Sassenage. Salle comble, pour les retraites, à l’appel de la Nupes
Par Edouard Schoene
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11000 manifestants dans les rues de Grenoble, ce 13 avril.
Jeudi 13 avril, au soir de la 12e journée de manifestations et grèves contre la loi Macron, pour une retraite à 60 ans, (11 000 manifestants à Grenoble) se tenait à Sassenage une réunion de la Nupes.
Soixante présents, salle comble et attentive aux trois intervenants, Michel Barrionuevo ( PCF), Guillaume Lissy, maire de Seyssinet (PS), Elisa Martin, députée (LFI). Guillaume Gontard, sénateur (EELV) était excusé, retenu dans une gare par les retards de trains, consécutifs à la grève.
Christine Azema et Pietro Mastrolembo (représentants ce soir les « groupes d’action LFI » du secteur) ouvraient la soirée.
Pietro dénonçait avec force les récentes attaques fascistes, anticommunistes , antisémites qui ont eu lieu sur le territoire de Fontaine et appelait au lendemain de la forte riposte du 31 mars (300 participants) à la vigilance anti fasciste en réclamant que police et justice agissent avec promptitude.
Pietro Mastrolembo, LFI.
Les conseillers municipaux d’opposition de Sassenage, Rafael Laboissière et Farid Benzakour étaient ensuite invités à faire un point d’actualité locale .
Ils ont tout d’abord rappelé que le maire, Christian Coigné, après ses condamnations en justice, devait démissionner d’ici l’été. Ils ont dénoncé l’absence d’information précise donnée aux élus de l’opposition sur une transaction immobilière concernant la vente du bâtiment et du terrain du CCAS pour une opération immobilière. Rien n’est précis disaient ils sur la localisation du prochain CCAS et la période intérimaire de continuité du service public. Ils ont enfin dénoncé le projet métro câble, dont ils souhaitent l’annulation.
Rafael Laboissière.
Michel Barrionuevo prend ensuite la parole : « Le mouvement que nous connaissons est depuis presque 55 ans inédit de par l’unité des organisations syndicales, sa répétition, son ampleur jusqu’à 3,5 millions de personnes, sa détermination et le soutien public de l’opinion. D’emblée, je voudrais préciser qu’en 1995, la réforme des retraites a été abandonnée par Jacques Chirac, suite à des grèves et manifestations, rappeler 2006 où durant presque quatre mois, entre le 16 janvier et le 10 avril 2006, la jeunesse d’abord, puis les salariés et les syndicats font front uni et sont descendus dans la rue contre le CPE. Au plus fort du mouvement, ils sont entre un et trois millions pour demander le retrait de la réforme. Ces actions ont abouti au retrait de la loi Contrat première embauche, votée, promulguée et retirée 11 jours plus tard. »
Michel Barrionuevo, PCF.
Il développe ensuite son intervention pour souligner que « rien n’est joué » en développant notamment les arguments en faveur d’une loi retoquée par le Conseil constitutionnel. « Quelles que soient les annonces du Conseil constitutionnel, il importe de continuer la bataille. Les organisations syndicales ont prévu de se revoir après cette séquence. … Les invisibles que nous applaudissions durant le couvre-feu COVID en 2020, ne sont pas devenus des nantis, n’en déplaise au président de la République ! Lorsqu’Ambroise Croizat, ministre communiste du travail a généralisé le droit à la retraite à la Libération, il disait : « Il faut en finir avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion. Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ». »
L’un des slogans des manifs est de dire : « la retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! »
Enfin le représentant du PCF a souligné la responsabilité de la gauche : « La gauche doit être capable d’être plus unie, s’inspirer davantage de l’intersyndicale qui arrive à parler d’une même voix. La gauche a une grande responsabilité face à cette réforme. Rien n’impose une réforme d’une telle violence, d’autres solutions sont possibles pour garantir un système plus juste, plus solidaire et plus efficace. Ce que veut en réalité le pouvoir, c’est contraindre le pays à subir de nouveau une austérité budgétaire drastique, comme l’exigent les marchés financiers et la Commission européenne à leur service. Cette politique est chaque jour davantage rejetée par les peuples européens. »
Guillaume Lissy, maire PS de Seyssinet-Pariset.
Guillaume Lissy a ensuite pris la parole pour souligner l’importance de moments d’échanges comme celui de ce soir . « Après trois mois de mobilisations, 12 jours de grèves et rassemblements nationaux, nous restons mobilisés et je suis heureux que nous soyons rassemblés. Avançons sur nos convergences, continuons à combattre cette réforme injuste, brutale et inutile « Il a ensuite développé pourquoi cette réforme mérite d’être retirée et en quoi la gauche doit être capable d’affronter les prochaines échéances dans un climat où le pouvoir pousse à la violence dangereuse.
Elisa Martin a résumé les combats parlementaires où la droite au pouvoir n’a permis aucune négociation, n’a accepté aucun amendement qui aurait permis de trouver d’autres ressources budgétaires que celles qui ne touchent que le peuple. « Nous n’avons eu que 10 jours de débats de 9 à 12h, puis 15–20h et 21h30-24h. On nous a refusé toute proposition de travailler plus, dont les week ends par exemple. » La députée a longuement souligné la place du ministre de l’Intérieur, Darmanin, dans un usage scandaleux de violences qui vont au-delà de ce que la loi autorise. Elle a conclu en disant qu’il est grand temps que nous passions à une VIe République.
Un débat s’est ensuite engagé dans la salle pour aborder notamment a question des rémunérations et retraites indignes des paysans, l’unité de la gauche indispensable face au danger RN.
La soirée s’est conclue autour d’un buffet.