Grenoble. Un 8 mars placé sous l’égide de la combativité et de la solidarité
Par Maryvonne Mathéoud
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Ce 8 mars, le cortège grenoblois au départ du CHU.
Ce 8 mars, se sont plus de 1500 personnes, jeunes, pour la plupart qui ont déambulé dans les rues de Grenoble. Drapeaux, fanions, banderoles, mots d’ordres, slogan pour dénoncer les discriminations faites aux femmes et le sexisme. Les femmes veulent vivre dans une société sans violence sexiste et sexuelle !
« Nous combattons les violences sexistes et sexuelles dans la société et au travail, c’est aux agresseurs d’être sanctionnés et non pas à la victime. Nous voulons être libres de nos choix sur nos corps ! » Certains slogans pas toujours du goût de tous les participants.
« J’ai failli ne pas venir car il y a des slogans qui ne me plaisent pas », déclare un manifestant. « Et nous les femmes, toutes les fois que nous avons dû manifester avec des slogans qui ne nous convenaient pas, qui nous dérangeaient », rétorque Annie, militante et féministe.
Un autre manifestant explique qu’il est venu pour aider à ce que les femmes aient plus de droits. « Les capitalistes ont besoin de surexploiter un groupe social pour exploiter tous les autres », dit il. « Toutes les formes de division entre les travailleurs servent le capital », renchérit une autre manifestante. « Nous demandons un salaire à égalité avec les hommes, des promotions, le partage des tâche ménagères, nous dénonçons les violences sexistes et sexuelles », explique-t-elle. « Le travail invisible des femmes est une aubaine pour le patronat et une perte pour la société car cela échappe aux cotisations sociales. »
Marie laure Cordini pour la CGT déclare : » Nous voulons être reconnues dans nos métiers, bien payées, à égalité avec les hommes au travail ! Avec la crise sanitaire, les femmes sont toujours en première ligne, mal payées, majoritaires dans des métiers essentiels (soins, santé, services publics). Nous sommes touchées de plein fouet par la précarité, les bas salaires et le temps partiel subi. Notre travail est déconsidéré et invibilisé. Aides à domicile, assistantes d’élèves en situation de handicap (AESH), enseignantes, soignantes, travailleuses sociales… Les grèves se multiplient dans les métiers féminisés. Faisons converger ces luttes le 8 mars pour imposer des revalorisations salariales, des emplois stables et durables et des perspectives de carrière ambitieuses ! Les femmes immigrées ou sans papiers sont surexploitées, peu reconnues socialement et peu susceptibles d’évoluer dans leurs emplois. Nous voulons qu’elles soient régularisées ! Le 8 mars, c’est une journée de solidarité entre les femmes du monde entier ».
Pour Femmes égalité, c’est une journée internationale de lutte des essentielles à la société : « Pour la troisième année consécutive la Journée internationale de lutte des femmes pour leurs droits se tiendra dans une période d’intenses mobilisations sociales. La particularité de cette année c’est que ce sont travailleuses des métiers féminisés elles-mêmes qui battent le pavé et multiplient les grèves et débrayages. Depuis le mois de décembre, c’est un non-stop de mobilisations : travailleuses sociales, aides-soignantes, aides à domicile des EHPAD privés et publics, sages femmes, AESH (assistantes d’élèves en situation de handicap), travailleuses de pôle emploi, de la CAF, personnels de l’école, de la santé, des administrations territoriales, travailleuses du commerce, du nettoyage, sont très nombreuses, lors des journées d’actions à exiger l’augmentation des salaires, des contrats stables, l’augmentation des effectifs, la reconnaissance de leurs métiers ».