Hôpitaux de Grenoble. La restructuration toujours en embuscade

Par Luc Renaud

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Le 29 mars, devant l’hôpital Sud, le bureau d’embauche de la CGT auquel Emilie Marche et Eric Hours, candidats de la liste PCF-FI, ont rendu une visite de soutien.

Marius Bonhour est délégué syndical CGT et aide soignant à l’hôpital Sud de Grenoble. Il nous fait part de ses inquiétudes face aux hypothèses émises par la direction des hôpitaux de Grenoble et Voiron. Des restructurations à l’oeuvre dans de nombreux établissements auxquelles le syndicat oppose sa « campagne des 10% ».

« C’est l’a­ve­nir de l’hô­pi­tal Sud qui est en cause ». Sous un soleil prin­ta­nier et en marge du bureau d’embauche sym­bo­lique orga­ni­sée par le syn­di­cat CGT de l’hô­pi­tal, Marius Bon­hour, explique : « après la fusion entre le CHU de Gre­noble et l’hô­pi­tal de Voi­ron, la direc­tion réflé­chit à des restruc­tu­ra­tions : l’hô­pi­tal Sud est dans la ligne de mire ».

Cette fusion, elle est inter­ve­nue à la demande de l’a­gence régio­nale de san­té au 1er jan­vier 2019. Depuis, ça cogite. Un pro­jet a été éla­bo­ré par l’an­cienne direc­trice de l’hô­pi­tal. En sub­stance, le trans­fert de la trau­ma­to­lo­gie de l’hô­pi­tal Sud vers celui de la Tronche. « Cela revient à sup­pri­mer les urgences à Sud, une cin­quan­taine de postes », com­mente Marius Bon­hour. Et à vider le site échi­rol­lois de sa sub­stance. Un hôpi­tal recon­nu depuis des décen­nies comme une réfé­rence dans le trai­te­ment des acci­dents de mon­tagne, et par suite de la trau­ma­to­lo­gie acci­den­telle.

L’hô­pi­tal Sud, une réfé­rence dans la prise en charge des acci­dents de mon­tagne

Pour­quoi pas une ratio­na­li­sa­tion qui per­met­trait une éco­no­mie de moyens ? « Il ne s’a­git pas de cela, mais d’une réduc­tion de l’offre de soins et d’un gas­pillage de com­pé­tences », sou­ligne Marius Bonh­hour qui ajoute sim­ple­ment : « tout cela s’é­la­bore paral­lè­le­ment au pro­jet de restruc­tu­ra­tion de l’hô­pi­tal Nord qui pré­voit de pas­ser de 32 salles d’o­pé­ra­tion à 24 ; pas les meilleures condi­tions pour accueillir toute la trau­ma de Sud ». Dans ce pro­jet, dont la CGT a eu connais­sance par une note confi­den­tielle, l’hô­pi­tal Sud ne conser­ve­rait que l’or­tho­pé­die — les pro­thèses de hanche par exemple — et le centre de géron­to­lo­gie.

Nous n’en sommes pas là. Les élus CGT du per­son­nel ont fait part aux sala­riés de cette infor­ma­tion et de leurs inquié­tudes. Il leur a été répon­du que ce pro­jet éma­nait de l’an­cienne direc­tion du CHU et qu’il n’é­tait pas à l’ordre du jour. Sous cette forme en tout cas. « Ils ont été contraints à un rétro­pé­da­lage », note Marius Bon­hour.

L’é­pi­sode témoigne en tout cas d’une orien­ta­tion qui per­siste : se sai­sir de toutes les occa­sions — une fusion en est une belle, « c’est même sa rai­son d’être » — pour éla­bo­rer des stra­té­gies de réduc­tion de l’offre et de dimi­nu­tion des emplois de per­son­nels soi­gnants. La Covid n’y a rien chan­gé. Rai­son pour laquelle les soi­gnants demeurent vigi­lants quant à ce qui pour­rait voir le jour dans le grand ensemble admi­nis­tra­tif créé par le regrou­pe­ment des éta­blis­se­ments de san­té publique de Gre­noble et Voi­ron, lui-même inté­gré au grou­pe­ment hos­pi­ta­lier de ter­ri­toire qui couvre un ter­ri­toire qui va de la Mathey­sine aux Terres froides.

« Ce sont évi­dem­ment d’autres choix qui sont néces­saires, pour faire face à la Covid, mais à plus long terme face au vieillis­se­ment de la popu­la­tion par exemple », sou­ligne Mai­rus Bon­hour.

Rai­son d’être des bureaux d’embauche pro­po­sé par la CGT. « Pour répondre aux besoins de la popu­la­tion et des soi­gnants, nous avons lan­cé la cam­pagne des 10% : 10% d’embauches sup­plé­men­taires, 10% de réduc­tion du temps de tra­vail et 10% d’aug­men­ta­tion des salaires. » Ce 29 mars à l’hô­pi­tal Sud, plu­sieurs dizaines de CV ont été col­lec­tés.

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Marius Bon­hour, aide soi­gnant à l’hô­pi­tal Sud de Gre­noble et délé­gué syn­di­cal CGT.

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Après Rous­sillon, Vienne et Beau­re­paire, le bureau d’embauche de la CGT avait pris place à Gre­noble, le 29 mars. Pro­chain ren­dez-vous dans la mati­née du 2 avril, à Bour­goin-Jailleu, devant le Médi­pôle.

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Plu­sieurs dizaines de CV ont été rem­plis ce 29 mars. L’in­for­ma­tion avait éga­le­ment été dif­fu­sée sur le mar­ché d’E­chi­rolles.

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