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Sous la grêle de l’époque, le parti communiste du XXIe siècle émerge pas à pas
Par Travailleur Alpin
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Écrans, téléphones, caméras ou pas au gré de la bande passante… une quarantaine de représentants des sections communistes du département pour une journée de visioconférence.
Après un premier report, la fédération du Parti Communiste a tenu sa conférence départementale ce dimanche 31 janvier, en visioconférence, après un premier atelier en visio lui aussi mi-décembre. Plus d’une quarantaine de délégués de Bourgoin à Grenoble en passant par St Marcellin ou encore le Grésivaudan se sont réunis « à distance ».
En juin dernier, la fédération communiste de l’Isère décide d’engager un cycle de travail interne devant aboutir à une conférence départementale – un temps d’échange entre délégués de toutes les sections locales – fin-novembre. L’objectif : faire le bilan de l’année écoulée, entre mobilisations sociales et élections municipales, pour repenser l’action communiste dans le concret. Suite aux premières rencontres estivales, les échanges tirent un constat évident : classes populaires et monde du travail n’en finissent plus d’être marginalisés dans le paysage politique. Abstentions électorales et difficultés des mobilisations sociales sont bien les symptômes d’un mal plus profond : plus personne n’incarne les classes laborieuses, leurs réalités et leurs espérances. Ainsi, l’apparent essor des populismes n’est que l’arbre qui cache une forêt de désengagement, un rocher visible à marée basse qui aurait tôt fait de sombrer sous les flots d’un retour des dynamiques de classes. Pour les communistes isérois, les pratiques militantes doivent ainsi être repensées et le parti réorganisé pour construire le chemin de cette « remontée des eaux » collective…
Un parti qui se cherche et se bâtit dans le réel
En parallèle, le constat est fait qu’une nouvelle génération émerge depuis quelques années. Ainsi, au trou générationnel correspondant à la période de la chute du bloc de l’Est succède celle des luttes des années 2000, du combat contre l’extrême-droite à celui du CPE, en passant par les mobilisations lycéennes et étudiantes de toute une décennie. Ces militants redonnent du souffle aux sections urbaines du Parti comme Grenoble, Echirolles, Fontaine… mais cherchent aussi à faire évoluer ses modes d’organisations, ce qui n’est pas toujours simple. Ce « Parti Communiste du XXIème siècle » si souvent évoqué avec emphase dans les congrès se cherche aujourd’hui dans le réel, entre nouvelles pratiques et transmissions d’une expérience centenaire…
Cette conférence départementale devait être une étape de ces transformations. La pandémie est toutefois passée par là, mais qu’importe : reportée à fin janvier, elle s’est finalement déroulée en visioconférence sur deux sessions de deux heures pour les points nécessitant des décisions collectives, et se déclinera en ateliers thématiques – eux aussi en visio – tout au long de l’hiver et du printemps. Ainsi, une trentaine de militants ont pu échanger à distance en décembre avec Ozer Oztorun, responsable de la section de Villejuif (municipalité reconquise en juin dernier par le PCF) et avec Amadou Deme, secrétaire du PCF de l’Essonne où les expériences de réimplantations populaires se multiplient également.
En ces temps de grands bouleversements, ainsi va le communisme, se réinventant en permanence dans le concret par tous ces échanges qui font la vie d’un collectif humain divers… mais soudé par cet idéal commun de placer l’humain au centre !
Robert W. Ewellnes
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