PCF : les voeux de la section communiste de Roussillon

Par Luc Renaud

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Les communistes de Roussillon se sont retrouvés pour une amicale cérémonie des voeux le 27 janvier dernier. Toutes les forces politiques de gauche (partis, mouvements), les associations progressistes, les syndicats avaient été invitées à participer à la rencontre. Génération.s, et la CGT étaient représentés, la section socialiste s’étant fait excuser. De nombreux élus communistes de l’agglomération étaient présents ainsi qu’André Mondange, membre du comité national du PCF. On trouvera ci-après l’allocution prononcée à cette occasion par Daniel Oriol, secrétaire de la section PCF de Roussillon.

 

 

Mes­dames, mes­sieurs, chers amis et cama­rades,

La sec­tion du Par­ti com­mu­niste fran­çais renoue avec la pré­sen­ta­tion des vœux qu’elle avait aban­don­née depuis plu­sieurs années. Devant le qua­si silence des médias à l’encontre de notre par­ti, il paraît impor­tant de reprendre cette ini­tia­tive.

2017 a vu Macron deve­nir le pré­sident de la Répu­blique. Ce pré­sident pré­sen­té comme étant en dehors des par­tis tra­di­tion­nels, ouvrant l’accès à des dépu­tés ou ministres à une soi-disant socié­té civile.

La gauche a été bat­tue car divi­sée, dimi­nuée.

Qu’on le veuille ou non, la gauche est mul­tiple, plu­rielle.

On ne pour­ra pas redon­ner des cou­leurs à la gauche, on ne pour­ra pas à nou­veau gagner à gauche si toutes les forces la com­po­sant ne tra­vaillent pas ensemble.

Un seul homme, une seule femme, un seul mou­ve­ment ou par­ti ne peut pas repré­sen­ter la gauche à lui ou à elle seul.

Nous conti­nue­rons comme nous l’avons fait aux der­nières légis­la­tives sur notre cir­cons­crip­tion de tout faire pour que la gauche se ras­semble et gagne.

La droite elle aus­si a subi un échec.

Depuis, Wau­quiez a pris le manche des répu­bli­cains et faci­lite les pas­se­relles avec le front natio­nal.

Les pre­miers résul­tats de ces élec­tions ne se sont pas fait attendre : baisse des APL, aug­men­ta­tion de la CSG sur les retraites, refus du coup de pouce sur l’augmentation du SMIC envi­sa­geant même sa réduc­tion, ordon­nances en faveur des entre­prises contre le droit du tra­vail, les rup­tures conven­tion­nelles col­lec­tives…

Ce gou­ver­ne­ment de nan­tis dont tous les arbi­trages poli­tiques visent à faire pas­ser à la caisse les fran­çais les plus fra­giles, quand les reve­nus des plus riches conti­nuent de battre des records.
C’est le pré­sident des riches.

Ses ministres vont empo­cher grâce à la baisse de l’impôt sur la for­tune des mil­lions d’euros. Les pre­miers de cor­dée, la ministre du tra­vail sera exo­né­rée de 5,9 mil­lions, les baisses d’impôt sur le patri­moine des ministres N. Hulot, Fran­çoise Nys­sen, de Flo­rence Par­ly, d’Agnès Bur­zin entrai­ne­ra un manque à gagner de près de 3.2 mil­liards pour l’Etat, sans oublier le 1er ministre.

Ce sont les mêmes élus dépu­tés LREM qui se plaignent. L’une d’entre elle n’a pas eu le tou­pet d’affirmer qu’elle allait moins au res­tau­rant, qu’elle man­geait plus sou­vent des pâtes, qu’elle avait res­sor­ti des vête­ments de la cave !!!

Voi­là ce qui l’en ait de cette socié­té civile.

C’est un véri­table scan­dale. Cette inso­lence de classe, ça suf­fit !

