Climat, l’urgence à sortir du capitalisme
Par Travailleur Alpin
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Un cortège haut en couleur marqué par sa jeunesse.
Plus de 1500 manifestants ce dimanche 9 mai à Grenoble pour une nouvelle manifestation pour que des décisions soient prises à la mesure de l’ampleur du réchauffement climatique. Une parmi les cent cinquante organisées en France, cent cinquante comme le nombre des propositions de la convention citoyenne, propositions filtrées par le gouvernement et sa majorité parlementaire.
Le collectif « Plus jamais ça » appelait à participer aux marches climat partout en France ce 9 mai. « La crise sanitaire renforce notre conviction qu’urgences sociale et environnementale se conjuguent. C’est maintenant et massivement qu’il faut engager la transition écologique de nos sociétés. Nous exigeons en outre que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effets de serre soient contraignants pour l’Etat et pour les entreprises. Nous demandons la création de centaines de milliers d’emplois dans la transition écologique et sociale. Et nous proposons que pour dégager l’argent public nécessaire, soient taxées les multinationales les plus polluantes et les plus riches, grands profiteurs de la crise », indiquait le collectif dans son appel à manifester.
Beaucoup de monde, des jeunes… « Je suis là pour que tout le monde se réveille, il y a urgence », nous dira une manifestante. « Le gouvernement français doit avoir une véritable politique écologiste », intervient un jeune militant. « Mais seules 10 % des 149 propositions de la convention citoyenne ont été reprises par le gouvernement », indique un militant syndical.
Les « petits gestes écolos » une tartuferie bourgeoise de plus
Un lien de causalité direct existe entre réchauffement climatique et développement de la mondialisation capitaliste, notamment dans sa phase financiarisée. Pourtant, depuis plusieurs années, la tendance des petits gestes écolos, individualistes et narcissiques, remplace la critique des structures et des grandes entreprises polluantes – voir La guerre des mots de Selim Derkaoui et Nicolas Framont.
Cette doctrine « petitsgestiste » consiste à dire que, si chacun y met du sien dans son coin, on peut venir à bout de tous les problèmes. Vision dépolitisée et inconséquente de la lutte pour la préservation de notre environnement ; elle postule que l’addition des choix individuels suffirait en rendant inutiles d’autres méthodes comme, au hasard, nationaliser des entreprises ou renverser le capitalisme.
Il faudrait donc demander au petit paysan qui cultive son modeste champ sans engrais, possède un petit téléviseur et ne part pas en vacances, de faire des efforts pour sauver la Terre.
En réalité ce sont bien les classes bourgeoises de l’ensemble de la planète dont le mode de vie dispendieux est en cause. Et ce sont ces classes qui dirigent et promeuvent le système capitaliste véritable responsable de la catastrophe écologique.
Il y a urgence à transformer en profondeur nos modes de vie, de consommation et de production. Cela passe notamment par une autre répartition des richesses, des modèles de production et d’échanges guidés d’abord et avant tout par des impératifs sociaux et écologiques, aussi bien aux niveaux local, national que mondial.
Alors qu’ils contribuent à la préservation de notre planète et à une autre logique de développement, le démantèlement des services publics se poursuit. Plutôt que d’abandonner et de privatiser des missions publiques, de généraliser l’austérité budgétaire, de fermer ou regrouper les services publics implantés sur le territoire national ou encore de restreindre les moyens des collectivités locales, c’est au développement des services publics qu’il faut procéder.
Il est urgent de mieux articuler le “Penser global, agir local”.
Maryvonne Mathéoud