Vaccins. Les États ont financé la recherche, la sécu n’est pas là pour payer les actionnaires
Par Luc Renaud
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La santé n’est pas à vendre.
Jérémie Giono et Marc Eybert Guillon, de la fédération communiste de l’Isère, ont lancé publiquement ce 21 janvier en Isère la campagne de signatures de pétition « Pas de profit sur la pandémie ».
« Pas de profit sur la pandémie ». La campagne est européenne. En Isère, elle a été lancée publiquement par le PCF, à l’occasion d’un rassemblement organisé devant l’hôtel du département par des organisations de travailleurs sociaux et de salariés de la santé.
Car les profits, ils se profilent à l’horizon. Massifs. « Ces sont les États qui ont largement financé la recherche sur les vaccins contre la Covid-19, explique Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF de l’Isère, les États ont massivement pré-acheté des doses pour permettre à la recherche d’aller vite et, aujourd’hui, la facture est présentée aux systèmes de protection sociales qui vont devoir régler la note : nous aurons payé deux fois ».
La Sécurité sociale règlera la facture aux laboratoires qui auront été les plus rapides à proposer un vaccin efficace. C’est le second aspect du problème : « si Sanofi a pris du retard dans l’élaboration de son vaccin, c’est parce que le groupe a supprimé des milliers d’emplois dans la recherche et les sites de production », souligne Marc Eybert-Guillon, membre du collectif santé de la fédération communiste. Des plans de suppression d’emploi qui loin d’être mis en sommeil par l’urgence sanitaire se poursuivent ces derniers jours avec l’annonce, le 18 janvier, de la suppression de 400 emplois de chercheurs. Avec, pour la direction, l’objectif de mille suppressions d’emploi dans les trois ans à venir.
Mettre fin aux systèmes de brevets sur les vaccins
Réalités sur lesquelles s’appuient les communistes pour proposer la création d’un pôle public du médicament qui permettrait de sortir des logiques du marché capitaliste la recherche et la production de ces biens vitaux.
C’est aussi pourquoi ils s’investissent dans la campagne « Pas de profit sur la pandémie ». Elle vise à obtenir un million de signatures sur une pétition qui demande de « mettre fin aux systèmes de brevets et de propriété intellectuelle » qui permet au multinationales de se faire des milliards d’euros de profit sur la pandémie. Et de « faire des vaccins et des traitements contre les pandémies un bien public mondial librement accessible à tous et toutes, comme demandé en mai dernier par l’Organisation mondiale pour la santé ».
Cette pétition devra obtenir un million de signatures réparties dans les différents pays de l’union pour que le projet qu’elle avance soit mis à l’étude par la Commission européenne et le Parlement européen. Objectif qui n’est pas hors de portée.
Sont associés à cette campagne douze partis politiques en Europe (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Pays Bas, République tchèque) et en France : des partis politiques (PCF, LFI, République et socialisme), des syndicats (CGT, FSU, Solidaires, Union syndicale des médecins de centres de santé), des associations (Convergence des services publics, Économistes atterrés, Mouvement de la paix, Oxfam, People’s Health Movement) et des organisations diverses (Association des médecins urgentistes de France, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Fédération nationale des centres de santé, Fondation Gabriel Péri).
Travailleurs sociaux, étudiants et salariés de la santé se sont retrouvés dan un cortège contre la précarité au départ de l’hôtel du département.