L’ancienne école Jean Macé, au nord de la gare de Grenoble, accueille quatre-vingt familles à l’initiative du DAL 38 tandis que la loi prévoit un droit au logement opposable.

Nicolas Beron Perez appelle à participer à la manifestation pour le droit au logement le 10 septembre à 14h. Il revient sur la plainte déposée par la ville de Grenoble à la suite de l’occupation de l’ancienne école Jean Macé.

« Envers et contre tout : un toit c’est un droit ! » Nicolas Beron Perez, vice président de la métropole et conseiller municipal communiste chargé du logement à la ville de Grenoble, apporte son soutien aux luttes pour le droit au logement. Et invite à participer à la manifestation qui partira le samedi 10 septembre à 14h de la gare du Grenoble  » pour soutenir les 80 familles mobilisées mais aussi les centaines d’invisibles qui errent dans nos rues, qui sont expulsés de leurs logements sans solution de relogement, sous l’emprise de réseaux de marchands de sommeil, qui dorment dans leurs voitures, qui s’entassent dans les camps fautes de places… »

Cette manifestation intervient à la suite de plusieurs actions organisées au cours de l’été par le Droit au logement de l’Isère (DAL 38). En juin, 80 familles sans logement avaient occupé l’esplanade de la caserne de Bonne, avec le DAL. La ville de Grenoble avait alors mis la salle Rouge à leur disposition, jusqu’à la rentrée – cette salle polyvalente abritant depuis des activités associatives. Le 31 août, le DAL a installé ces familles dans l’ancienne école Jean Macé, à proximité de la gare de Grenoble, occupation rendue publique le 5 septembre. Des familles qui seraient sans cette décision contraintes de dormir dans la rue.

Le DAL 38 entend ainsi réclamer l’application de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) qui prévoit notamment la possibilité de réquisitionner des logements vides. Une loi votée par le Parlement et dont la mise en œuvre dépend par conséquent des services de l’Etat, sous la direction du préfet de l’Isère. Préfecture qui argumente sur la nécessité d’un traitement individuel des situations, ce que refuse le DAL 38 en notant que le véritable obstacle est l’absence de réquisitions qui ne permet pas l’accès à un logement d’urgence pour toutes les personnes qui en ont un besoin impératif. Ce que constate lui aussi Nicolas Beron Perez : « la situation de l’hébergement est déplorable en Isère, et je crois que la mobilisation de tous les acteurs est aujourd’hui nécessaire pour porter haut et fort des revendications communes », dit-il.

Une plainte qui ne remet pas en cause la volonté d’agir

Dans le même temps, la ville de Grenoble a porté plainte contre cette occupation de l’ancienne école Jean Macé. En indiquant que ces bâtiment ne sont pas vides, puisque le logement de fonction de l’école est occupé, que le bâtiment accueille des activités associatives et qu’il doit faire l’objet d’une rénovation à partir de janvier pour accueillir une partie des activités de la MJC Parmentier. Cette plainte « ne vise en aucun cas à criminaliser le Droit au logement et ses militants, encore moins les occupants », souligne Nicoals Beron Perez.

« Nous comprenons tous le décalage entre le temps institutionnel et la détresse des familles dans leurs revendications légitimes face à l’État », ajoute-t-il. Et de souligner que « cette occupation n’entrave en rien notre souhait de trouver des issues positives pour le droit au logement des personnes mobilisées, mais aussi pour des locaux associatifs pour l’association DAL 38, ou encore les chantiers en œuvre sur la réquisition et les arrêtés anti-remises à la rue ».

C’est en ce sens que le vice-président de la métropole appelle à participer à la manifestation du 10 septembre. Un appel relayé par de nombreuses organisations – dont la fédération communiste de l’Isère – qui demande notamment l’encadrement à la baisse des loyers et des charges, la réquisition des logements vides, l’arrêt des coupures de fluides, l’arrêt des expulsions, la construction et la rénovation de logements sociaux à très bas loyers, l’arrêt de la privatisation des logements sociaux, la hausse des salaires pour vivre dignement, la gratuité de l’éducation, de la santé et des transports publics et le respect des lois votées pour protéger les mal-logés, les sans-logis et les locataires.

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