Logement. Nicolas Beron Perez appelle la métropole à des choix ambitieux

Par Travailleur Alpin

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Nicolas Beron Perez, vice-président chargé du logement à la métropole grenobloise.

Les communistes du Sud grenoblois se sont réunis fin août en présence de Nicolas Beron Perez. Sur la table, la situation du logement dans l’agglomération grenobloise. Et l’urgence que la métropole joue son rôle en la matière.

C’était le thème des uni­ver­si­tés d’été des sec­tions PCF du Sud gre­no­blois, le same­di 28 août der­nier, au centre nau­tique de Cho­longe. Après-midi fruc­tueuse pour ce débat ani­mé par Nico­las Beron-Per­ez, membre du PCF, vice-pré­sident de Gre­noble Alpes métro­pole char­gé de l’habitat, du loge­ment et de l’hébergement et conseiller muni­ci­pal délé­gué au loge­ment à la ville de Gre­noble.

Le sujet était posé dès son intro­duc­tion : « Les com­mu­nistes se sont mobilisé.es en 2019 contre le pro­jet de fusion de l’office HLM ACTIS et de Gre­noble habi­tat. Aux côtés des asso­cia­tions de loca­taires, des syn­di­cats de sala­riés et du col­lec­tif des anciens admi­nis­tra­teurs, ils ont obte­nu le retrait du pro­jet avant les élec­tions muni­ci­pales. Mais avec la mise en œuvre de la loi Elan et l’obligation de se regrou­per pour toutes les struc­tures qui gèrent moins de douze mille loge­ments, la ques­tion de la pri­va­ti­sa­tion revient sur le tapis. Une nou­velle bataille poli­tique s’ouvre, et le sujet d’un pôle public du loge­ment por­té par le PCF sera d’une actua­li­té brû­lante en cette ren­trée. »

Pour l’Etat, le loge­ment cor­res­pond à un capi­tal patri­mo­nial dor­mant. Il veut don­ner de la visi­bi­li­té pour atti­rer des inves­tis­seurs poten­tiels. A ce jour, les fonds d’investissement ont rache­té des parts de ce patri­moine dans les centres villes, sans s’intéresser aux loge­ments des péri­phé­ries. Pour main­te­nir « la valeur de la pierre », la pénu­rie du loge­ment est entre­te­nue comme un mal néces­saire.

Quand les offices HLM n’ont plus les moyens de construire

La loi ELAN du 23 novembre 2018 et appli­cable au 1er jan­vier devait appor­ter des solu­tions au loge­ment en déve­lop­pant la construc­tion et la réno­va­tion de plus de bâti­ments, en favo­ri­sant la mobi­li­té au sein des loge­ments sociaux, en agis­sant sur la trans­pa­rence des attri­bu­tions, et contre l’habitat indigne. Qu’en est-il sur notre ter­ri­toire aujourd’hui ? Les bailleurs ne veulent pas construire. Par exemple, la SDH ne construit pas sur les ter­rains qu’elle pos­sède et n’achète même pas les ter­rains que cer­tains maires lui pro­posent à 1 euro !

En 2017, la légis­la­tion a contraint la ville de Gre­noble à trans­fé­rer sa com­pé­tence loge­ment public vers la métro­pole (Gre­noble Alpes métro­pole). Cela repré­sente 720 mil­lions d’euros de capi­tal. Aujourd’hui, la loi Elan contraint au rap­pro­che­ment.

Pour les com­mu­nistes, l’heure est venue de consti­tuer un pôle public du loge­ment métro­po­li­tain : un outil au ser­vice d’une poli­tique du loge­ment. Dans ce contexte, la fusion d’Actis et de Gre­noble habi­tat qui consti­tue­rait un nou­vel orga­nisme sous le sta­tut d’une socié­té d’économie mixte n’est pas la bonne option. D’où la solu­tion mise en œuvre par Nico­las Beron Per­ez, celle de la consti­tu­tion d’une socié­té ano­nyme de coor­di­na­tion qui per­met à Actis de conser­ver son sta­tut public. Et d’aller vers la consti­tu­tion sous l’égide de la métro­pole et de sa com­pé­tence loge­ment d’un ensemble for­mé par Actis, Gre­noble habi­tat et le Loge­ment du pays de Vizille. La seule pers­pec­tive pour que les déci­sions concer­nant la poli­tique du loge­ment dans l’agglomération gre­no­bloise conti­nuent à être prises loca­le­ment.

Les com­mu­nistes vont aller en débattre avec la popu­la­tion. « Nous vou­lons par­ta­ger l’information, même si elle est par­fois com­plexe, relève Nico­las Beron-Per­ez, parce qu’il y va de la pos­si­bi­li­té ou non d’avoir les moyens de faire face à la crise du loge­ment. »

Rap­pe­lons que seules cinq com­munes de l’agglomération res­pectent la loi de la Répu­blique, la loi SRU qui fixe à 25 % le taux mini­mum de loge­ments sociaux dans les com­munes de plus de 3500 habi­tants. Une loi pré­sen­tée en 2000 par un ministre com­mu­niste, Jean-Claude Gays­sot. Ces cinq com­munes sont Saint-Martin‑d’Hères, Echi­rolles, Fon­taine, Pont-de-Claix et Saint-Mar­tin-le-Vinoux.

Une mobi­li­sa­tion popu­laire est néces­saire.

Clau­dine Didier

Table/
Pubic/

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