La chorale « Les barricades » a interprété des chants de la Commune de Paris.

Dans contexte de la célébration du 150e anniversaire de la Commune de Paris, le collectif d’organisation des initiatives liées à cet anniversaire demande que la rue Thiers, du nom de celui qui a ordonné la répression sanglante de la Commune, prenne une nouvelle appelation.

Le collectif « faisons vivre la commune de Paris en Isère » invitait les Grenoblois, rue Thiers le 18 mars. Le représentant du collectif a pris la parole devant la plaque qui nomme la rue « Thiers ».

« Aujourd’hui nous célébrons le 18 mars 1871, début des 72 jours de la Commune de Paris. Paris est assiégé par les troupes allemandes depuis le 18 septembre 1870.
Le 31 octobre, la garde nationale de Paris montre sa méfiance vis-à-vis du gouvernement dirigé par Thiers, car la convention d’armistice prévoyait une occupation partielle de Paris.
 Finalement les troupes allemandes ne siègeront que du 1er au 3 mars.
Conformément à la convention d’armistice, la Garde nationale de Paris a conservé ses armes et a sous sa garde les canons fabriqués pendant le siège et payés par souscription des Parisiens. Ces derniers considèrent que ces 400 pièces d’artillerie leur appartiennent. Le gouvernement fait plusieurs tentatives pour les récupérer : le 8 mars à Montmartre, le 16 mars place des Vosges. Echecs successifs.

Le 18 mars à trois heures du matin, les soldats se mettent en marche vers leurs objectifs. Adolphe Thiers pilote l’affaire.
 Il ne s’agit pas seulement de récupérer les canons, mais d’arrêter les meneurs révolutionnaires… Vers 8 heures, des soldats du 88e régiment de ligne fraternisent avec la population.
 Plus tard le général Vinoy gouverneur de Paris décide de faire évacuer les quartiers de la rive gauche de la Seine et de replier les troupes sur l’École militaire.
 Le gouvernement est en débat sur la suite à donner.

 Affolé par des Gardes nationaux qui défilent devant le ministère où les ministres se trouvent, Thiers décide de quitter Paris pour Versailles et ordonne l’évacuation totale des troupes et le départ de tous les fonctionnaires. Vers 23 heures, l’hôtel de ville est envahi, et le comité central de la Garde nationale s’y installe. La Commune de Paris est en route ».

Ce 18 mars 2021 était le 150e anniversaire de cette date historique. A cette occasion, le collectif a lancé une pétition.

« A occasion des 150 ans de la Commune de Paris, nous citoyens, nous habitants de Grenoble et de l’Isère, exigeons de remplacer le nom de la rue Thiers, massacreur du peuple de Paris qui défendait la liberté et l’émancipation sociale, par le nom d’une femme communarde. Nous demandons à la municipalité de Grenoble d’organiser un débat et une consultation sur le nom à retenir. »

Pétition que tout un chacun est désormais invité à signer et à faire signer.

Le général Vinoy remplacé par Salavdor Allende

Les membres du collectif rappellent qu’un lieu, à Grenoble, portait le nom du général Vinoy, massacreur des communards. Il a été remplacé par Salvador Allende, dans les années 70, bien après des pétitions, en 68, pour débaptiser ce lieu. Des villes ont accédé à la demande de débaptiser la rue Thiers, comme Niort, par décision du conseil municipal en décembre 2012, ou la place Thiers à Nancy en 2018.

Le demande de débaptiser la rue Thiers est maintenant adressée aux élus de la ville de Grenoble.
 Rappelons que Grenoble, a connu une « insurrection », le 15 avril 1871, pour soutenir la Commune de Paris.

Ce 18 mars, rue Thiers à Grenoble, Christophe Dupont a rappelé que, le 16 mai 2003, huit militants grenoblois avaient remplacé proprement les plaques de la rue Thiers par d’autres mentionnant la Commune. Ils ont été mis en garde à vue à l’hôtel de police puis condamnés en correctionnelle, jugés coupables de vol aggravé, dispensés de peine.

La chorale « les barricades » a chanté ensuite deux chants de la Commune, dont « la semaine sanglante », épisode qui a rougi de sang Adolphe Thiers. Annonce a été faite que pour les festivités en hommage aux communards et à leur œuvre, une bière sera produite par « Maltobar », désignée « un demi vaut mieux qu’un Thiers ».

Le programme à télécharger en version PDF, plus d’infos sur le programme des célébrations en Isère et la pétition pour débaptiser la rue Thiers

Lecture de la pétition, rue Thiers, le 18 mars à Grenoble.

Une plaque a été apposée sous celle qui nomme (encore) la rue Thiers.

La pétition aujourd’hui en circulation pour que la rue Thiers prenne le nom d’une femme qui a joué un rôle de premier plan dans l’histoire de la Commune de Paris.

En 2003, devant le palais de justice. Les « contreplaquistes », qui avaient retiré la plaque « rue Thiers », avaient été poursuivis et condamnés, bien que dispensés de peine. (Photo G. Veyet)

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