« L’acharnement contre les Kurdes en France doit cesser ! »

Par Edouard Schoene

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Vingt-sept organisations lancent un appel pour que cesse la répression des militants kurdes.

Une conférence de presse se tenait mardi 6 avril à Grenoble à l’initiative de l’Association iséroise des amis des Kurdes (AIAK). Vingt-sept associations (*) ont répondu à un appel d’AIAK pour demander conjointement « aux dirigeants de la France et de l’Europe de cesser l’acharnement et les poursuites injustifiables contre la communauté kurde en France et en Europe, de mettre fin à l’impunité du régime Erdoğan et aux politiques de compromission à son égard et de stopper ce cycle infernal d’injustice et de violence et replacer les valeurs humaines au centre des priorités. »

Les locaux de la mai­son des asso­cia­tions de Gre­noble n’ont pu accueillir (rai­sons sani­taires obligent) tous les repré­sen­tants des asso­cia­tions venus pour témoi­gner devant la presse de leurs rai­sons spé­ci­fiques de lan­cer cet appel. Le cli­mat de cette confé­rence de presse était lourd à 48h d’une attaque fas­ciste à Lyon, contre des mili­tants Kurdes.



Pré­sen­té par Mary­vonne Mathéoud, copré­si­dente d’AIAK, cet appel déclare :
« Au len­de­main du som­met de l’Union euro­péenne qui a deman­dé à la Tur­quie des gages pour relan­cer ses rela­tions avec elle et a pla­cé Anka­ra sous sur­veillance jus­qu’au mois de juin pour mar­quer sa désap­pro­ba­tion face à la dété­rio­ra­tion des droits et des liber­tés, il est scan­da­leux que la France puisse don­ner des gages au gou­ver­ne­ment Erdoğan en cri­mi­na­li­sant les réfu­giés kurdes rési­dant sur le ter­ri­toire natio­nal.
Sous cou­vert de lutte anti-ter­ro­riste, le par­quet natio­nal de la jus­tice, a pro­cé­dé mar­di 23 mars à de nom­breuses opé­ra­tions poli­cières dans l’hexagone. Une vague d’arrestations a eu lieu mar­di 23 mars à Paris, Mar­seille et Dra­gui­gnan, des asso­cia­tions du réseau du Conseil démo­cra­tique kurde en France et des mili­tants kurdes sont en garde vue. 
Confron­té à une situa­tion sociale et éco­no­mique désas­treuse, R.T. Erdoğan est en dif­fi­cul­té poli­tique et il se livre à une fuite en avant où les droits et liber­tés fon­da­men­tales sont bafoués. R.T. Erdo­gan n’accepte  pas le ver­dict des urnes et s’apprête à pié­ti­ner le droit de plus de 6 mil­lions d’électrices et élec­teurs turcs avec l’interdiction du par­ti HDP (Par­ti démo­cra­tique des peuples), accu­sé d’être la vitrine du PKK (Par­ti des tra­vailleurs du Kur­dis­tan).

