La ville de Fontaine a fait la une de l’actualité ces derniers jours. Aussi la réunion du lundi 4 juin du conseil municipal était-elle attendue. Un public nombreux et un Jean-Paul Trovero combatif, à l’image de ces rencontres avec les Fontainois qu’il a eues les 1er et 2 juin.

Jean-Paul Trovero, maire de Fontaine.

La réunion d’un conseil municipal obéit à des règles précises. Et d’abord à son ordre du jour. Aussi est-ce à minuit passé que le débat que beaucoup attendaient a eu lieu.

A minuit passé, Richard Varonakis, adjoint au finances, présentait le rapport sur les actions mises en œuvre suite aux observations de la chambre régionale des comptes. Une longue allocution, écoutée dans le silence, quelques heures après que le maire, Jean-Paul Trovero est sorti d’une garde à vue d’une trentaine d’heures.

Le choix « de ne pas polémiquer »

C’est Franck Longo ( président du groupe de droite, macroniste) qui s’est exprimé ensuite. « On a fait le choix de ne pas polémiquer car le sujet a déjà été abordé en conseil, parce que la presse en a largement fait état. Vous avez eu une semaine difficile. Vous avez toujours été respectueux à notre égard. Vous êtes attaché à l’humain, M. Trovéro. J’ai fait mon travail d’opposant et j’ai porté plainte . La justice doit faire son travail. Toute faute, si faute il y a doit être punie ».

Un public nombreux assistait aux débats.

Laurent Thoviste, (président du groupe socialiste au passé macroniste) a réaffirmé ses critiques sur la gestion municipale reprenant son thème favori, l’austérité. « La chambre régionale vous demande d’agir pour augmenter le temps de travail des personnels. Allez y même si ce n’est pas populaire », suggérait-il au maire.

Jean-Paul Trovero a ensuite pris la parole : « J’apprécie votre sérénité par rapport au contexte, votre respect à l’homme que je suis.
Il appartiendra à la justice de faire toute la lumière. Cela m’a affecté. L’épreuve était rude et dès ma sortie de l’hôtel de police je suis allé à la rencontre des habitants, rue du Saint-Eynard. Le lendemain matin j’ai fait la visite de quartier programmée. J’ai toujours la même combativité, je porte les mêmes valeurs ».

Des valeurs

Position qu’il illustrait immédiatement en répondant à Laurent Thoviste : « je ne souhaite pas remettre en cause les conditions de travail des employés de la ville. Je vais être attentif à ce qui se fera à la Métro, ce qui se fait avec les pompiers  au servie départemental d’incendie et de secours. Je suis très attaché à la qualité des conditions de travail et dans le même temps je veux améliorer l’efficacité du service public. Je vais négocier avec le personnel ».

Une belle leçon de dignité, de fidélité aux engagements pris devant la population fontainoise en 2014.

Richard Varonakis, adjoint aux finances.

Les élus avaient eu la soirée pour procéder à l’examen des autres points à l’ordre du jour, vingt-cinq au total. Une suspension de séance avait été ménagée à l’ouverture de la réunion du conseil, de façon à permettre l’expression du collectif d’habitants « La Cloche ». Une longue intervention contre le projet de construction de soixante-dix logements sociaux et d’une brasserie sur l’emplacement de l’hôtel « La cloche ». Le collectif reproche à la ville un projet trop dense, signalant les questions de stationnement, de cadre de vie,… Une habitante fait état de la baisse de la valeur de l’immobilier pavillonnaire.
L’adjoint en charge du dossier, M. Antonakios, et le maire ont répondu point par point aux questions et se sont félicités de l’échange démocratique tandis que les deux oppositions macronistes soutenaient les critiques portées par l’association.

Incohérences remarquables

Quelques dizaines de minutes plus tard, les mêmes élus se félicitaient du rapport de la Métro sur le projet d’aménagement et de développement durable (PADD). Curieusement, le projet contesté par le collectif « La Cloche » , répond aux orientations politiques de ce PADD en terme de développement du logement social, de respect des zones densifiées en bordure des axes structurant, de développement économique. Jean-Paul Trovero, sur ce dossier de l’aménagement durable, confirmait son engagement à faire aboutir des projets répondant aux attentes des futurs Fontainois.

L’incohérence des oppositions restera anecdotique dans un théâtre politique où tous les coups sont permis, pour les ambitions de pouvoir.

Un très long débat avait lieu ensuite après la présentation par Richard Varonakis de la délibération sur le compte administratif 2017. Lequel met en chiffres les difficultés consécutives au désengagement de l’Etat. « …Vous remarquerez, j’espère, que j’ai toujours parlé de l’État, sans faire une fois allusion au président de la République. La raison est simple, quel que soit le président en fonction, quel que soit son bord politique, ce mécanisme est immuable depuis la décentralisation : l’État exonère, et, pour ne pas que les collectivités se révoltent, l’État compense, puis peu à peu l’État ne compense plus. Chers collègues, permettez moi d’assortir d’un peu d’humour des propos qui traduisent mon énervement. En décrivant ce mécanisme de compensation je n’ai pu m’empêcher de penser à Coluche. qui disait « écrivez-nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer » ».

L’investissement en hausse de 35%

Dans son intervention, Jean-Paul Trovero, remerciait les services pour la rigueur de gestion. « On nous accusait de budget insincère et intenable : nous l’avons tenu et bien tenu. 98 % du budget de fonctionnement a été réalisé. Malgré des opérations décalées dans le temps, notre évolution des dépenses réelles d’investissement est de +35 % et nous place devant de nombreuses villes de l’agglomération en dynamique d’investissement. Avec prudence, nous relançons notre capacité à faire et à embellir la ville. Nous avons renforcé les actions de propreté urbaine et les actions de sensibilisation (1re édition de Fontaine mon amour propre. La 2e le 16 juin en lien avec notre CMJ). Nous continuons à faire des économies tout en poursuivant nos priorités municipales en faveur des besoins des Fontainois. »

Les deux oppositions macronistes ont joint leurs voix pour critiquer la gestion municipale de la majorité et demander l’expertise, par une société extérieure des comptes de la ville.

Le théâtre a tiré le rideau après une heure du matin.

 

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