant la pla­nète. C’est une ques­tion de choix poli­tiques.
Une oppo­si­tion aux ZFE légi­time
Toutes les enquêtes d’o­pi­nion montrent une contes­ta­tion crois­sante des ZFE au fur et à mesure que la popu­la­tion découvre le dis­po­si­tif. Plus les gens sont infor­més, moins ils sont d’ac­cord. Il ne s’a­git donc pas d’une ques­tion de péda­go­gie ou de manque d’in­for­ma­tion, mais d’un désac­cord de fond qui est expri­mé.
Après le rap­port de la com­mis­sion séna­to­riale du Sénat, au tire évo­ca­teur « ZFE : sor­tir de l’im­passe », celui remis au gou­ver­ne­ment par le Maire de Tou­louse Jean-Luc Mou­denc s’est fait l’é­cho des réelles dif­fi­cul­tés de mise en œuvre des ZFE. Ces prises de posi­tion pointent ce que nous disons depuis des mois : le calen­drier est inte­nable, la vignette Crit’Air péna­lise les foyers les plus pauvres et abou­tit à des absur­di­tés éco­lo­giques comme auto­ri­ser à rou­ler un SUV de 1.8 tonne et inter­dire de cir­cu­la­tion une voi­ture ancienne beau­coup moins lourde qui pol­lue moins.
Les ZFE sont illi­sibles, injustes socia­le­ment et inef­fi­caces pour l’en­vi­ron­ne­ment, tant au niveau local que dans les pays pro­duc­teurs de bat­te­ries et de voi­tures élec­triques.
Le gou­ver­ne­ment vient de déci­der ce lun­di 10 juillet d’assouplir les règles pour les ter­ri­toires qui res­pectent les seuils régle­men­taires euro­péens, ce qui est le cas de la métro­pole gre­no­bloise depuis 2020 : Gre­noble Alpes métro­pole devient ter­ri­toire de vigi­lance et n’a plus aucune obli­ga­tion de ren­for­cer les res­tric­tions exis­tantes.
Saint-Étienne et Reims avaient déjà déci­dé de ne pas mettre en œuvre de ZFE
Nous avions sou­li­gné il y a plu­sieurs mois, c’est-à-dire bien avant les déci­sions gou­ver­ne­men­tales du 10 juillet, que Gre­noble pou­vait tout à fait léga­le­ment déci­der d’un mora­toire contrai­re­ment à ce que répé­tait la métro­pole et un cer­tain nombre d’élus éco­lo­gistes pro­mo­teurs d’une super-ZFE. En effet,  la métro­pole gre­no­bloise est pas­sée en 2022 en-des­sous des seuils régle­men­taires euro­péens de pol­luants atmo­sphé­riques, et ce que Reims (mora­toire jus­qu’en 2030) et Saint-Étienne (pas de ZFE pour les par­ti­cu­liers) avaient fait, Gre­noble pou­vait donc le faire. Ce qui hier était déjà vrai est désor­mais offi­ciel. Il ne reste plus qu’à le mettre en œuvre…
La métro­pole gre­no­bloise doit aban­don­ner la ZFE
Nous deman­dons que la Métro­pole gre­no­bloise aban­donne la ZFE, déve­loppe dès main­te­nant une offre de trans­ports en com­mun qui per­mette aux habi­tants d’a­voir une véri­table alter­na­tive à la voi­ture, ins­taure la gra­tui­té (en com­men­çant par le week-end).

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