« Non, la démocratie ne sera pas mise en quarantaine ! »

Par Edouard Schoene

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A l’initiative de la Ligue des droits de l’homme et de l’Union syn­di­cale soli­daires, une confé­rence de presse était orga­ni­sée le 29 mai place de Ver­dun, en face de la pré­fec­ture, lieu hau­te­ment sym­bo­lique, « pour trai­ter et aler­ter à nou­veau sur la dérive juri­dique anti-démo­cra­tique que prend l’É­tat fran­çais. »

Denis Fabre

Un appel avait été signé par seize pre­mières asso­cia­tions en Isère * pour dire « Non, la démo­cra­tie ne sera pas mise en qua­ran­taine. Nous exi­geons le réta­blis­se­ment de nos liber­tés fon­da­men­tales. » Il reve­nait à Denis Fabre, pré­sident de la LDH , de rap­pe­ler les termes de la pro­tes­ta­tion : « Avec la loi du 23 mars, l’exécutif est auto­ri­sé à gou­ver­ner par ordon­nances. 42 textes ont été ain­si adop­tés entre le 25 mars et le 15 avril 2020. L’État se mue sous une forme de plus en plus auto­ri­taire. Nous crai­gnons, à l’instar des mesures de l’état d’urgence pour ter­ro­risme, que ces mesures « excep­tion­nelles » s’intègrent dans le droit com­mun d’un État auto­ri­taire sans contrôle ni contre-pou­voir, et ce dans un très grand nombre de domaines de la vie sociale, éco­no­mique, poli­tique et juri­dique. Tout d’abord si des mesures sani­taires sont évi­dem­ment néces­saires, l’application des mesures en « cas de catas­trophe sani­taire » du code de la san­té publique auraient été ample­ment suf­fi­sante. Ce gou­ver­ne­ment a donc déci­dé sciem­ment d’attaquer nos liber­tés et nous fait craindre le pire après des années de vio­lences poli­cières dans les quar­tiers, des vio­lences poli­cières en forte aug­men­ta­tion contre les mou­ve­ments sociaux éga­le­ment, allant jusqu’à des muti­la­tions durant le mou­ve­ment des gilets jaunes. »

Pas­cal Cos­tal­rel­la.

Pas­cal Cos­ta­rel­la, pré­sident de la fédé­ra­tion de l’Isère de la Libre pen­sée dénon­çait : « sous le cou­vert de la lutte contre la pan­dé­mie, on assiste à une forte remise en cause du socle répu­bli­cain, les liber­tés régressent et la démo­cra­tie dimi­nue. La Libre pen­sée exige qu’il soit mis fin à l’état d’urgence dit « sani­taire » et mis un terme aus­si à toute forme d’interdiction arbi­traire subie par la popu­la­tion ».

Ben­ja­min Mois­set (Soli­daires) dénonce un argu­ment sani­taire qui sert à muse­ler la démo­cra­tie et demande le réta­blis­se­ment du droit fon­da­men­tal à mani­fes­ter, à reven­di­quer, compte tenu notam­ment des remises en cause du droit du tra­vail.

Maria­no Bona (Ensemble !): « La ges­tion de la pan­dé­mie est auto­ri­taire et ver­ti­cale alors que les orga­ni­sa­tions, syn­di­cats, par­tis devraient être asso­ciées pour défi­nir les plans. Les tra­vailleurs sans papiers sont mis en dan­ger et la mobi­li­sa­tion est néces­saire pour eux. »

* Pre­mières orga­ni­sa­tions signa­taires : Car38, Col­lec­tif Anti-Répres­sion 38 , CNT 38, Ensemble ! Isère, FSU, Génération·s Gre­noble Métropole,Libre Pen­sée 38, LDH, NPA 38, PCF 38,POID 38, Réseau de Lutte contre le Fas­cisme Isère, Syn­di­cat des Avo­cats de France Gre­noble, Soli­daires 38, UCL Gre­noble, UD CGT 38, UNL 38

Ben­ja­min Mois­set
Maria­no Bona

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