En juin dernier, lors d’une manifestation pour dénoncer l’indigence des moyens de l’hôpital.

La CGT santé invite les privés d’emploi à faire acte de candidature pour exercer des métiers de la santé. Cinq bureaux d’embauche (*) seront ouverts en Isère. Objectif, ouvrir le débat sur les besoins en personnel des hôpitaux et des Ehpad.

Des métiers peu attractifs ? Certes. A en juger par les difficultés que les directions des établissements hospitaliers annoncent rencontrer pour recruter. Une question que la CGT veut mettre sur la place publique. C’est le sens des bureaux d’embauche que le syndicat veut déployer dans tout le pays. En Isère, cela commence le 11 mars à Vienne pour se terminer le 2 avril à Bourgoin.

Deux objectifs pour ces bureaux d’embauche. D’abord récolter des CV et lettres de motivation pour les présenter aux directions des hôpitaux ou des Ehpad. « Il y a suffisamment de chômeurs dans notre département pour que nous puissions récolter des candidatures », estime Damien Bagnis, secrétaire départemental de la CGT santé. L’idée n’est pas de remplacer Pôle emploi et évidemment pas de promettre des embauches, mais de faire la démonstration de la vacuité de l’argument souvent opposé aux personnels : « on voudrait bien, mais on n’a pas les candidats ».

Mais ces bureaux d’embauche visent plus large : le débat et l’information des citoyens sur ce qui se passe à l’hôpital.
Car ce n’est pas un hasard si tout le monde ne se précipite pas pour demander à travailler dans la santé et si nombre de soignants sont aujourd’hui tentés par le départ.

La Covid n’a fait que souligner la misère

Pour la CGT, il y a un problème d’effectifs, évidemment. « Cela fait des années que nous alertons sur la situation de l’hôpital public et tout le monde se rend compte aujourd’hui que les soignants sont épuisés », note Damien Bagnis qui relève que « la Covid n’a fait que souligner l’indigence des moyens humains de la santé ».
Les palliatifs utilisés par les directions d’établissements pour faire face à la pénurie aggravent le mal être des soignants : « nous constatons tous les jours un glissement des tâches : on demande aux agents de service hospitaliers de s’occuper de ce qui relève des aide-soignantes, aux aide-soignantes de faire une partie du travail des infirmières, aux infirmières de réaliser des gestes au-delà de leurs missions… une responsabilité et un stress qui sont imposés et dont les conséquences peuvent être lourdes ». Damien Bagnis cite le cas d’une agent de service hospitalière (ASH) dans un Ehpad à laquelle on reproche une faute commise alors que lui était demandé un geste qui dépassait ses missions et sa formation.

Les restructurations se poursuivent

Ce qui contribue aussi au ras-le-bol, c’est la poursuite de la politique de fermeture de lits hospitaliers à l’oeuvre depuis des décennies et que la pandémie n’a pas stoppé. Plusieurs restructurations et fusions sont à l’oeuvre dans le département, au niveau des Ehpad et des hôpitaux. « Nous sommes inquiets sur les conséquences de la fusion entre l’hôpital de Grenoble et celui de Voiron, précise Damien Bagnis, avec des regroupements ou transferts de services qui vont affecter directement les personnels et réduire l’offre de soins ». Tout cela sous le règne de l’opacité : « la pandémie a été mise à profit par les directions pour réduire l’information des instances représentatives du personnel », constate-t-il.

Tout le monde est concerné

Face à cette situation, la CGT revendique la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires et du temps de formation, l’arrêt des fermetures de lits, de services, d’établissements…

De ces constats et de ces revendications, il sera aussi question devant les bureaux d’embauche : « la santé, on le vérifie complètement aujourd’hui, ça concerne tout le monde et pas uniquement les soignants, et tout le monde peut participer à l’action pour que notre pays donne les moyens à l’hôpital de soigner la population ».

Cinq bureaux d’embauche

Le 11 mars le syndicat du centre hospitalier de Vienne (en lien avec l’union locale CGT de Vienne) tiendra un bureau d’embauche devant l’hôpital de 10h à 16h,
Le 18 mars le syndicat de Bellefontaine (en lien avec l’UL de Roussillon) tiendra un bureau d’embauche sur le marché du Péage-de-Roussillon de 8h à 12h,
Le 20 mars au matin les trois syndicats CGT ( Vinay, St Marcellin et le Perron) et l’UL de St Marcellin organiserons une action sur le marché de St Marcellin,
Le 29 mars le CHU de Grenoble (en lien avec l’UL de Grenoble) tiendra un bureau d’embauche devant l’hôpital Sud à Echirolles de 9h à 16h,
Le 2 avril les syndicats de l’ESMPI et la clinique st Vincent de Paul (en lien avec l’UL de Bourgoin) tiendra un bureau d’embauche le matin devant le Médipôle.

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