L’hôpital de Saint-Egrève garde ses informaticiens
Par Luc Renaud
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1040 signatures sur une pétition et un premier succès. A l’issue de leur journée de grève et de mobilisation, les agents de l’hôpital de Saint-Egrève, le Centre hospitalier Alpes Isère ont appris la suspension du transfert au CHU de leur service informatique. Cette suspension des regroupements et fusions décidés dans le cadre de la constitution du groupement hospitalier de territoire Alpes Dauphiné concerne également les départements d’information médicales, et cela pour l’ensemble des neuf hôpitaux, de Tullins à La Mure, qui composent le GHT.
Pour le syndicat CGT des hospitaliers de Saint-Egrève, c’est évidemment un succès. « Nous conservons notre service informatique et sa proximité avec les besoins spécifiques qui sont ceux d’un établissement spécialisé comme le nôtre », constate avec satisfaction Michel Soulié, responsable de la CGT. Plus encore, la suspension de la fusions des départements d’information médicale met un coup d’arrêt à la constitution d’une direction centralisée des neuf établissements : ces « DIM » sont détenteurs non seulement des dossiers médicaux de chaque patient, mais aussi, et c’est peut-être le plus important, de données complètes sur l’activité de chaque service de chaque hôpital; la maîtrise de ces données assure la possibilité d’une direction centralisée de l’ensemble de établissements.
Ces suspensions de fusion interviennent à la suite de la mobilisation des agents hospitaliers et des médecins. Elles témoignent également des difficultés de la direction du CHU de Grenoble après la publication du rapport Couty, du nom de son auteur, médiateur national. Un rapport qui met au jour les difficultés de nombreux services hospitaliers dans le contexte d’une austérité imposée aux hôpitaux par le gouvernement et le budget de la protection sociale adopté par la parlement.
La mobilisation des hospitaliers et des usagers devra pourtant se poursuivre. La mise en place des GHT avec fusion obligatoire des services informatique et des DIM, notamment, est inscrite dans une loi adoptée en 2016. La suspension obtenue de ces fusions est un recul qui devra être confirmé.
Luc Renaud
Photo : Les agents de l’hôpital de Saint-Egrève mobilisés au printemps 2017. (Archives TA)