CGT. Des voeux face à la préfecture

Par Luc Renaud

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Cette année voeux en plein air pour la CGT. Place de Verdun, devant la préfecture.

L’union départementale CGT a organisé ses voeux au grand air, pandémie oblige. L’occasion de faire le point sur le développement des luttes et parfois leurs succès. Et de donner rendez-vous pour la journée de grève et de manifestations du jeudi 27 janvier.

Mais si, la crise sani­taire peut avoir du bon. Si, si. En témoigne ce ren­dez-vous tra­di­tion­nel et cou­tu­mier  les vœux. Cette année pas si com­muns : ils ont eu lieu au grand air, et, à y être, place de Ver­dun face à la pré­fec­ture.

L’i­dée avait plu. Plus d’une cen­taine de mili­tants cégé­tistes se sont ain­si retrou­vés le 21 jan­vier, réchauf­fés pour ceux qui le sou­hai­taient de quelques vins chauds, et dans l’am­biance fra­ter­nelle qui marque ces ren­dez-vous. Mieux qu’une grande salle de la bourse du tra­vail, mer­ci l’é­pi­dé­mie.

Yves-Brissard/

Yves Richard, secré­taire de l’u­nion syn­di­cale des retrai­tés CGT de l’I­sère.

Ce qui n’empêche évi­dem­ment pas d’a­bor­der la crise sani­taire sous ses angles moins réjouis­sants. Ce que fai­sait Yves Richard, secré­taire de l’u­nion syn­di­cale des retrai­tés pour sou­li­gner les consé­quences de plu­sieurs décen­nies de remises en cause du droit à la san­té, que ce soit par le biais de attaques contre le finan­ce­ment de la Sécu­ri­té sociale ou, ce qui en découle, la suc­ces­sion des plans d’é­tran­gle­ment de l’hô­pi­tal public. Le tout dans le contexte de la pour­suite de la baisse du pou­voir d’a­caht des retrai­tés, plus nette encore en ces temps de hausses des prix de l’éner­gie.

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Nico­las Benoit, secré­taire de l’u­nion dépar­te­men­tale CGT de l’I­sère.

De crise sani­taire, il était encore ques­tion dans l’in­ter­ven­tion de Nico­las Benoit, secré­taire de l’u­nion dépar­te­men­tale CGT. Il dénon­çait le choix gou­ver­ne­men­tal de la stig­ma­ti­sa­tion et s’in­di­gnait : « le constat hon­teux est que les pays les plus aisés acca­parent les doses de vac­cin au détri­ment des pays les plus pauvres alors que 148 chefs d’É­tat et prix Nobels se sont pro­non­cés pour la levée de la pro­prié­té intel­lec­tuelle sur les vac­cins anti-covid ». L’U­nion euro­péenne, la Grande-Bre­tagne ou la Suisse s’y refusent : de quoi sou­li­gner l’in­té­rêt de signer la péti­tion euro­péenne « pas de pro­fit sur la pan­dé­mie ».

Nicoals Benoit évo­quait éga­le­ment ce qu’ont révé­lé ces deux der­nières en matière de dépen­dance de la France et de l’Eu­rope dans de nom­breux sec­teurs indus­triels. « La part de l’in­dus­trie dans l’emploi mar­chand est tom­bé de 32% en 1989 à 18% en 2018 », en voi­là l’ex­pli­ca­tion. C’é­tait l’oc­ca­sion de sou­li­gner « la vic­toire des sala­riés de Lux­fer et de Fer­ro­Pem qui ont réus­si à main­te­nir leur outil de tra­vail, relan­cer leur pro­duc­tion et donc à conser­ver leurs emplois ». Sans oublier les suc­cès des sala­riés de la pro­pre­té urbaine à Gre­noble ou de ceux d’Ar­ke­ma à Jar­rie.

Un patri­moine dou­blé en 19 mois de pan­dé­mie

Des luttes qui se font jour dans de nom­breuses branches d’a­ci­vi­té pur la défense du pou­voir d’a­chat. D’au­tant qu’il est une autre réa­li­té que celle de la dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail : « les cinq plus grandes for­tunes fran­çaises ont vu dou­blé la valeur de leur patri­moine, pas­sant de 165 à 338 mil­liards d’eu­ros » au cours de dix-neuf mois de pan­dé­mie. Et de rap­pe­ler que selon l’ONG Oxfam, « une taxe excep­tion­nelle de 99% sur les reve­nus pro­ve­nant de la pan­dé­mie des dix hommes les plus riches dans le monde per­met­trait de pro­duire assez de vac­cins pour la pla­nète, de four­nir une pro­tec­tiion sociale et médi­cale uni­ver­selle, de finan­cer l’a­dap­ta­tion au réchauf­fe­ment cli­ma­tique et de réduire la vio­lence liée au genre dans 80 pays ».

Autre sujet de mobi­li­sa­tion, le cli­mat. Nicoals Benoit rapelle les « rap­ports arla­mants met­tant en cause nos modes de pro­duc­tion et de consom­ma­tion capi­ta­listes » et sou­ligne com­bien les luttes pour la pré­ser­va­tion du cli­mat ou pour l’emploi et le pou­voir d’a­chat sont indis­so­ciables : dans le deux cas, c’est la rapa­ci­té des pos­sé­dants qui met en cause notre ave­nir com­mun.

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Le cha­pi­teau de l’u­nion dépar­te­men­tale avait été dres­sé place de Ver­dun.

Nico­las Benoit évo­quait encore le blo­cus de Cuba et les ini­tia­tives de soli­da­ri­té de la CGT, les attaques fas­cistes contre des locaux de la CGIL en Ita­lie, les luttes vic­to­rieuses des mineurs mon­gols et des sala­riés d’A­ma­zon aux Etats-Unis, la répres­sion en Bir­ma­nie ou à Hong Kong…

Et un rap­pel : « le jeu­di 27 jan­vier, jour­née inter­pro­fes­sion­nelle de grève et de mani­fes­ta­tions pour l’aug­men­ta­tion des salaires, des pen­sions et des mini­mas sociaux, en appui des nom­breuses mobi­li­sa­tions sec­to­rielles ».

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Pierre Labriet et Isa­belle Peters, porte-parole du PCF dans les 1ere et 2e cir­cons­crip­tions légis­la­tives de l’I­sère, par­ti­ci­paient à ce ren­dez-vous.

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  • Quelle bonne idée d’a­voir pri­vi­lé­gié l’ex­té­rieur pour sou­hai­ter les vœux en cette période de crise sani­taire. Cela dit, crise sani­taire pour cer­tains, mais visi­ble­ment pas pour les plus riches. La preuve dans l’in­ter­ven­tion du cama­rade Nico­las.
    Je pro­fite de l’oc­ca­sion pour dire du bien de la nou­velle séquence vidéo du TA. J’ai eu l’oc­ca­sion de la vision­ner via FB. Mais je pense qu’il faut que cha­cun s’en empare et par­tage.
    Fra­ter­nel­le­ment