Près de trois cents personnes ont participé au meeting organisé par les formations politiques de la Nupes, le 13 janvier à Vizille.
Les formations politiques constituant la Nupes et les représentants des syndicats qu’elles avaient invités ont lancé la mobilisation pour la défense du droit à la retraite. C’était à Vizille, devant une salle comble.
C’était un vendredi 13 (janvier) à 19h, dans la salle de la Locomotive à Vizille : une sorte de meeting de lancement de l’offensive contre la réforme des retraites que le président des riches voudrait imposer aux salariés afin de contenir, voire de réduire, la part des richesses qu’ils créent par leur travail dévolue aux retraites, donc une partie du salaire socialisé, donc le salaire, donc pour suralimenter encore plus la part des richesses accaparée par le capital, les dividendes versés aux actionnaires, les fortunes des plus fortunés. C’était la Nupes iséroise qui avait pris l’initiative de cette première réponse politique à l’arrogante proposition que constitue la « réforme Macron » des retraites. Elle avait proposé aux organisations syndicales d’assurer la première partie de cette soirée et Laurent Terrier (CGT), Corinne Baffert (FSU), François Marchive (Solidaire) et Emmy Marc (Union des étudiant(e)s de Grenoble) avaient répondu présent.
Corinne Baffert (SNES-FSU), entourée de Laurent Terrier (CGT) et François Marchive (Solidaires).
Catherine Troton, maire de Vizille, qui a permis que ce meeting se déroule à la Locomotive, et qui a ouvert la réunion, s’est félicitée, à juste titre, de la présence dans la salle de près de trois cents personnes. Des participants à la fois mobilisés et combatifs, résolus à ne pas prendre pour argent comptant les sornettes assénées par les défenseurs du projet mortifère, et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour son retrait pur et simple. Les intervenants syndicaux n’ont eu aucun mal à mettre en évidence la fausseté des arguments avancés pour justifier le projet : nécessité de travailler plus longtemps alors que la moitié des personnes qui liquident leur pension actuellement sont au chômage, souvent depuis plusieurs années, et que les jeunes ont les pires difficultés à trouver un emploi, un pseudo déficit futur des caisses de retraite qui est organisé par le pouvoir lui-même et les grands patrons, à la fois par les exonérations de cotisations pas toujours compensées, mais aussi en limitant les augmentations de salaire ou en bloquant la valeur du point d’indice dans les fonctions publiques, en n’imposant pas la loi sur l’égalité salariale femmes-hommes, ce qui limite d’autant le montant des cotisations, en poursuivant volontairement une politique fondée sur le maintien d’un pourcentage important de chômeurs totaux ou partiels…
De gauche à droite, Isabelle Peters (PCF), Cyrielle Chatelain (EELV), Elisa Martin (LFI) et Guillaume Lissy (PS).
Les politiques, Isabelle Peters (PCF), Cyrielle Chatelain (EELV), Elisa Martin (LFI) et Guillaume Lissy (PS) prenaient ensuite le relais en revenant sur les principes mêmes qui ont présidé à la mise en place de notre système de retraite solidaire après la seconde guerre mondiale, sur les conditions dans lesquelles le « projet Macron » est présenté au débat parlementaire, sans qu’il y ait eu une réelle négociation avec les organisations syndicales des salariés, sur la volonté affichée de faire adopter ce projet au pas de charge, cette réforme qui pèserait sur les plus modestes, les plus pauvres, les plus précaires où les femmes sont majoritaires…
La réunion a également été marquée par une intervention d’une représentante des Gilets jaunes qui a exprimé leur volonté d’être présents dans cette bataille qui commence, aux côtés des salariés et de leurs organisations syndicales. Et malgré la présence dans les prises de parole de quelques propos parfois imprécis ou discutables, ce qu’il faut retenir de cette soirée, c’est la très forte volonté de résister et de lutter qui s’est manifestée dans la salle comme à la tribune, en particulier avec l’appel unanime à participer aux actions organisées par les syndicats de salariés tous unis contre la réforme, à commencer par la journée de grèves et de manifestations de ce jeudi 19 janvier.
Guillaume Lissy (PS) lors de son intervention.
Ambigüité ?
Les participants au meeting ont pu s’interroger sur certains aspects de l’intervention du représentant du Parti Socialiste, Guillaume Lissy. D’une part, aucune remarque sur le fait que dans les propositions de la « réforme Macron », il y a une accélération des dispositions d’augmentation de la durée de cotisation instaurées par Marisol Touraine sous la présidence Hollande qui ont été (et sont sans doute encore) membres du même parti politique que monsieur Lissy. D’autre part, lorsque celui-ci déclare que la réforme proposée « arrive à un moment inopportun » et qu’il faudrait « faire cotiser davantage ceux qui ont des revenus élevés », est-ce forcer la compréhension d’entendre qu’il pourrait y avoir un moment opportun pour proposer cette réforme (peut-être lors d’un hypothétique retour au pouvoir d’un président socialiste ?) et qu’il faut poursuivre résolument la transformation progressive du financement des retraites par l’impôt au lieu des cotisations ?
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