Macron compte sur une vie poli­tique ané­miée, un débat public sclé­ro­sé, une gauche divi­sée, des syn­di­cats affai­blis pour avoir les cou­dées franches afin de conti­nuer la chasse aux chô­meurs, s’attaquer au SMIC, lais­ser pour­rir la situa­tion à l’hôpital ou aux trans­ports publics, pré­sen­ter une loi scé­lé­rate sur l’immigration, ren­for­cer l’Europe de l’argent et pro­vo­quer la révi­sion de la consti­tu­tion visant à réduire la démo­cra­tie.

Cette logique capi­ta­liste entraine des drames.

Après la vache folle, les lasagnes à la viande de che­val, les œufs au fri­po­nil, le lait infan­tile conta­mi­né à la sal­mo­nelle déclenche une nou­velle crise ali­men­taire d’ampleur.

On doit s’interroger sur ce modèle qui a cou­ron­né l’agro busi­ness.

L’industrialisation de l’alimentation a concen­tré la nour­ri­ture entre les mains de quelques mul­ti­na­tio­nales, de la graine plan­tée à la trans­for­ma­tion et son lot de mal­bouffe en pas­sant par la dis­tri­bu­tion qui dicte les prix et étrangle les pay­sans.

La nour­ri­ture est deve­nue chair à spé­cu­la­tion. La course à la ren­ta­bi­li­té, dic­tée par le cahier des charges du com­merce mon­dial a son­né le glas de la qua­li­té et de la diver­si­té.

Dans le même temps, 1000 postes ont été sup­pri­més dans les admi­nis­tra­tions de contrôle de l’Etat depuis 2012.

Cette affaire est le plus bel exemple qu’écologie et social ne font qu’un.

Dans le monde, cela ne va pas mieux.

Le bruit des bottes n’a jamais autant réson­né.

Les doc­teurs Fola­mours que sont les pré­si­dents des USA et de la Corée du nord qui ren­ché­rissent et menacent d’utiliser l’arme nucléaire.

Des arse­naux mons­trueux conti­nuent à faire peser le péril suprême sur la pla­nète et cou­teux sur notre ave­nir.

Qui peut croire aujourd’hui que cela sera effi­cace face au ter­ro­risme, qui peut croire que cela favo­ri­se­ra la paix au proche Orient, au Yémen ou encore au Congo.

Les déci­sions du pré­sident turc de relan­cer une attaque sur les posi­tions des uni­tés de pro­tec­tion du peuple kurde après avoir pilon­né les forces démo­cra­tiques syriennes qui sont les unes et les autres sur le ter­rain contre DAECH. Dans ce pays, l’op­po­si­tion est réduite au silence par une répres­sion qui sévit depuis l’ins­tau­ra­tion de l’é­tat d’ur­gence en 2016, les 4 prin­ci­paux diri­geants et dépu­tés du Par­ti démo­cra­tique des peuples (HDP) sont incar­cé­rés, tan­dis que des purges gigan­tesques frappent ses militant·e·s, tout comme elles frappent les militant·e·s ouvriers, les syn­di­ca­listes, par­ti­cu­liè­re­ment celles et ceux de la cen­trale Disk. La poli­tique est deve­nue un champ de ven­geance dans lequel des milices isla­mo-fas­cistes jouissent de l’im­pu­ni­té pour tuer et lyn­cher les femmes et les hommes qui osent encore pro­tes­ter.

La déci­sion de Trump de recon­naitre uni­la­té­ra­le­ment Jéru­sa­lem comme capi­tale d’Israël bafoue le droit inter­na­tio­nal, humi­lie les pales­ti­niens, la France, l’O.N.U.

Cela contri­bue à ren­for­cer le régime d’ultra droite de Neta­nayou.
Au contraire, il n’est plus que temps pour la France de recon­naitre l’Etat de Pales­tine aux côtés d’Israël dans les fron­tières de 1967 et de faire appli­quer toutes les réso­lu­tions de l’O.N.U. pour une paix juste et durable entre ces deux peuples.

