Isère. Pouvoir d’achat, les communistes font la preuve par les circuits courts

Par Luc Renaud

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Devant la bibliothèque universitaire, sur le campus. Car de nos jours, l’alimentation est devenue un problème pour de nombreux étudiants.

A l’initiative des communistes isérois, l’opération « fruits et légumes solidaires » a connu un large succès, cette fin de semaine dernière. Elle se poursuivra par une rencontre débat le 4 novembre à 18h — maison de quartier Gabriel Péri à Saint-Martin-d’Hères — sur une proposition, celle de la création d’une Sécurité sociale de l’alimentation.

« Tout est par­ti ! « . Le constat est una­nime dans les treize points de vente orga­ni­sés du 7 au 10 octobre par les com­mu­nistes de l’I­sère. De Saint-Quen­tin-Fal­la­vier à Gre­noble, de Fon­taine à Echi­rolles ou de Saint-Égrève à Gre­noble, il n’est rien res­té de quelque deux tonnes de fruits et légumes pro­po­sés à prix coû­tant — 450 kg de pommes, 300 de carottes, 450 de pommes de terre… Cette ini­tia­tive, orga­ni­sée avec le concours d’un syn­di­cat pay­san, le Modef, visait à faire une démons­tra­tion : il est pos­sible d’ac­cé­der à des pro­duits de qua­li­té à des prix rai­son­nables. Des pommes à moins de deux euros le kg… Si ce n’est pas pos­sible dans les grandes sur­faces, c’est que les marges de la grande dis­tri­bu­tion ne le per­mettent pas.
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La pro­ve­nance des pro­duits pro­po­sés.

Et une seconde démons­tra­tion : les maraî­chers pro­duisent dans notre région des fruits et légumes de qua­li­té. Car les deux tonnes de pro­duits écou­lés pro­ve­naient de pro­duc­teurs locaux qui ont trou­vé une juste rému­né­ra­tion de leur tra­vail dans ces ventes soli­daires à prix coû­tant. Les marges de la grande dis­tri­bu­tion, elles se consti­tuent aus­si sur le dos des agri­cul­teurs.
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Place des Écrins à Fon­taine.

Ces « points de ren­contre autour de fruits et légumes soli­daires » ont été l’oc­ca­sion de débats poli­tiques. « Bien sûr, dans les quar­tiers popu­laires dans les­quels nous avons pro­po­sé ces pro­duits, les gens étaient d’a­bord pré­oc­cu­pés de savoir com­ment ils allaient rem­plir leur fri­go », nous disait un mili­tant com­mu­niste échi­rol­lois. Inquié­tude lar­ge­ment par­ta­gée, en ces temps d’at­teintes géné­ra­li­sées au pou­voir d’a­chat. N’empêche : deux per­sonnes ont déci­dé de rejoindre le PCF à Fon­taine et l’U­nion des étu­diants com­mu­nistes a noué le contact avec une dizaine d’é­tu­diants inté­res­sés à pour­suivre le dia­logue dans l’ac­tion.

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Au mar­ché de la Pona­tière, à Échi­rolles.

Débats aus­si sur l’a­ve­nir de l’a­gri­cul­ture. Le Modef indi­quait ain­si que « des prix rému­né­ra­teurs et l’ins­tal­la­tion de nou­veaux pay­sans sont néces­saires pour atteindre la sou­ve­rai­ne­té ali­men­taire et un mil­lion de pay­sans serait néces­saire pour sau­ver l’a­gri­cul­ture fami­liale fran­çaise ». Ce qui implique la remise en cause des impor­ta­tions à bas prix de pro­duits qui ne res­pectent pas les mêmes normes sani­taires sociales et envi­ron­ne­men­tales. La viande bré­si­lienne qui détruit l’A­ma­zo­nie ou les fraises d’An­da­lou­sie gros­sies sous des kilo­mètres de plas­tique…

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A la Vil­le­neuve de Gre­noble.

Autre débat, sur une pro­po­si­tion for­mu­lée par les com­mu­nistes, celle de la créa­tion d’une Sécu­ri­té sociale de l’a­li­men­ta­tion. Lors de ces points de ren­contre fruits et légumes soli­daires, les com­mu­nistes invi­taient ain­si à une soi­rée d’é­changes qui aura lieu le ven­dre­di 4 novembre à 18h, à la mai­son de quar­tier Gabriel Péri — 16 rue Pierre Bros­so­lette à Saint-Mar­tin-d’Hères.

Cette soi­rée sera ani­mée par Maire-Noëlle Ber­trand, jour­na­liste à l’Hu­ma­ni­té, avec la par­ti­ci­pa­tion de Ber­nard Friot, socio­logue et éco­no­miste, et de repré­sen­tants du Modef, de la Confé­dé­ra­tion pay­sanne, et de l’as­so­cia­tion d’é­du­ca­tion popu­laire Réseau sala­riat.

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Place Mar­mo­nier à Domène.

La Sécu­ri­té sociale de l’a­li­men­ta­tion, c’est l’ob­jec­tif de per­mettre à l’en­semble de la popu­la­tion d’a­voir accès à une ali­men­ta­tion de qua­li­té. Pour cela, une coti­sa­tion sociale serait rever­sée à chaque assu­ré social sous forme d’un cré­dit qui pour­rait être de 150 euros men­suels lui don­nant accès à des pro­duits issus d’ex­ploi­ta­tions agri­coles conven­tion­nées sur la base de la qua­li­té sani­taire et envi­ron­ne­men­tale de leurs pro­duc­tions. Qua­li­té de l’a­li­men­ta­tion, cir­cuits courts, nou­veau droit uni­ver­sel…

Une pro­po­si­tion pour construire un monde meilleur, vivable pour tous. Une pro­po­si­tion à dis­cu­ter, à amé­lio­rer… c’est toute l’am­bi­tion de la ren­contre débat du 4 novembre à Saint-Mar­tin-d’Hères.

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Quar­tier Romain Rol­land à Saint-Mar­tin-d’Hères.

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