Une repres­sion qui trouve son pro­lon­ge­ment en France

Dans une Tur­quie où les droits humains sont lami­nés, où toute cri­tique est assi­mi­lée à du « ter­ro­risme », tous les méca­nismes d’anéantissement sont déployés afin de ne lais­ser aucun moyen de sur­vie à la popu­la­tion kurde. Il est inad­mis­sible que la répres­sion à l’encontre de la com­mu­nau­té kurde en Tur­quie trouve son pro­lon­ge­ment en France.
Vu l’ampleur et la récur­rence de ces opé­ra­tions, le gou­ver­ne­ment fran­çais stig­ma­tise toute repré­sen­ta­tion asso­cia­tive et mili­tan­tisme kurde comme repré­sen­tants de dan­ge­reux cri­mi­nels de guerre. De toute évi­dence, le prix de la récon­ci­lia­tion passe par la cri­mi­na­li­sa­tion des Kurdes de France qui déploient des acti­vi­tés légales et paci­fiques confor­mé­ment aux lois fran­çaises afin de faire pré­va­loir la démo­cra­tie en Tur­quie.
Hier, la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale, dont la France, s’appuyait sur les Kurdes de Syrie qui au Roja­va menaient une lutte sans conces­sion contre Daesh. Aujourd’hui, ce ne sont que cynisme et hypo­cri­sie. En toute impu­ni­té, R.T Erdoğan lance ses sales guerres basées sur la pro­pa­gande isla­mo-natio­na­liste , à l’encontre des Armé­niens, des Kurdes, des Yézi­dis en exploi­tant, recy­clant, expor­tant les mer­ce­naires dji­ha­distes.
Des cen­taines de mil­liers de pri­son­niers poli­tiques et de conscience crou­pissent et meurent dans les geôles turques, sous le motif fal­la­cieux d’appartenance à une  »orga­ni­sa­tion ter­ro­riste ».
Le temps est venu de reti­rer le PKK de la liste des orga­ni­sa­tions ter­ro­ristes. Les pays membres de l’Europe, dont la France, se posi­tionnent hors la loi, sur le plan de la jus­tice Euro­péenne : l’inscription du PKK sur la liste des orga­ni­sa­tions ter­ro­ristes est illé­gale comme l’affirme l’arrêt T‑316/14 du 15 novembre 2018 de la Cour de jus­tice de l’Union euro­péenne (CJUE). »

Plu­sieurs inter­ve­nants ont appor­té leurs argu­ments pour sou­hai­ter des ini­tia­tives du gou­ver­ne­ment, une infor­ma­tion par la presse de la situa­tion en Tur­quie et en France. PCF et Mou­ve­ment de la paix ont rap­pe­lé les termes de leurs com­mu­ni­qués res­pec­tifs. 
Jo Briant (CISEM) a dénon­cé la répres­sion contre les réfu­giés poli­tiques kurdes qui devraient être pro­té­gés par notre pays. Les syn­di­cats Soli­daires réclament le res­pect des droits asso­cia­tifs fon­da­men­taux. Le Mou­ve­ment de la Paix et le MRAP ont appor­té leur sou­tien réso­lu aux Kurdes et démo­crates turques sou­li­gnant les dan­gers racistes, les risques pour la paix.

Le comi­té anti­fas­ciste gre­no­blois a témoi­gné de la scan­da­leuse attaque fas­ciste du local Lyon­nais d’une asso­cia­tion kurde, le 3 avril, sans doute impu­table au grou­pus­cule « les loups gris », sup­por­ters d’Erdogan. (locaux dévas­tés, quatre mili­tants kurdes gra­ve­ment bles­sés).

* Pre­miers signa­taires de l’ap­pel :
AIAK (Asso­cia­tion Isé­roise des Amis des Kurdes) ; CGT Isère ; Comi­té Isé­rois de Sou­tien aux Sans Papiers ; Cisem (coor­di­na­tion isé­roise de soli­da­ri­té avec les étran­gers et migrants) ; CNT 38 (Confé­dé­ra­tion Natio­nale du Tra­vail) ; DAL 38 ; Ensemble 38 ; EELV Isère (Europe Éco­lo­gie Les Verts) ; FI Isère (France Insou­mise) ; FSU Isère ; JC Isère (Jeu­nesse Com­mu­niste) ; LDH Isère (Ligue des Droits de l’Homme) ; LIFPL (Ligue Inter­na­tio­nale des Femmes pour la Paix et la Liber­té) : LSR de l’I­sère (Loi­sirs et Soli­da­ri­té des Retrai­tés ) ; Mou­ve­ment de la Paix Isère ; Lutte ouvrière Isère ; MRAP Isère ; Nos­tra-Amé­ri­ca ; NPA Isère ; PCF Isère (Par­ti Com­mu­niste Fran­çais) ; PCOF ; PEPS Isère ; Socié­té des lec­trices et lec­teurs de l’Hu­ma ; Soli­daires 38 ; Soli­daires Étu­diants ; UCL 38 (Union des com­mu­nistes Liber­taires) ; UEC Isère (Union des Étu­diants Com­mu­nistes).

Attaque/

Attaque bru­tale de fas­cistes à Lyon (pho­to CDK‑F) https://cdkf.fr/

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