Il est temps de libé­rer Mar­wan Mar­ghou­ti, dépu­té du Fatah empri­son­né depuis plus de quinze ans, il est temps de libé­rer notre com­pa­triote Salah Hamou­ni vic­time d’une nou­velle déten­tion admi­nis­tra­tive arbi­traire et empri­son­né depuis près de 5 mois ain­si que le 700 mineurs pri­son­niers à Tel Aviv., Et par-delà ces per­son­na­li­tés, je pense bien sûr à l’en­semble des pri­son­nières et pri­son­niers poli­tiques, adultes ou enfants.

En Autriche, l’extrême droite arrive au pou­voir et dis­pose de minis­tères clé qui lui donnent des pou­voirs sur tout ce qui porte un uni­forme dans ce pays. La défense, l’Intérieur et les Affaires étran­gères.

Ce pays devient un labo­ra­toire qui sied à Phil­li­pot, Le Pen, Wau­quiez et consort. En 2000, toute une Europe s’était mobi­li­sée contre l’entrée de l’extrême droite au gou­ver­ne­ment autri­chien, les diri­geants poli­tiques aujourd’hui détournent la tête ou s’en accom­modent.

Face à cette mon­tée de l’extrême droite et de ses idées xéno­phobes cer­tains et le PCF en ait, résiste.

France, terre d’asile n’est pas un vain mot mal­gré la loi de G. Col­lomb qui se nomme lui-même le facho de ser­vice. L’histoire de notre pays et le devoir de notre pays c’est d’accueillir des gens qui sont dans la souf­france et de les accueillir tous.

Devons-nous lais­ser mou­rir ces femmes, ces hommes, ces enfants en médi­ter­ra­née ?

Devons-nous les lais­ser mou­rir de froid dans la neige ?

Fau­drait-il ajou­ter à la vio­lence des tra­fi­quants d’une rive celle de l’autre côté ?

Que l’invraisemblable bud­get qui sert à ali­men­ter la machine de guerre à tra­vers le monde accorde une petite part pour aider les citoyens des pays en détresse, pour l’accès à l’eau potable, l’éducation, la méde­cine, la jus­tice. Cela passe par une remise en cause radi­cale du monde actuel et sup­pose de dépas­ser cette mon­dia­li­sa­tion capi­ta­liste.

Heu­reu­se­ment, il y a quelques motifs de se réjouir.

Le prix Nobel de la Paix a été remis à ICAN une coa­li­tion d’O.N.G. qui a éla­bo­ré le trai­té d’interdiction de l’arme nucléaire signé par 122 pays et c’est une res­ca­pée d’Hiroshima qui a reçu le prix.

En France, ICAN est por­té par des forces poli­tiques aus­si diverses que le PCF, EELV ou la CGT.

Le deuxième motif de se réjouir, c’est l’accord des deux Corées de défi­ler sous le même dra­peau aux jeux olym­piques.

Et aus­si, à un moindre niveau, la lutte vic­to­rieuse des sala­riés pos­tés de TREDI après plu­sieurs semaines de grève pour de meilleurs condi­tions de tra­vail et pour la reva­lo­ri­sa­tion de leurs salaires mal­gré les ten­ta­tives de la direc­tion de les cas­ser en jus­tice.

La paru­tion au jour­nal offi­ciel de la clas­si­fi­ca­tion amiante du site chi­mique, com­bat por­té par la CGT et le CAPER.

Loca­le­ment, c’est le rap­pro­che­ment et la fusion des deux com­mu­nau­tés de com­munes Rous­sillon Beau­re­paire qui fait l’actualité.

Le pré­fet vou­lait impo­ser le rap­pro­che­ment de la CCPR avec Vienne.

Une très forte majo­ri­té de conseillers com­mu­nau­taires se sont oppo­sés à ce pro­jet, ont pro­po­sé le rap­pro­che­ment avec Beau­re­paire et ils ont eu rai­son.

