Clinique mutualiste : dépôt d’un dossier de reprise en Scop
Par Edouard Schoene
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C’est avec le soutien de plus de 12000 signatures refusant « la vente des cliniques mutualistes au privé lucratif » qu’un dossier de 80 pages a été remis à l’ADREA, actionnaire majoritaire de la « Mut » par les porteurs d’une SCIC pour être candidats à la reprise du GHM. Une réunion publique aura lieu le 14 février à 18h30 à la maison des associations, rue Berthe de Boissieux.
Le lundi 10 février devant la clinique d’Alembert, salariés du GHM (Groupement Hospitalier Mutualiste), collectif des usagers, union de quartier, ont dressé une table pour accueillir une conférence de presse.
Face à la décision, contestée, de cession par le groupe majoritaire propriétaire du groupe, usagers et salariés ont construit un dossier solide qui constitue « la lettre d’intention ».
C’est la première étape. Le conseil d’administration du GHM devra étudier les dossiers reçus et prendre sa décision : retenir quelques dossiers pour demander aux candidats d’aller plus loin.
Tour à tour ont pris la parole, Joëlle Estivals, pour le collectif des usagers, le Dr Nicolas Albin, pour les professionnels, Gaëlle Prigent, médecin urgentiste, Hervé Deriennic, représentant du Collectif des usagers et de l’Union de Quartier St Bruno.
Joëlle Estivals résume les attentes :
- le GHM doit rester un ESPIC, un établissement de santé sans but lucratif,
- continuer à recevoir tout le monde, sans critères de revenus notamment
- accueillir 24h sur 24.
- assurer une permanence de soins. « Ici on ne vous lâche pas dans la nature. On aide en particulier pour la continuité des soins. »
Le projet contenu dans la lettre d’intention remise à ADREA est très innovant car la MUT serait gérée par au moins deux collèges, celui des salariés, celui des usagers.
Nicolas Albin, médecin : « C’est un soulèvement ! Nous défendons un établissement de type ESPIC, sans but lucratif dont la mission est de s’occuper des patients et qui assume une réelle prise en charge pour tous. Le dossier de SCOP déposé permet de dessiner un parcours de santé dans le bassin grenoblois. Nous répondons ainsi aux exigences affirmées par le plan santé qui déplore que les patients ne soient pas assez acteurs de leur santé.
Nous souhaitons intégrer à notre projet le CHU , des instituts de recherche,… »
Gaëlle Prigent, médecin urgentiste
« Ce projet de SCIC permet à un très grand nombre d’être acteurs d’un projet unique en France. Nous oeuvrons pour un établissement qui offre des soins accessibles à tous, 24h sur 24. »
Hervé Deriennic informe de rencontres avec le maire et des élus de Grenoble, le président de la Métro pour alerter du danger de remise en cause grave de l’offre de soins sur le bassin grenoblois. Il se félicite du soutien accordé par les élus à l’action engagée par les collectifs.
Le collectif des usagers a écrit aux élus, à l’agence régionale de santé(ARS) , à Olivier Véran, député, à Madame Buzin, ministre.
Il demande :
- Le maintien du statut d’ESPIC
- Le remboursement des dettes du GHM avec les bénéfices de la société immobilière qui possède les murs
- L’inclusion des usager-e-s dans les décisions.
En outre ce même courrier évoque, au vu d’un risque de dépôt de bilan, que les collectivités territoriales fassent valoir un droit de préemption sur les locaux du GHM.
La conférence de presse s’est achevée par un appel
- A une réunion publique vendredi 14 février à 18h 30 à la maison des Associations, rue Berthe de Boissieux à Grenoble (attention, les places seront insuffisantes).
- A signer la pétition en ligne « Non à la vente des cliniques mutualistes de Grenoble au privé lucratif »