Bourgoin-Jallieu. Salaires en berne, dividendes au top

Par Didier Gosselin

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Quatre-vingts salariés mobilisés dans la grève;

La grève est reconduite pour aujourd’hui 15 novembre. Une décision prise par les salariés, maîtres de leur mouvement et de sa conduite face à la multinationale Pathéon-Thermofisher.

À Bourgoin-Jallieu le personnel de la multinationale Pathéon-Thermofisher est en grève depuis ce lundi 14 novembre pour exiger des augmentations de salaires. 80 ouvrières et ouvriers de production sur 200, directement concernés par des bas salaires, sont mobilisés. Outre la perte salariale liée à l’inflation pour laquelle ils et elles demandent un rattrapage, c’est l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires qui exaspère celles et ceux qui n’ont reçu que des miettes aux dernières négociations annuelles. En effet, tous les résultats sont au vert et en progression sur l’année 2022, du chiffre d’affaires au bénéfice net par action, mais tout ira dans les poches d’actionnaires qui vampirisent le travail des salariés !
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Pierre Claret, délégué CGT, souligne la dimension démocratique adoptée pour la conduite de cette grève. « Nous avons décidé collectivement des modalités d’action, précise-t-il, tant dans les relations avec la direction que sur le contenu même du déroulé de la grève, ainsi que sur le fait d’être solidaires jusqu’à la fin, en respectant toutes les décisions prises démocratiquement à la majorité dans un sens comme dans l’autre ». C’est donc à main levée que les grévistes ont par exemple décidé de ne plus laisser rentrer un camion de livraison.
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Les revendications ont été déterminées ensemble, dans le cadre d’une assemblée générale, et ont été transmises à la Direction. Elle se déclinent en neuf points : • 1. Que les heures de grève soient payées (plus le conflit sera court, moins l’impact sera grand). • 2. Que les augmentations de salaire par tranche soient de 150 euros pour les moins de 2000 euros en salaire de base, 100 euros pour les moins de 3500 euros en salaire de base, 50 euros pour les moins de 4000 euros en salaire de base. • 3. Que les % d’augmentation « au mérite » soient de 4 % pour les groupes 2 à 3, 3 % pour les collèges 4 à 5. • 4. Que toutes les primes versées en fonction du salaire soient mutualisées pour avoir une même somme pour tout le monde. • 5. Qu’il y ait une prime de transport de : 6,27 euros par jour pour une distante domicile/travail supérieure à 15km, 2,75 euros par jour pour une distance domicile/travail inférieure à 15km. • 6. Qu’il y ait 80 euros minimum pour toutes promotions salariales (pour sortir de la logique de Benchmark). • 7. Que les augmentations de salaire liées à une promotion soient dissociées des augmentations annuelles. • 8. Que les 3% et 5% soient maintenus. • 9. Que le salaire soit indexé sur l’inflation pour les années à venir pour éviter ce genre de situation à l’avenir.
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« Nous pensons, souligne Pierre Claret, que Thermo Fischer a largement les moyens de satisfaire ces revendications tellement ses profits se portent bien ». La direction temporise, manœuvre et menace… Elle refuse de négocier sérieusement et a dit vouloir prendre le temps de « faire des calculs ». Elle menace de faire constater le blocage par huissier et d’user d’un référé pour faire intervenir les forces de l’ordre si besoin. Enfin, misant sur la levée nocturne du piquet de grève, cette même direction tente de faire pression sur les intérimaires pour qu’ils acceptent de faire de la manutention en début de soirée lorsque les camions empêchés feront leur retour… Face à toutes ces manœuvres, les grévistes restent soudés et ont décidé de reconduire, après discussion, le mouvement de grève ce mardi 15 novembre.

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