Olivier Véran, député de la première circonscription de l’Isère, veut faire disparaître de la Constitution le terme de « sécurité sociale ». Une déclaration de Patrice Voir, élu de Grenoble, infirmier, ancien adjoint au maire en charge de la santé.

« Dans la nuit du 29 au 39 juin, un nouveau forfait a été commis contre les acquis sociaux qui fondent notre modèle social républicain hérité du programme national de la Résistance. Porté par le député La république en marche de la 1ère circonscription de Grenoble Olivier Véran, un amendement a été adopté qui supprime de la constitution toute référence à la sécurité sociale pour la remplacer par les termes de « protection sociale », un terme qui n’existe pas sur le plan juridique, alors que celui de sécurité, oui.
Sous couvert de réforme, ce changement de formulation constitue un nouveau recul de la démocratie sociale et des droits des travailleurs. Cela prépare la fin de l’universalité d’un système de haut niveau de sécurité sociale solidaire, de progrès et de modernité. Un système envié, paritaire, géré par les salariés sans objectif de profit privé. A marche forcé, ce gouvernement entend coûte que coûte imposer au peuple français, un système de protection privatisé, inspiré du modèle anglo-saxons.
Passé maître en l’art de travestir les mots, jouant de la duplicité de prétendu homme de gauche, ancien suppléant de la député socialiste Geneviève Fioraso, devenu député lorsque cette dernière a été nommée ministre de l’enseignement supérieur sous François Hollande, opportuniste en diable, Olivier Véran roule maintenant pour un gouvernement libéral qui n’a de cesse de porter atteinte aux droits sociaux les plus élémentaires.
On sait combien la santé est chère aux français, on sait aussi combien une grande majorité d’entre -eux est attaché à la sécurité sociale, telle que créé par le ministre communiste Ambroise Croizat sous le gouvernement du général de Gaulle. Le patronat comme les assurances privées, convoitent ce pactole jusqu’ici assis sur les cotisations sociales à la fois des salariés et des employeurs.
Après avoir amputé le budget 2017 de 4,2 milliards d’euros, dont 1,2 milliards pour l’hôpital public, le travail de sape continue.
Olivier Véran connaît les difficultés de l’hospitalisation publique, son manque de moyens budgétaires, de personnel, de possibilités de soins.
Comme infirmier, syndicaliste, élu à la ville de Grenoble, ancien adjoint au maire en charge de la santé, je sais combien les politiques d’austérité limitent l’accès aux soins, freinent le développement d’une politique sanitaire qui permette aux gens de vivre vieux et en bonne santé.
Mais ce que cherche à atteindre ce gouvernement est aujourd’hui très clair, dévaluer la sécurité sociale au profit d’une protection « sociale », condescendante, assurée par le budget, susceptible de changer au gré des politiques financières gouvernementales, créant une politique de santé à deux vitesses, l’une pour les fortunés, l’autre pour les indigents. Une régression assurée, un retour au passé lointain.
Pour notre part, nous entendons défendre l’héritage légué nos prédécesseurs gagné après tant d’années de luttes.
Militants communistes, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour conserver notre système de sécurité solidaire, gage de progrès social et d’émancipation humaine.
Nous avons lancé une pétition. Nous invitons celles et ceux qui partagent son contenu à la signer, à la faire signer.
Son texte figure ci-dessous. »

Pétition. Pour que la sécurité sociale reste inscrite dans la constitution

A travers un amendement adopté en catimini, le gouvernement s’apprête à supprimer le droit constitutionnel à une sécurité́ sociale pour toutes et tous.
Il prépare ainsi le saccage du financement solidaire de la santé, de la protection sociale et des retraites par répartition. 
Les forces d’argent et leurs relais politiques au gouvernement croient tenir leur revanche historique contre le principe d’égalité selon lequel « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». 
Nous ne laisserons pas faire ! 
La sécurité́ sociale rayée de la Constitution, pour nous c’est non !

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