Mobilisation pour l’égalité d’accès à l’école

Par Luc Renaud

/

Image principale

La jour­née du 17 juin avait com­men­cé par un ras­sem­ble­ment devant le lycée Cham­pol­lion, dans le centre de Gre­noble. Un sym­bole de ces lycées qui vont pou­voir pro­po­ser à leurs élèves l’en­semble des for­ma­tions dis­po­nibles. Ce qui ne sera pas le cas dès que l’on s’é­carte des métro­poles, en ban­lieue par exemple.

C’est bien contre l’i­né­ga­li­té de l’ac­cès à la for­ma­tion que les ensei­gnants étaient en grève ce lun­di 17 juin, pre­mier jour des épreuves du bac. Mobi­li­sa­tion réus­sie, si l’on en croit les orga­ni­sa­tions syn­di­cales. Une assem­blée géné­rale s’est dérou­lée entre midi et deux devant le rec­to­rat. « Il y a ici des gens que l’on n’a pas l’ha­bi­tude de voir dans les manif », se réjouis­sait Corinne Baf­fert, secré­taire aca­dé­mique du SNES-FSU, syn­di­cat des ensei­gnants de lycées et col­lèges. D’autres ras­sem­ble­ments ont eu lieu à Anne­cy et Valence.

Si l’é­preuve de phi­lo a pu se tenir dans des condi­tions nor­males pour les can­di­dats, il n’en res­tait pas moins qu’un quart à un tiers des sur­veillants des épreuves étaient en grève. « Des élèves ont pu recon­naître des per­son­nels de direc­tion à la retraite. » C’est qu’il a fal­lu racler le banc et l’ar­rière banc pour que l’exa­men puisse avoir lieu. Un seul sur­veillant par salle, sou­vent, la où la règle en usage en pré­voit deux.

La suite du mou­ve­ment ? Elle devait faire l’ob­jet dans la soi­rée du 17 juin d’une ren­contre inter­syn­di­cale natio­nale, à l’is­sue des assem­blées géné­rales orga­ni­sées par­tout en France.

Quoi­qu’il en soit, c’est le minis­tère et le gou­ver­ne­ment qui portent aujourd’­hui la res­pon­sa­bi­li­té du conflit. « La loi sur le dia­logue social pré­voit l’o­bli­ga­tion pour le ministre d’ou­vrir des négo­cia­tions en cas de dépôt d’un pré­avis de grève ; cela fait pour­tant six mois que le ministre refuse tout débat », notait Corinne Baf­fert.

Et la syn­di­ca­liste de pro­po­ser un sujet pour l’é­preuve de phi­lo : « com­mu­ni­quer, est-ce dia­lo­guer ? »

Car c’est bien le ministre de l’Éducation natio­nale qui signait le 6 avril une cir­cu­laire qui indique que les ensei­gne­ments de spé­cia­li­sa­tion seront orga­ni­sés en fonc­tion des moyens dis­po­nibles loca­le­ment et que les lycéens de l’é­ta­blis­se­ment qui dis­pose de ces res­sources seront prio­ri­taires pour accé­der à ces for­ma­tions. L’é­cole de la ségré­ga­tion, en somme.

Partager cet article

Avant de partir

Votre soutien compte pour nous

Le Travailleur alpin vit depuis 1928 grâce à l’engagement de ses lecteurs. Aujourd’hui encore, ce média propose un autre regard sur vos espoirs, vos luttes, vos aspirations. Une voix unique dans la presse d’information départementale.

Pour protéger l’indépendance du Travailleur alpin, assurer son développement, vos dons nous sont précieux – nous assurons leur traitement en partenariat avec la fondation l’Humanité en partage.

Merci d’avance.

Faire un don défiscalisé maintenant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *