La CGT Isère s’oppose au passe sanitaire

Par Luc Renaud

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Le passe sanitaire est une nouvelle occasion saisie pour fragiliser le contrat de travail.

Renforcer la sujétion subie par le salarié, diviser et masquer les conséquences désastreuses de décennies d’abandon des services publics tandis que gonflent les fortunes… la CGT dénonce la mise en œuvre du passe sanitaire et des atteintes aux libertés qu’elle implique. Le syndicat demande la levée des brevets et une politique de santé qui permette à tous d’avoir accès à la protection vaccinale.

Dans une décla­ra­tion publiée le 29 juillet, l’union dépar­te­men­tale CGT de l’Isère demande le retrait du passe sani­taire. Pour la CGT, il est en effet néces­saire de convaincre, plu­tôt que de contraindre.

L’organisation syn­di­cale évoque tout par­ti­cu­liè­re­ment « les travailleur·euse·s de pre­mière ligne, celles et ceux-là même que l’on applau­dis­sait à 20h, ou qui, infecté·e·s par le virus de la COVID étaient contraint·e·s par les direc­tions d’établissements à garan­tir le fonc­tion­ne­ment des ser­vices, faute de per­son­nel suf­fi­sant », à l’hôpital notam­ment.

Tan­dis que les grandes for­tunes explosent

Plus lar­ge­ment, la CGT dénonce une nou­velle attaque contre le contrat de tra­vail, per­pé­trée sous cou­vert de lutte contre la pan­dé­mie : « nous refu­sons que des salarié·e·s, au seul motif qu’ils ne seraient pas vacciné·e·s, soient sanctionné·e·s ou perdent leur emploi ». Inter­rup­tion des contrats à durée déter­mi­née, prise de congés for­cée, chan­ge­ment de poste impo­sé sans que le niveau de la rému­né­ra­tion soit garan­ti… autant de moyens à la dis­po­si­tion du patro­nat pour ren­for­cer la sujé­tion du sala­rié.

Le syn­di­cat rap­pelle que la vac­ci­na­tion est néces­saire et consti­tue un moyen de lutte effi­cace contre le virus. Ce qui n’enlève rien au fait que « depuis des décen­nies, les poli­tiques en matière de san­té ne l’ont été qu’au regard du seul prisme éco­no­mique, avec pour seule fina­li­té d’affaiblir la capa­ci­té des sys­tèmes de san­té à garan­tir aux citoyen·ne·s l’accès et la prise en charge des soins pour toutes et tous, tout en libé­ra­li­sant les sec­teurs les plus lucra­tifs. Et ce ne sont pas les annonces gou­ver­ne­men­tales qui par­vien­dront à mas­quer le manque de moyen récurent pour la san­té, et plus lar­ge­ment pour les ser­vices publics, alors que les 500 plus grosses for­tunes de France détiennent aujourd’hui un patri­moine de 1 000 mil­liards et conti­nuent de pro­fi­ter de la pan­dé­mie (leur richesse a aug­men­té de 30% en un an) ». Tout en sou­li­gnant que « la fai­blesse de la vac­ci­na­tion dans le monde, et par­ti­cu­liè­re­ment dans les pays les plus pauvres, entre­tient la pan­dé­mie et les muta­tions du virus au grès des nou­velles vagues ».

Levée des bre­vets et recru­te­ment de soi­gnants

Le syn­di­cat estime par consé­quent que « si la vac­ci­na­tion reste le meilleur outil de pro­tec­tion col­lec­tive, cela ne peut se faire sans exi­ger les condi­tions qui en per­mettent sa réa­li­sa­tion et une réelle acces­si­bi­li­té (levée des bre­vets, réqui­si­tion des indus­tries phar­ma­ceu­tiques, pla­ni­fi­ca­tion, recru­te­ment en masse et for­ma­tion des soignant·e·s, cam­pagnes de proxi­mi­té dans les déserts vac­ci­naux, aug­men­ta­tion des capa­ci­tés de réani­ma­tion) ».

L’union dépar­te­men­tale CGT se pro­nonce pour :

  • l’interdiction de toute sanc­tion pour non-vac­ci­na­tion ;
  • le retrait du passe sani­taire : convaincre plu­tôt que contraindre ;
  • l’abrogation de la réforme de l’assurance chô­mage, et d’une éven­tuelle réforme des retraites ;
  • un plan mas­sif de finan­ce­ment de l’hôpital public, ain­si que la réqui­si­tion des entre­prises phar­ma­ceu­tiques et la construc­tion d’un pôle public de san­té ;
  • l’abrogation des jours de carence, la gra­tui­té des soins et la recon­nais­sance auto­ma­tique des effets secon­daires inva­li­dants comme acci­dent du tra­vail.

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