La disparition d’un militant, Jean-Pierre Clot

Par Travailleur Alpin

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Jean-Pierre Clot à la fête du Travailleur alpin.

Jean-Pierre Clot est décé­dé le 17 jan­vier des suites d’une tumeur au cer­veau sui­vi d’une infec­tion pul­mo­naire. En pré­sence de sa famille, de ses proches et de nom­breux mili­tants, un recueille­ment fra­ter­nel s’est dérou­lé jeu­di 21 jan­vier au cré­ma­to­rium de Gières pour l’accompagner à sa der­nière demeure. Anto­nin Grand­fond, secré­taire de la sec­tion com­mu­niste de Gre­noble, lui a ren­du hom­mage au nom de ses cama­rades.

Membre du Par­ti com­mu­niste fran­çais depuis 1970, mili­tant infa­ti­gable, tou­jours dis­po­nible, Jean-Pierre était un homme culti­vé, rieur et plein l’humour. Il savait aus­si don­ner un « coup de gueule  » quand il esti­mait que ses cama­rades n’étaient pas assez au fait des pré­oc­cu­pa­tions popu­laires. Réa­li­tés poli­tiques et sociales qu’il connais­sait bien lui qui était avant tout un homme de ter­rain, habi­tant le quar­tier de la Vil­le­neuve à Gre­noble. Jean-Pierre avait la soli­da­ri­té, la jus­tice che­villées au cœur tant pour les habi­tants de son quar­tier que pour les peuples du Monde en souf­france, vic­times d’in­jus­tices — cubains et peuples lati­no-amé­ri­cains, kurdes, pales­ti­niens

On se sou­vien­dra avec bon­heur de ses « moji­tos » incom­pa­rables qu’il ser­vait jusqu’à très tard le same­di soir dans son stand France-Cuba lors de la fête du Tra­vailleur alpin.

A ses familles et ses proches, le Tra­vailleur alpin pré­sente ses plus sin­cères condo­léances attris­tées. A des temps meilleurs Jean-Pierre, qu’­hé­las nous ne construi­rons plus ensemble.

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3 Commentaires

  • Il a empor­tea­vec lui son éter­nel dra­peau du Che tou­jours visible dans nos manifs. D’où il est j’es­père qu’il pour­ra repeindre le ciel de la cou­leur de l’es­poir. Il va nous man­quer c’est sur.

  • Jean Pierre était une per­sonne très humaine rem­plie de gen­tillesse , hélas la mala­die l a empor­té . Repose en paix…

  • Un poème du grand poète cubain Nico­las Guillen lu par Pilar De Ber­nar­dy de Sigoyer le jour des obsèques (avec l’ac­cord de Pilar)

    J’AI (J’ai, 1964)

    Quand je me vois, quand je me palpe,
    moi Jean sans Rien, hier encore,
    et aujourd’hui Jean avec Tout,
    aujourd’hui, avec tout,
    je tourne les yeux, et je regarde,
    et je me vois et je me palpe
    et m’interroge : « Est-ce pos­sible ? »

    J’ai, voyons un peu,
    j’ai le plai­sir de m’avancer dans mon pays,
    maitre de tout ce qu’il y a en lui,
    regar­dant là bien près ce qu’autrefois
    je n’ai pas eu et ne pou­vais avoir.
    Je peux dire le sucre,
    je peux dire les monts,
    je peux dire la ville,
    dire l’armée,
    à moi déjà et pour tou­jours, à toi, à nous,
    comme l’immense éclat
    de l’éclair, de l’étoile, de la fleur.

    J’ai, voyons un peu,
    j’ai le plai­sir d’aller,
    moi, pay­san, ouvrier, homme simple,
    j’ai le plai­sir d’aller
    (c’est un exemple)
    dans une banque et de par­ler au direc­teur
    non en anglais, non en « mon­sieur »,
    mais de lui com­pa­ne­ro comme on le dit en
    espa­gnol.
    J’ai, voyons un peu,
    qu’étant un Noir
    nul ne peut m’empêcher
    de fran­chir la porte d’un dan­cing ou d’un bar.
    Ou bien au bureau d’un hôtel
    me crier qu’il n’y a pas de chambre,
    une petite chambre et non pas un palace,
    une petite chambre ou je puisse me repo­ser.

    J’ai, voyons un peu,
    qu’il n’y a plus aucun gen­darme
    qui m’empoigne et me boucle dans une caserne
    ou qui me sou­lève et me jette hors de ma terre
    au beau milieu de la grand-route.

    J’ai que… de même que j’ai la terre j’ai la mer,
    coun­try, non,
    high­life, non,
    ten­nis, non, yach­ting, non ;
    la mer de plage de plage, de vague en vague,
    bleu, géant ouvert, démo­cra­tique :
    bref, la mer.

    J’ai, voyons un peu,
    que j’ai déjà appris à lire,
    à comp­ter,
    j’ai que j’ai déjà appris à écrire,
    à pen­ser
    et à rire.

    J’ai que j’ai main­te­nant
    où tra­vailler
    et où gagner
    ce qu’il me faut, oui, pour man­ger.
    J’ai, voyons un peu,
    j’ai ce que je devais avoir.