Ce sont deux ter­ri­toires qui se res­semblent.

Avec la fusion des deux com­mu­nau­tés de com­munes ces ter­ri­toires ne seront pas noyés dans une métro­pole lyon­naise.

En fait, le pou­voir actuel dans la lignée de ses pré­dé­ces­seurs veut impo­ser la sor­tie de notre his­toire répu­bli­caine à la fran­çaise en sup­pri­mant les com­munes, les dépar­te­ments donc leurs com­pé­tences.

C’est l’Europe des régions, l’éloignement des citoyens des prises de déci­sions, c’est pri­vi­lé­gier les logiques mar­chandes et la com­pé­ti­tion éco­no­mique. Seules les grandes régions mises en concur­rence entre elles sor­ti­raient vivantes de ce champ de bataille finan­cier.

Une autre idée est appa­rue la fusion de com­munes.

Face au désen­ga­ge­ment de l’Etat des dota­tions aux col­lec­ti­vi­tés la fusion des com­munes serait la pana­cée, le remède.

Le par­ti com­mu­niste avec ses élus milite pour une coopé­ra­tion entre les com­munes, les ter­ri­toires, une mutua­li­sa­tion volon­taire et non impo­sée au plus près des besoins de la popu­la­tion.

En novembre 2018, se tien­dra le congrès extra­or­di­naire de notre par­ti. Extra­or­di­naire parce que inédit dans sa pré­pa­ra­tion.

Quatre grandes thé­ma­tiques de tra­vail ont été rete­nues : les luttes et le com­bat com­mu­niste aujourd’hui, la démarche de ras­sem­ble­ment et de trans­for­ma­tion dans la socié­té fran­çaise, la trans­for­ma­tion du par­ti et enfin les euro­péennes.

Des chan­tiers ont été pla­ni­fiés et pour beau­coup déjà lan­cés.

A ce pro­pos, je peux vous annon­cer les ini­tia­tives qui auront lieu dans ce cadre sur notre sec­teur.

La pre­mière ini­tia­tive est la créa­tion d’un espace d’éducation popu­laire.

Ber­nard Friot éco­no­miste, cher­cheur, écri­vain sur le thème du tra­vail sera pré­sent le ven­dre­di 13 avril sur notre ter­ri­toire.

La veille le jeu­di 12 avril, il tien­dra une confé­rence à Vienne et le same­di 15 avril ce sera à Beau­re­paire.

Ces soi­rées ouvertes à toutes et tous, devraient nous per­mettre de construire cette alter­na­tive indis­pen­sable à la poli­tique de Macron au plus près des réa­li­tés et remettre l’hu­main au centre des déci­sions poli­tiques.

Les trois sec­tions citées plus haut ont déci­dé de mutua­li­ser leurs moyens, leurs force et ont donc déci­dé de lan­cer un jour­nal. Jour­nal d’information, de débats, d’échanges.

Le titre est déjà choi­si ce sera : « UTOPIQUES ? » la paru­tion du pre­mier numé­ro est pré­vu pour la fin février avec l’ambition d’une paru­tion de trois numé­ros par an pour l’instant.

Une autre ini­tia­tive est pré­vue le same­di 19 mai à Salaise, une soi­rée sur la paix.

Mes­dames, mes­sieurs, chers amis et cama­rades, en ces temps si incer­tains, si trou­blés, mes vœux de bon­heur, de san­té, de paix ne peuvent être qu’accompagnés de vœux com­ba­tifs et fra­ter­nels.

For­mons pour cette nou­velle année des vœux qui nous obligent tous : celui de l’unité popu­laire, dans la riposte sociale et poli­tique pour que reculent pau­vre­té et inéga­li­tés et celui d’entendre le silence des armes.

Une année à la hau­teur de vos rêves, car ce sont nos rêves qui nous font avan­cer.

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