Photo. Philippe Calandre ou le choix de s’affranchir du cadre

Par Edouard Schoene

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L’artiste photographe Philippe Calandre expose ses oeuvres jusqu’au 2 mai à la galerie TEC, à Voiron.

Le travail singulier de Philippe Calandre questionne le rapport de la photographie au réel. Un débat dans lequel Roland Barthes avait pris position en soulignant deux dimensions : « l’avoir été là » du photographe et « la certification du réel » qu’apporte l’image photographique. Quelle place pour l’auteur dans le geste de captation de l’état du monde ? Philippe Calandre élargit le champ des réponses possibles.

Phi­lippe Calandre pré­sen­tait ses œuvres à la gale­rie TEC à Voi­ron, dimanche 28 mars, à l’occasion de l’exposition qui se tient jusqu’au 2 mai *.
« Pho­to­graphe-fil­meur » en sta­tion de ski à 18 ans, l’artiste constate qu’il s’est vite sen­ti pié­gé par le cadre : « Dans cette aven­ture pho­to­gra­phique, j’ai été habi­tué en per­ma­nence à regar­der dans un cadre.
 Cela avait un effet sur moi. Je regar­dais la réa­li­té à tra­vers un cadre. Je vou­lais regar­der en per­ma­nence tout dans un cadre. Je suis deve­nu pho­to­graphe. Je me suis ren­du compte que j’avais un besoin énorme de liber­té. Je me sen­tais frus­tré. Je trou­vais l’approche très dif­fi­cile. Je vou­lais m’extirper de ce car­can du cadre et du champ de la mode. J’ai fina­le­ment fait écla­ter les fron­tières men­tales, phy­siques. En géné­ral, en pho­to­gra­phiant, on sai­sit un ins­tant. Si vous regar­dez bien mes pho­tos, vous obser­vez quelque chose qui n’existe pas. Moi je ne vou­lais plus subir le sujet que je pho­to­gra­phiais. Je me suis auto­ri­sé à trans­for­mer mes pho­tos et à deve­nir maître de mes com­po­si­tions. Je crée une illu­sion. Mes com­po­si­tions échappent au dogme des pho­tos. »

Et lorsque vous décou­vri­rez les pho­tos de Phi­lippe Calandre à Voi­ron, si vous connais­sez le pay­sage indus­triel de la région (pape­te­ries de Voi­ron, cimen­te­ries Vicat, Anté­site) ou les monu­ments (église St Bru­no de Voi­ron), vous serez sur­pris.

Sur une immense bâche, sans cadre, appa­raît un pay­sage créé de toute pièce par l’artiste qui use de la pho­to­gra­phie, comme un peintre de ses cou­leurs. Dans son tra­vail, Phi­lippe Calandre est à la fois poète, pho­to­graphe, des­si­na­teur, archi­tecte… pro­duc­teur de rêves et cau­che­mars hors cadres.
 Le résul­tat est sai­sis­sant.

* Expo­si­tion Space fac­to­ries au centre d’art TEC (comme  Théo­rie des espaces courbes), 
13 av Gam­bet­ta à Voi­ron. Ven­dre­di, same­di et dimanche, de 14 h à 17h45.

Plus d’in­fos
Décou­vrir le tra­vail de Phi­lippe Calandre

 

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