Élections départementales : le Printemps isérois fédère la gauche et les écologistes

Par Travailleur Alpin

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Une ambition pour la gauche : la majorité lors des élections départementales qui devraient avoir lieu en juin.

En 2015, la droite avait emporté la majorité du conseil départemental tout en recueillant 50 000 suffrages de moins que le total des voix de gauche. En cause, la désunion qui avait privé d’un second tour de nombreux candidats de gauche. La leçon semble avoir porté : l’ensemble des partis de la gauche ont porté le Printemps isérois sur les fonds baptismaux. Objectif, un département social et écologique.

Le mou­ve­ment Génération·s a ini­tié dès juillet der­nier des ren­contres infor­melles afin de com­men­cer à pré­pa­rer les élec­tions dépar­te­men­tales, au départ autour du péri­mètre de la majo­ri­té muni­ci­pale gre­no­bloise (EELV, Gs, FI, Ensemble ! & PCF). Les dif­fé­rents par­tis se sont éga­le­ment ren­con­trés en réunions bila­té­rales pour par­ta­ger leurs ana­lyses. Un constat com­mun a émer­gé : la néces­si­té de construire un ras­sem­ble­ment de l’ensemble de la gauche et des éco­lo­gistes devant abou­tir à des can­di­da­tures uniques dès le pre­mier tour dans tous les can­tons, le tout autour d’un pro­jet ambi­tieux. L’unité, un impé­ra­tif autant poli­tique qu’arithmétique, puisqu’en 2015 la gauche avait per­du l’élection tout en ayant près de 50 000 voix d’avance sur la droite au pre­mier tour (pour un total de 410 000 votants), la divi­sion lui coû­tant le ticket d’entrée au second tour dans de nom­breux can­tons.

La séquence à ral­longe de recom­po­si­tion de l’exé­cu­tif de la métro­pole gre­no­bloise – suite à l’élection de Chris­tophe Fer­ra­ri à la pré­si­dence contre la majo­ri­té des voix de gauche, mais avec le sou­tien de LREM et de la droite – aura quelque peu fait traî­ner les échanges, mais ils ont repris de plus belle dès octobre, en s’élargissant pro­gres­si­ve­ment à l’ensemble de la gauche. Ce tra­vail en com­mun s’adosse ain­si à celui de « l’intergroupe de gauche » des élus dépar­te­men­taux, où socia­listes, éco­lo­gistes et com­mu­nistes tra­vaillent main dans la main face à la droite depuis main­te­nant six ans.
Les éco­lo­gistes valident ain­si leur stra­té­gie uni­taire lors de leur assem­blée de ren­trée, sui­vis par la fédé­ra­tion com­mu­niste qui pro­pose l’union par le biais d’une décla­ra­tion votée à l’unanimité de son ins­tance diri­geante dépar­te­men­tale, à laquelle répondent favo­ra­ble­ment les socia­listes…

Si l’intitulé « Prin­temps Isé­rois » a été choi­si dès octobre, il aura fal­lu encore deux mois de tra­vail col­lec­tif pour abou­tir à des docu­ments par­ta­gés : un appel et une trame pro­gram­ma­tique. Cette der­nière réca­pi­tule sur deux pages les grandes orien­ta­tions pro­po­sées comme base d’un pro­jet, pro­jet qui se fina­li­se­ra au tra­vers d’un large tra­vail par­ti­ci­pa­tif pré­vu début 2021.

Pré­pa­rer l’al­ter­na­tive, pas seule­ment l’al­ter­nance

Les mou­ve­ments ain­si réunis – EELV, PS, FI, Gs, PCF, Ensemble!, PRG, Géné­ra­tion Eco­lo­gie, GO Citoyen­ne­té & Place Publique –, accom­pa­gnés de nom­breux élus « divers gauche » tel que le séna­teur Guillaume Gon­tard, placent ain­si la barre haute en terme d’ambitions com­munes.
La trame décline en effet 34 points orga­ni­sés autour de quatre axes — « Enga­ger l’Isère dans la tran­si­tion éco­lo­gique pour faire face aux enjeux du dérè­gle­ment cli­ma­tique » ; « Faire de l’Isère un ter­ri­toire accueillant et soli­daire, un ter­ri­toire qui pro­tège » ; « Faire de l’Isère une terre d’émancipation » ; « Faire du dépar­te­ment de l’Isère une col­lec­ti­vi­té exem­plaire au plan démo­cra­tique » — don­nant à voir l’esquisse d’un pro­jet réso­lu­ment ancré à gauche.
On y retrouve par exemple l’exigence d’un enga­ge­ment fort en faveur des trans­ports en com­mun, d’une refonte du modèle tou­ris­tique, d’un réel ren­for­ce­ment des poli­tiques de soli­da­ri­tés, ou encore de la défense d’un modèle 100 % public dans la ges­tion des ser­vices publics.

2021 démarre avec une entrée en cam­pagne

Tout ce tra­vail col­lec­tif, ces heures de réunions en visio avec leurs hauts et leurs bas, auront abou­ti à l’éclosion offi­cielle de la démarche du « Prin­temps Isé­rois » ce 6 jan­vier 2021. Plus de 280 per­son­na­li­tés de toutes les familles de la gauche & de l’écologie rendent ain­si publique ces textes, au tra­vers d’un site inter­net ouvert aux nou­velles signa­tures en ligne (leprintempsiserois.fr).

D’après les infor­ma­tions que nous avons recueillies à ce jour, en moins d’une semaine le nombre de signa­taires avait plus que dou­blé, ce mal­gré un démar­rage encore plu­tôt dis­cret.

Les repré­sen­tants des mou­ve­ments tra­vaillent à pré­sent sur la suite, entre arti­cu­la­tion d’une démarche par­ti­ci­pa­tive dans les condi­tions inédites du COVID et néces­saires négo­cia­tions autour des can­di­da­tures. Négo­cia­tions qui devront allier équi­libres poli­tiques et réflexion autour des can­di­da­tures les plus à même de l’emporter dans cha­cun des 29 can­tons, le tout en lien avec les forces en pré­sence sur les ter­ri­toires. Si la tâche ne s’annonce pas for­cé­ment simple, au Prin­temps Isé­rois l’heure est à l’optimisme réso­lu, car comme nous l’avons enten­du, « tout le monde est devant la res­pon­sa­bi­li­té d’aboutir, la réus­site ne pour­ra être que col­lec­tive ! Et plus la dyna­mique pren­dra de l’ampleur, plus cette res­pon­sa­bi­li­té sera ren­for­cée pour cha­cun… ».

Vive­ment le Prin­temps !


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  • Atten­tion la tran­si­tion que vous appe­lez « Eco­lo­giste » est une des conse­quences des tran­si­tions phy­siques (cli­mat et matières premières).Ne met­tez pas la char­rue avant les boeufs SVP.
    DANIEL CALVIGNAC