Grenoble. HP veut rester chez les métallos

Par Luc Renaud

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Près de trois cents salariés se sont rassemblés devant le site de HP France, à la Presqu’île de Grenoble.

Débrayage de deux heures, massivement suivi sur le site grenoblois de HP France, ce 24 janvier. La direction de la filiale française de la multinationale américaine souhaite quitter la convention collective de la métallurgie pour celle du commerce de gros. Ce que refusent les salariés, ingénieurs et cadres pour l’essentiel.

« C’était quand, la der­nière fois ? Une bonne dizaine d’années. » Plus de dix ans en effet que la grève n’avait pas été aus­si mas­sive, chez HP France. Ce 24 jan­vier, près de trois cents des cinq cents sala­riés gre­no­blois s’étaient ras­sem­blés devant les locaux de l’entreprise, au début de la Presqu’île. Davan­tage que le nombre sala­riés pré­sents sur le site : cer­tains des télé­tra­vailleurs avaient fait le dépla­ce­ment pour par­ti­ci­per acti­ve­ment à la grève. Une mobi­li­sa­tion excep­tion­nelle consé­cu­tive à un pro­jet de la direc­tion qui sou­haite affi­lier l’entreprise à la conven­tion col­lec­tive « com­merce de gros », alors qu’elle est actuel­le­ment régie par la conven­tion col­lec­tive de la métal­lur­gie. « Pour­quoi est-ce que nous vou­lons gar­der notre conven­tion ? Parce qu’elle est meilleure », lan­çait Myriam Mar­ti­net, délé­guée CGT de l’entreprise.
Myriam-Martinet-CGT-HP-France/

Myriam Mar­ti­net, délé­guée CGT de HP France.

Les dif­fé­rents repré­sen­tants syn­di­caux – le mou­ve­ment est inter­syn­di­cal avec la CGT, la CFE-CGC l’Unsa et la CFTC – en don­naient tour à tour dif­fé­rents aper­çus. C’est vrai du délai de carence en cas de mala­die : huit jours dans le com­merce, prise en charge du salaire par l’employeur dans la métal­lur­gie, meilleure prise en charge en cas de longue mala­die. C’est aus­si le cas des indem­ni­tés de licen­cie­ment plus favo­rables dans la métal­lur­gie dont le mon­tant sert de réfé­rence en cas de rup­ture conven­tion­nelle…

Par delà ces élé­ments, le sen­ti­ment aus­si d’une absence de recon­nais­sance du tra­vail et de la qua­li­fi­ca­tion des sala­riés : « nous ne sommes pas des ven­deurs, nous ne sommes pas Ama­zon ».

Sur le mil­lier de sala­riés que compte l’entreprise en France (500 à Gre­noble et 55 000 dans le monde), 562 avait signé la péti­tion deman­dant le main­tien dans la conven­tion métal­lur­gie, chiffre atteint au matin du 24 jan­vier.

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Une par­ti­ci­pa­tion mas­sive au débrayage entre 10 heures et midi.

Une réunion de négo­cia­tion avec la direc­tion est pré­vue pour le 26 jan­vier. Marie-Laure Cor­di­ni, venue sou­te­nir le mou­ve­ment pour l’Union syn­di­cale des tra­vailleurs de la métal­lur­gie de l’Isère, rap­pe­lait que la direc­tion de Eriks, à Saint-Mar­cel­lin, avait dû renon­cer à son ambi­tion de quit­ter la conven­tion col­lec­tive de la métal­lur­gie. HP France est une filiale de HP inc, mul­ti­na­tio­nale issue de la scis­sion, en 2015, de Hew­lett Packard en deux socié­tés. HP inc regroupe les acti­vi­tés de pro­duc­tion de maté­riels infor­ma­tiques – ordi­na­teurs, impri­mantes… – et et des ser­vices qui y sont asso­ciés : concep­tion, logi­ciels asso­ciés, ser­vice après vente… HP France, et plus par­ti­cu­liè­re­ment le site gre­no­blois, gère ces acti­vi­tés pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. 97 % des sala­riés du site gre­no­blois sont des ingé­nieurs ou des cadres.

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