Un 1er mai aux belles couleurs de printemps

Par Luc Renaud

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Belle manif. L’appréciation était unanime, à l’arrivée au jardin de ville. Le nombre, d’abord : 7500 à Grenoble (les manifestants étaient également trois cents à Roussillon). Et puis la diversité et l’unité.

7500 manifestants à l’appel lancé par la CGT, la FSU, Solidaires, l’Unsa, l’UNL et l’Unef.

La manifestation du 1er mai était organisée à l’appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de l’UNSA, de l’Unef et de l’UNL. Et les gilets jaunes avaient répondu présent à l’appel : ils étaient quatre cents, en tête du cortège. « Les gilets jaunes sont plus nombreux dans la rue lorsque l’appel est lancé par la CGT », nous dira un manifestant.

En tête de manifestation, quelque quatre cents gilets jaunes.

De fait, tout le monde était là sur des valeurs partagées. « Robin des bourges, je vole les pauvres pour donner aux riches », relevait une banderole jaune qui faisait écho à celle de l’intersyndicale : « Pour le progrès social et la paix, contre le racisme et la xénophobie, solidarité avec tous les peuples en lutte ».

Mêmes coupables, même combat.

Le long cortège s’est déployé sur les grands boulevards avant de rejoindre le jardin de ville, plein, pour entendre les prises de parole. Nicolas Benoit, secrétaire de l’union départementale CGT, dénonçait la répression policière dont l’objectif est la mise en cause de fait du droit à manifester et soulignait la surdité d’un gouvernement qui entend veut réduire l’impôt sur les revenus quand le mouvement social et l’opinion publique demande le rétablissement de l’Impôt sur les grandes fortunes. Il appelait à la manifestation internationale du 17 juin à Genève pour la défense du droit du travail. Tandis qu’en France s’appliquent de nouvelles restrictions à la liberté syndicale : le seuil pour que les entreprises aient l’obligation de prévoir des locaux syndicaux passe de 200 à 250 salariés. Serge Paillard, pour la FSU, évoquait les réformes prévues pour « casser la fonction publique » et rappelait que le 9 mai sera journée nationale de grève pour protester contre les contre réformes gouvernementales.

La fraude fiscale, illustrée par ATTAC.

Au Jardin de ville, le rassemblement s’est achevé par un concert du groupe L’Opium du peuple, organisé avec le concours des Amis du Travailleur alpin.

Des heurts ont eu lieu dans l’après-midi entre forces de l’ordre et un cortège de trois cents manifestants qui avait quitté le Jardin de ville pour se rendre dans le centre ville. La police a procédé à une dizaine d’interpellations.

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2 Commentaires

  • Et bien moi, je garde un tout autre souvenir de cette « belle » journée, croyez-moi! Je fais partie des 8 personnes qui ont été interpellées ce 1er mai 2019. Deux des 8 ont déjà été jugées en comparution immédiate vendredi 3 mai et ont écopé de peines de 6 et 3 mois de prison avec sursis.
    Nous sommes 6 à être convoqués au tribunal le 16/09 prochain au motif que « sans arme, nous avons continué dans un attroupement après sommations de dispersion ». Sauf que face aux manifestants assis par terre,les CRS sont intervenus à coups de lacrymo et de matraques sans qu’il ait sommations de dispersion. D’autre part, notre dispersion était rendue impossible du fait du cordon de CRS qui nous entouraient. Ces faits nous ont déjà valu 24h de garde à vue à l’hôtel de police …pour nous, les belles couleurs du printemps se sont fanées à 14h30 ce jour là…
    Le 16 septembre, nous serons cependant 7 à être jugés, puisque la jeune fille qui a finalement obtenu la parole au nom des gilets jaunes sous le kiosque à midi, est elle aussi poursuivie pour « organisation de manifestation non autorisée ».
    Je vous prie de croire que la pillule est amère, et qu’il conviendrait peut-être dans vos colonnes d’apporter une information un peu plus complète des faits (graves) qui ont émaillés cette « belle journée de printemps ».
    Oserons-nous compter sur vos lecteurs pour contribuer à dénoncer ces faits et venir nous soutenir le 16 septembre prochain, à 13h30 au TGI?