Saint-Martin‑d’Hères. Participation citoyenne

Par Max Blanchard

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Un débat par nature très participatif.

Tel était le thème de la rencontre organisée le 12 octobre par la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité. Sujet d’actualité ? Oui, comme l’a montré le débat !

“Si E. Macron cherche tant à faire sem­blant de faire par­ti­ci­per les gens, c’est que le désir de par­ti­ci­per est fort ! dans ce pays”, sou­ligne Fran­çois Auguste, ancien vice-pré­sident de la région Rhône-Alpes à la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive. Pour lui, beau­coup d’expériences par­ti­ci­pa­tives se sont dérou­lées dans les col­lec­ti­vi­tés, le mou­ve­ment social. Aujourd’hui, il lui semble impor­tant de ras­sem­bler les débats pour en tirer des ensei­gne­ments. “Car valo­ri­ser les expé­riences, c’est agir contre l’abstention en don­nant le goût d’agir !”
Francois-Auguste/

Fran­çois Auguste.

Redon­ner goût En retour, les inter­ro­ga­tions sont mul­tiples. Un inter­ve­nant, expé­rience per­son­nelle à l’appui, décla­rant même : “A Gre­noble, c’est déco­ra­tif : pour moi, cela ne sert à rien !” Mais pour les autres, même si les inter­ro­ga­tions sont mul­tiples, la démarche mérite d’être déve­lop­pée, enri­chie. Un moyen de redon­ner goût à la par­ti­ci­pa­tion. Encore faut-il s’y pen­cher avec soin. Et envi­sa­ger tous les para­mètres : les rela­tions entre élus et man­dants, la moti­va­tion de la popu­la­tion, l’explication, le ras­sem­ble­ment…
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Eli­sa­beth Pepeln­jak.

Infor­mer !

Pour Eli­za­beth Pepeln­jak, ancienne adjointe mar­ti­né­roise à la par­ti­ci­pa­tion citoyenne, “la ques­tion des moyens est cru­ciale” Et au pre­mier niveau de la par­ti­ci­pa­tion est l’information, “pour que tout le monde soit au même niveau pour essayer de réduire le déca­lage exis­tant entre les pra­tiques et les expé­riences”. Un avis confor­té par plu­sieurs inter­ve­nants pour qui “infor­mer est vital pour que les gens soient à même de com­prendre, d’intervenir, sans qu’il puisse y avoir mani­pu­la­tion poli­tique”.

Expé­riences

Vient un rap­pel édi­fiant, l’aventure de la com­mune drô­moise de Saillans où, à par­tir d’un refus majo­ri­taire à l’implantation d’un super­mar­ché, des citoyens ont mon­té une liste (qui sera élue en 2014) aux élec­tions muni­ci­pales, et qui ont vou­lu tra­vailler ensemble en fai­sant par­ti­ci­per les citoyens, tout en déve­lop­pant trans­pa­rence et col­lé­gia­li­té. “Ce qui en res­sort, c’est qu’une rela­tion de confiance entre élus et popu­la­tion est néces­saire!”

Elu, pos­tier syn­di­ca­liste, Serge Beni­to prend l’exemple de la bataille menée pour la sau­ve­garde des bureaux de poste pour mon­trer que le ras­sem­ble­ment de citoyens élus ou non, mili­tants ou non, mais conscients et offen­sifs peut être effi­cace dans son résul­tat. “On ne doit pas oppo­ser par­ti­ci­pa­tion et démo­cra­tie citoyenne, mais contri­buer à leur don­ner un cadre”, pré­ci­se­ra Colin Jar­got, élu mar­ti­né­rois.

Nou­veaux besoins

Selon Fran­çois Auguste, “tout cela pose la ques­tion de la prise des pou­voirs. Poli­ti­que­ment ça passe par les élec­tions, mais cela ne suf­fit pas il faut rendre le pou­voir aux citoyens et le par­ta­ger avec eux”. D’où le besoin, affirme-t-il, d’un nou­veau sys­tème de repré­sen­ta­tion. Pour ima­gi­ner toutes les formes de déci­sion citoyennes, pour déve­lop­per la démo­cra­tie directe, pour inter­ve­nir dans toutes les ins­tances de déci­sion.

Du pain sur la planche donc !

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