Éducation nationale. Face au mépris, journée de mobilisation sans égale

Par Travailleur Alpin

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L’ensemble des syndicats avaient appelé à cette journée de grève et de manifestation.

Mobilisation importante des personnels de l’éducation nationale le 13 janvier, en Isère comme dans tout le pays. Un millier de personnes rassemblées devant le rectorat de l’académie de Grenoble puis place de Verdun, face à la préfecture.

Jeu­di 13 jan­vier toute la jour­née, les écoles et col­lèges étaient en grève dans le dépar­te­ment de l’Isère comme dans toute la France. Le mot d’ordre lan­cé par douze orga­ni­sa­tions syn­di­cales de l’enseignement et des parents d’élèves a été sui­vi à 70 % dans l’élémentaire et à 60 % pour le secon­daire, selon de justes éva­lua­tions faites par les orga­ni­sa­teurs du mou­ve­ment. Une mobi­li­sa­tion sans égale depuis plus de 20 ans.

Inco­hé­rences minis­té­rielles

Pro­fes­seurs, lycéens, parents d’élèves étaient dans la rue pour dire leur ras-le-bol face aux dif­fi­cul­tés d’exercer leur métier dans les condi­tions aggra­vées par l’épidémie de covid qui sévit depuis deux ans et par les inco­hé­rences du ministre de l’éducation natio­nale qui se refuse à écou­ter et à entendre pour que les bonnes dis­po­si­tions soient prises pour sau­ve­gar­der le ser­vice public édu­ca­tif. Réunis à 13h sous les fenêtres du rec­to­rat place Bir-Hakeim à Gre­noble, envi­ron un mil­lier de mani­fes­tants ont accom­pa­gné une délé­ga­tion de vingt-cinq membres qui était reçu par le rec­teur. Ensuite, vers 15h, ensei­gnants, parents, mili­tants syn­di­ca­listes, se sont retrou­vés plus nom­breux à 15 heures place de Ver­dun face à la pré­fec­ture.

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Le col­lège Condor­cet, de Tul­lins, l’un des nom­breux éta­blis­se­ments pré­sents devant la pré­fec­ture.

Au cours de ce ras­sem­ble­ment à la fois jeune et colo­ré, confiant et déter­mi­né, les repré­sen­tants syn­di­caux ont tenu à expli­quer les rai­sons de leur pro­fonde colère et appe­ler à la pour­suite du mou­ve­ment inter­pro­fes­sion­nel annon­cé pour le 27 jan­vier.

Des moyens maté­riels et humains

Ain­si, dans allo­cu­tion, une repré­sen­tante de la FSU Isère a pu sou­li­gner com­bien « la situa­tion est catas­tro­phique dans toutes les écoles et éta­blis­se­ments : cas posi­tifs, cas contacts, les élèves vont, viennent, partent, repartent, reviennent. Les plus fra­giles dis­pa­raissent des radars… » Et de sou­li­gner : « Aujourd’hui, nous sommes tous d’accord, nous ne vou­lons pas la fer­me­ture des éta­blis­se­ments. Les solu­tions passent par des dota­tions de moyens maté­riels et tech­niques suf­fi­sants à tous les niveaux : infir­mières, méde­cins sco­laires, assis­tantes sociales, CPE, AED, AESH, agents tech­niques et d’entretien, ensei­gnantes et ensei­gnants admi­nis­tra­tifs et de direc­tion. Un contin­gent spé­ci­fique dédié au rem­pla­ce­ment, des masques FFP2 four­nis par l’employeur. »

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Pierre Labriet, adjoint au maire d’E­chi­rolles, l’un des élus qui sont venus sou­te­nir les mani­fes­tants.

La pano­plie des besoins est clai­re­ment spé­ci­fiée. Encore faut-il que ce gou­ver­ne­ment consente à y prê­ter atten­tion. Dans ce but, la mobi­li­sa­tion devra se pour­suivre et s’amplifier. La poli­tique mise en œuvre par le pre­mier ministre Cas­tex et son ministre de l’éducation natio­nale, Jean Michel Blan­quer, n’a fait qu’aggraver les aban­dons suc­ces­sifs déci­dés par les gou­ver­ne­ments pré­cé­dents de Sar­ko­zy à Hol­lande.

Aujourd’hui, avec en plus la pan­dé­mie, la coupe déborde. Il s’agit de sau­ver le ser­vice public de l’éducation. Les per­son­nels en ont conscience, les parents d’élèves aus­si. Ain­si que l’exprimait Albert Ein­stein, on ne résout pas les pro­blèmes avec ceux qui les ont créés. Rai­sons pour les­quelles, il devient urgent de chan­ger d’orientation, de chan­ger de per­son­nels poli­tiques.

Fran­çois Per­ez

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