Le logement, assurément une préoccupation en Isère. En témoigne le succès de la soirée organisée par la fédération communiste, le 14 mars, dans le cadre des Etats généraux du progrès social. Diversité des participants, richesse du débat… il s’est passé quelque chose, ce soir-là à Echirolles.

Ambiance studieuse et respectueuse, dans la soirée du 14 mars, à Echirolles. Une centaine de personnes avaient répondu à l’invitation de la fédération communiste de l’Isère. Il y avait là des militants, bien sûr, mais aussi des élus de sensibilités diverses, des responsables associatifs – CNL, Indecosa-CGT, Dal 38, François Silvente, président de la Fédération des acteurs de la solidarité en Auvergne-Rhône-Alpes… -, des cadres de la fonction publique territoriale, des représentants des bailleurs sociaux et parmi eux la directrice générale de l’Opac 38, Isabelle Rueff… Autant dire que le débat fut ample, parfois technique, toujours empreint d’une volonté d’avancer.

La soirée a été ouverte par Annie David, Renzo Sulli et François Silvente.

Avancer, ce n’est certes pas ce que fait le gouvernement actuel. « Nous avons dû refaire notre budget 2018 entre novembre et décembre derniers pour trouver neuf millions d’euros », témoignait ainsi la directrice de l’Opac 38. Neuf millions de moins, c’est la diminution des APL perçues par les locataires des offices HLM que les bailleurs sociaux sont contraints de compenser par une baisse des quittances. Moins d’argent pour construire, pour entretenir les bâtiments, pour réhabiliter les logements, les isoler… D’une façon générale, ce que le débat mettait en lumière, c’est la réduction de l’effort public en matière de logement et de rénovation urbaine.

Les villes se trouvent ainsi confrontées à des situations difficiles, d’autant plus que les budgets communaux sont par ailleurs asséchés par les baisses de dotation de l’Etat. Renzo Sulli, maire d’Echirolles, montrait toutes les difficultés auxquelles doit faire face la rénovation urbaine tandis que Brahim Cheraa, adjoint à l’habitat de la ville de Saint-Martin-d’Hères, montrait l’implication de sa commune pour permettre à des programmes de construction ou de rénovation de voir le jour.

Formuler des propositions, qui seront notamment utilisées par les parlementaires communistes lors des débats à venir sur la loi Évolution du logement et aménagement numérique (Elan), c’était le rôle des trois ateliers dans lesquels la discussion s’est poursuivie. Où l’on a évoqué la situation de l’hébergement d’urgence avec la nécessité d’une action qui s’inscrive dans la durée pour être efficace. Celle de la création d’un observatoire qui permette de mieux connaître la réalité du mal logement, de la vie à la rue. De la création d’un service public de l’habitat qui permette à tous les acteurs du logement de coordonner leur action pour davantage d’efficacité et de puissance face aux promoteurs et aux marchés financiers. Proposition dont la logique se retrouve avec le souhait d’un développement de l’intervention des établissements publics fonciers locaux (EPFL) dont le rôle est de permettre aux bailleurs sociaux d’utiliser des terrains constructibles. Ou encore avec celle d’un développement des aides à la pierre, aides à la construction, pour libérer les bailleurs de l’emprise des marchés financiers.

Ces propositions (et beaucoup d’autres) étaient également situées par les intervenants dans un cadre plus large, celui des politiques urbaines. L’accès au logement – un droit fondamental inscrit dans la Constitution – va de pair avec l’existence de services publics de proximité, d’un aménagement de la ville qui favorise la mixité sociale, tout cela étant inséparable des politiques de de l’emploi.

Dans ses conclusions de la soirée, Annie David, secrétaire départementale, rappelait la nécessité d’agir ensemble pour faire valoir ces propositions et indiquait la création par la fédération communiste d’un collectif départemental « logement » ouvert à tous ceux qui souhaiteront travailler ensemble sur cet enjeu de notre temps.

Luc Renaud

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